Section III
La première Décade du XXè siècle
La guerre civile
Après la démission du président Tirésias Sam, l’Assemblée nationale dont les chambres venaient à peine d’être formées se réunit pour lui donner un successeur. Boisrond Canal, un ancien président qui exerçait une grande influence dans la politique du pays, de concert avec le commandant de l’arrondissement de Port-au-Prince, fit échouer la séance et dispersa la chambre(1). Ce fut alors le début d’une longue période de troubles où débarquèrent d’exil ou se trouvaient depuis peu des hommes dont l’ultime but est de devenir président d’Haïti. Des blocs se formaient dont l’un au Cap-Haïtien, avec Nord Alexis pour président et comptant parmi ses membres Anténor firmin, auquel se joignit, pour renfort militaire, l’amiral Hammerton Killick, et l’autre siégeant à Port-au-Prince dirigé par Boisrond Canal qui d’ailleurs se faisait passer pour le chef d’un gouvernement provisoire.
Le bloc du Nord se transformant en troupe armée marcha sur Port-au-Prince. À l’invitation de Boisrond Canald cependant, des représentants de ce blocs entrèrent dans la capitale et participèrent à une rencontre d’où sortit un gouvernement provisoire formé de sept membres (Voir: Gouvernement provisoire du 28 mai 1902).
Le gouvernement provisoire avait une triple tache: liquider les affaires courantes, organiser les élections législatives et superviser les élections présidentielles par la nouvelle Assemblée nationale. Des trois candidats déclarés, Anténor Firmin fut le plus populaire, mais suscita en même temps de grandes animosités chez certains chef militaires et des négociants aux affaires douteuses qui ne lui pardonnèrent pas sa probité lors de ses passages au Ministère des Finances. Les deux autres, Calisthènes Fouchard et Sénèque Pierre essayaient de tirer avantage de ces ressentiments.
Quoique les deux fussent du Nord, Nord Alexis, membre du gouvernement provisoire affichait lui aussi son aversion pour Firmin, une aversion encouragée par Boisrond Canal qui avait peur de devenir une victime durant un possible gouvernement Firmin. Cette peur s’explique par le fait qu’il avait commandé le peloton d’exécution lors de l’exécution du président Sylvain Salnave et la fille de ce dernier, Rosa Salnave, était l’épouse de Firmin.
Nord Alexis décida de combattre Firmin avec toutes les armes dont il disposait. Les partisans de ce dernier juraient alors de défendre leur leader au prix de leur vie. La guerre éclata et Nord Alexis eut le dessus à tel point que Firmin dut se réfugier sur le navire de l’Amiral Killick « La Crête-à-Pierrot » pour se rendre aux Gonaïves où il fut accueilli en héros devenant même le député de la ville. Il forma un gouvernement dit révolutionnaire supporté par Jean-Jumeau et ses troupes et l’Amiral Killick. Dans le Nord, l’Ouest et le Sud, la chasse aux firministes s’intensifia.
Ce fut la guerre civile. Firmin bloquait toutes les routes conduisant aux Gonaïves et décréta un blocus naval dans le but d’empêcher les navires étrangers de ravitailler en armes et minutions les troupes de Nord Alexis. La « Crête-à-Pierrot » assurait le maintien du blocus. Le gouvernement provisoire décréta que les principales villes firministes de la région septentrionale ouvertes au commerce extérieur (Gonaïves, Saint Marc, Port-de-Paix) « en état de rébellion contre le gouvernement établi » et « villes insurgées ». Les ports de ces villes furent donc « fermés au commerce avec l’étranger »(2)
En vertu du blocus naval décrété par Firmin, la « Crête-à-Pierrot » arraisonna un bateau allemand, le Markomania qui transportait des armes et des munitions(3) destinées aux troupes de Nord Alexis dans le Nord. Ce dernier qui avait fait de Killick, qui fut d’abord relevé de ses fonctions(4), un hors-la-loi, avait sollicité l’aide d’un navire français, le Dassa, pour la capture du croiseur haïtien ou, le cas échéant le faire couler. Le ministre résidant allemand vint au secours du gouvernement provisoire et de Nord quand il fit appel au capitaine du « SMS Panther »(5). Ce dernier, arrivé le 6 décembre dans la rade des Gonaïves, somma l’équipage de la Crête-à-Pierrot. de se rendre. Killick qui se trouvait à terre, une fois informé de la situation, regagna son navire, renvoya son équipage à l’exception de son médecin, Docteur Cole qui ne voulait pas abandonner le navire, et le fit sauter plutôt que de se rendre.
La perte de la « Crête-à-Pierrot » fit pour Firmin une catastrophe, et pour Nord Alexis une victoire qui lui permit d’outrepasser les obstacles posés par Firmin sur les voix terrestres. En route pour Port-au-Prince, il s’arrêta en triomphateur aux Gonaïves. Firmin eut juste le temps de s’embarquer sur un navire qui partait à destination de l’Île de Saint Thomas. Les firministes les plus notoires furent alors persécutés exceptés ceux élus peu avant à la Chambre. Ce tournant marqua la fin de la guerre civile qui avait duré prés de six mois. Et Nord Alexis, comptant bien recueillir ses lauriers, arriva à Port-au-Prince à la mi-décembre. Il demanda immédiatement aux deux candidats encore en lice, Calisthènes Fouchard et Sénèque Pierre, de se retirer et renvoya le gouvernement provisoire. Ce fut le coup d’état. Quelques jours plus tard, l’Assemblée nationale, qui n’avait ni le courage ni les moyens de s’opposer au puissant de l’heure, fit de lui le président constitutionnel d’Haïti (6) pour une période de sept ans. Entretemps, plusieurs hauts gradés de la capitale se sentant menacés pour avoir pris position contre le général Nord Alexis sollicitèrent l’asile dans les légations étrangères(7).
Présidence de Nord Alexis
Le jour de sa prestation de serment, le général octogénaire devenu président présenta son cabinet ministériel composé alors de sept ministres. Certains manquaient d’expérience et étaient inaptes à redresser la situation difficile dans laquelle se trouvait le pays après la faillite de Sam et la guerre civile.
Le gouvernement essaya toutefois de tacler les problèmes économiques mais ses stratégies créèrent une inflation difficile à gérer. Il s’agissait, comme au temps de gouvernement de Sam, d’emprunter, d’émettre des papiers monnaies qui conduisit à la dépréciation de la gourde, la monnaie nationale, de présenter des lois sur les lois droits d’importation et d’exportation qui suscitaient des ressentiments chez les grands commerçants. Après maintes tergiversations, ces mesures ont été adoptées par le Parlement qui avait été d’ailleurs l’objet d’attaques par une foule en furie pendant les derniers jours du mois de mars 1903. La colère des parlementaires suite à cette attaques força le président à procéder à un premier remaniement ministériel. Tous les ministres à l’exception du titulaire de la Guerre et de la Marine furent remerciés.
Le nouveau cabinet, sous la proposition du ministre des Finances proposa les mesures suivantes:
- Réduction de l’effectif de l’armée et des dépenses militaires;
- Contrôle des douanes avec une perception réglementée des revenus de l’État;
- Arrêt des émissions de papiers monnaies;
- Interdiction aux Syriens qui commençaient un groupe économiquement fort d’exercer le commerce.
Mentionnons que les grandes puissances (la France, l’Allemagne, l’Angleterre et les États-Unis) qui entretenaient des échanges commerciaux avec Haïti caressaient l’idée d’un contrôle international des finances publiques pour, disaient-elles, en assurer la stabilité. Cette idée ne se concrétisa pas durant la présidence de Nord Alexis, car celui-ci, ne manquant jamais de manifester son refus quand il s’agit de négociation mettant en péril la souveraineté d’Haïti. Il aurait déclaré à un journaliste Jamaïcain durant une entrevue que Pendant les six années qu’il était au pouvoir, il a constamment consacré ses efforts et son autorité à empêcher l’influence américaine.
Et durant la célébration du centenaire de l’Indépendance il avait fait le serment suivant:
« Je jure devant vous, Dessalines, de mourir plutôt que de livrer mon pays à l’étranger. »(8)
Festivités du centenaire:
Les festivités du centenaire de l’Indépendance furent l’un de deux moments forts de la présidence de Nord Alexis, quoique l’idée fut vilipendée par certains membres de l’élite politique et intellectuelle d’alors, dont Rosalvo Bobo lui-même qui se posait alors la question, quel centenaire fêter?
Centenaire de notre liberté ? Non.
Centenaire de l’esclavage du nègre par le nègre.
Centenaire de nos égarements, de nos bassesses et, au milieu de vanités incessantes, de notre rétrocession systématique.
Centenaire de nos haines fraternelles, de notre triple impuissance morale, sociale et politique.
Centenaire de nos entr’assassinats dans nos villes et savanes.
Centenaire de nos vices, de nos crimes politiques.
Centenaire de tout ce qu’il peut y avoir de plus odieux au sein d’un groupement d’hommes.
Centenaire de la ruine d’un pays par la misère et la saleté.
Mais pour Nord Alexis c’était une question de rappeler au monde ce dont nous sommes capables quand nous nous y mettons. La honte serait plutôt de passer sous silence cette célébration: « Comment ne pas fêter le Centenaire! Ce serait plutôt la honte! » déclara-t-il (8)
Les cérémonies du centenaire durèrent cinq jours et se clôturèrent par un pèlerinage à Marchand-Dessalines, première capitale de la nation, et à la Crête-à-Pierrot, fort où les indigènes sous la commande de Jean-Jacques Dessalines gagnèrent plusieurs batailles sur les troupes expéditionnaires de Napoléon Bonaparte. Deux anciens chefs d’État participèrent aux cérémonies. Ils s’ágit de Boisrond Canal, chef du gouvernement provisoire pendant la guerre civile et qui avait soutenu Nord Alexis et dont le support resta inébranlable jusqu’à sa mort, et de François Denys Légitime dont la présidence avait été de courte durée en 1889.
L’autre moment fort de la présidence de Nord Alexis fut celui du procès de la Consolidation.
Procès de la Consolidation:
On se rappelle que durant la présidence de Tirésias Simon Sam, le gouvernement avait essayé de consolider certaines dettes publiques en émettant des bonds aux créanciers de l’Etat qui devraient être plus tard acquittés. Cette démarche suscita des actes de malversation et de corruption de la part de l’élite économique du pays, de certains hauts gradés de l’armée et des cadres étrangers de la banque.
Nord Alexis qui avait une conception des affaires publiques et de la conduite à tenir différentes de son prédécesseur et qui abhorrait la corruption patente décida alors de mener une enquête sur le phénomène des bonds consolidés tout en démasquant les fraudeurs. Le 21 mars 1903, il créa une commission dite “Commission d’Enquête administrative et de Vérification” chargée de l’examen des différentes opérations de consolidation effectuées dans le passé. Moins d’un mois après, cette commission publia un rapport confirmant les fraudes et la pratique de malversations associés aux bonds. L’opinion publique s’indigna et le président décida alors de poursuivre les fraudeurs en justice. Ce fut alors le début de ce qu’on appellera le procès de la consolidation.
Les citoyens pointés du doigt par le rapport et qui se trouvaient encore en Haïti furent arrêtés et après les préliminaires, débutèrent, le 28 novembre 1904, les assises criminelles. Après 20 jours d’audiences suivies par les ministres de France et d’Allemagne, par un quotidien venu de France et un représentant de la Cour d’Appel de Paris, le tribunal mit son verdict.
Des inculpés trois furent acquittés. Les autres furent condamnés à des peines allant de la prison à vie et à 4 ans de prison. Trois des condamnés connus maintenant sous le nom de consolidards devinrent président d’Haïti. Il s’agit de Tancréde Auguste, de Cincinnatus Leconte( les deux à 15 ans de travaux forcés) et de Vilbrun Guillaume Sam (condamné aux Travaux forcés à perpétuité ). Quand à l’ancien président Sam, jugé par contumace, il fut condamné aux travaux forcés à perpétuité.
Chasse aux opposants:
Après l’affrontement avec Anténor Firmin, Nord Alexis resta marqué et voyait des complots partout. Il est vrai que les firministes qui s’étaient terrés pendant les trois premières années de sa présidence recommençaient á se remuer. Ils n’avaient pas perdu l’espoir de voir leur leader arriver au pouvoir. Des complots, bien sûr, il y en avait et les comploteurs qui se laissaient prendre et ceux associés de près ou de loin avec eux recevaient dans la majorité des cas les pires sanctions. Ce fut d’ailleurs le cas de Maximilien Momplaisir, un ancien ministre et beau-frère d président Sam, de son fil Chrysostome qui furent fusillés.
Une autre exécution qui ternit la présidence de Nord Alexis fut celle du poète Massillon Coicou, un firministe invétéré qui s’est laissé prendre dans un piège tendu par son cousin, le général Jules Coicou, alors chef de l’arrondissement de Port-au-Prince. Celui-ci avait fait comprendre au poète qu’il s’était rallié à la cause firministe. Cette trahison entraina l’exécution le 15 mars 1908 du poète et plusieurs autres citoyens sur qui on avait collé l’étiquette de co-conspirateurs.
Entre-temps, Anténor firmin, réfugié jusque là à Saint Thomas effectua un bref retour dans le pays animé des mêmes intentions politiques. Il fut vite maitriser par les forces gouvernementales qui le forcèrent à reprendre le chemin, 21 mars 1908, le chemin de l’exil.
Fin du régime de Nord Alexis:
La deuxième victoire de Nord Alexis sur Firmin et la peur installée dans l’esprit des firministes les forçant à un repli ne donna qu’un court répits au président. Semant le doute sur un éventuel second mandat (le premier mandat devant expirer, selon le Décret d’élection du Président Nord Alexis de l’Assemblée Nationale, le 15 mai 1909), et alimentant la confusion sur un possible successeur, il essaya alors d’éliminer toute personnalité civile et militaire qui pourrait lui succéder avec l’approbation de force ou de gré de l’Assemblée nationale. C’est donc pour cette raison qu’il s’était montré très méfiant envers le commandant du Département du sud, le général Antoine Simon. Il avait alors essayé de le piéger pour le faire arrêter et le ramener à Port-au-Prince.
Simon, en fin limier, déjoua les pièges. Finalement, il lui retira les commandes de son territoire. Celui-ci, au lieu de se soumettre aux ordres du président, prit les armes et, le 20 novembre 1908, à la tête de ses hommes marcha en direction de Port-au-Prince mettant en déroute les renforts envoyés par le gouvernement pour l’empêcher d’atteindre la capitale. Nord Alexis, abandonné par plusieurs de son entourage, décida alors de quitter le pouvoir et de prendre le chemin de l’exil. Un gouvernement provisoire dénommé « Comité de salut Public » le remplaça. Ce gouvernement provisoire sera dissout une fois Antoine Simon foula la capitale.
Nord Alexis s’établit donc à la Jamaïque où il expira le 1er mai 1910.
Le gouvernement d’Antoine Simon
Avant même le départ de Nord Alexis pour l’exil, Antoine Simon, général de l’armée d’Haiti et délégué du gouvernement dans le Sud, marchait déjà sur Port-au-Prince, à la tête de ses hommes. Il était devenu la cible du gouvernement déchu qui voulait le neutraliser d’abord en essayant de le piéger pour ainsi l’arrêter et, ensuite, en le congédiant en lui retirant ses commandes.
Trois jours après le départ du président Alexis et alors que le pays était gouvernement par un gouvernement provisoire dit « Comité de Salut Public », Simon arriva à la capitale au matin du 5 décembre 1908, et fut accueilli par avec vivats par la population et chaleureusement par les membres du gouvernement provisoire dont certains membres vinrent même à sa rencontre.
Immédiatement, il se porta au palais national et se donna le titre de « Chef du pouvoir exécutif » pour être plus tard consacré par l’Assemblée nationale (17 décembre 1908). Trois jours plus tard, il fut officiellement investi dans ses fonctions devenant ainsi le 20è chef d’État d’Haiti pour un mandat qui aurait dû expirer le 15 mars 1915. Il annonça alors que son gouvernement sera axé sur deux pivots; Justice et Liberté.
Le général François Antoine Simon hérita de la situation économique difficile à laquelle faisaient face ses deux prédécesseurs. Le taux de change de la monnaie nationale avait atteint la barre de 900% par rapport au dollar américain et le gouvernement se retrouvait dans une ère qui exigeait une certaine modernité: Infrastructure routière, libéralisation de l’électricité. Antoine Simon, vu par certains comme trop simpliste pour se retrouver à la tête de l’État, se proposa de moderniser le pays. Mais les moyens lui manquaient. Contrairement à son prédécesseur, qui refusaient d’emprunter de l’étranger pour ne pas hypothéquer la souveraineté du pays, Antoine Simon se tourna vers l’étranger sollicitant des capitaux à travers des emprunts. Pour ce, il créa une nouvelle banque, celle créée par Salomon ayant été fermée par Nord Alexis. Elle était alimentée par des actions d’investisseurs français, allemands et américains. Dans les échanges avec ces étrangers qui auraient dû être des partenaires commerciaux, Antoine se laissa berné. Plusieurs contrats ne furent pas respectés, comme celui de Mac Donald pour la construction d’un chemin de fer devant relier Port-au-Prince à la deuxième ville du pays, le Cap-Haitien et la culture et l’exportation de la figue-banane. Certaines de ses concessions révoltèrent une grande part de la population.
Des pochettes de mécontents se formèrent qui devinrent plus tard des insurgés. Ce fut le cas des événements qui se déroulèrent à Ouanaminthe de janvier à mai 1911. Une insurrection éclata dans cette ville. Elle provoqua des réactions violentes de la part du gouvernement qui mobilisa toutes ses forces pour la mater et ensuite sévir contre les fauteurs. La ville fut livrée au pillage.
Cette victoire du gouvernement, loin d’apaiser la colère des opposants, redoubla leur ardeur. Les Cacos du Nord-Est, confiant leur leadership à Cincinnatus Leconte, prirent la relève et arrivèrent à mettre en échec les troupes de Simon. Ce dernier, finalement dut se résigner à partir, refusant dans un dernier geste patriotique, l’aide des Américains pour le maintenir au pouvoir.
« Monsieur, aurait-il déclaré à l’émissaire américain, plutôt que laisser intervenir l’étrangers dans les affaires de mon pays, j’aime mieux m’en en aller. »(10)
À son évènement en décembre 1908, Jacmel a été la seule ville Jacmel qui avait goûté, pendant un certain temps, aux bienfaits de l’électricité. Port-au-Prince, la capitale ne sera éclairée qu’en 1910 sous son gouvernement d’Antoine Simon. Il entreprit également le bétonnage de certaines de la capitale pour la circulation des automobiles qui venaient de faire leur apparition dans la ville.
Le président Antoine Simon eut le temps de revenir dans son pays avant de rendre l’âme aux Cayes le 10 janvier 1923 à l’âge de 79 ans.
📚 Notes:
- 90 députés et 29 sénateurs participaient à la séance .[« Dissolution des Chambres » Le Nouvelliste (Haiti), No 1120, Mercredi 14 mai 1902, p. 1.
- Deux Décrets du Gouvernement provisoire in: Recueil des lois et actes de la République d’Haïti de 1887 à 1904″ tome III: 1900-1904. Port-au-Prince : Chez l’auteur, 1912; pp. 263-264; 269-270.
Aussi: Le Moniteur. 6, 10 et 17 septembre 1902. - Le Markomania transportait pour le compte du gouvernement provisoire:
• 25 caisses de fusils;
• 20 caisses de cartouches;
• 25 quarts de poudre.
Recueil des lois et actes de la République d’Haïti de 1887 à 1904″ tome III: 1900-1904. Port-au-Prince : Chez l’auteur, 1912; pp. 266. - Dépêche du gouvernement provisoire à Killick:
Monsieur,
Je vous confirme le télégramme de la présente, par lequel le Gouvernement provisoire vous notifie que vous êtes relevé de vos fonctions de Vice-Amiral. Vous êtes invité, dès la dépêche reçue, à laisser le commandement de la Crête-à-Pierrot au Commandant Edward James Reed, chargé de ramener le navire immédiatement à la Capitale. Nous vous informons aussi que le Corps Diplomatique est avisé de cette décision.
Recevez, Monsieur l’Amiral, l’assurance de ma haute considération.
BOISROND CANAL..- Le Moniteur du 26 juillet 1902.
.- Recueil des lois et actes de la République d’Haïti de 1887 à 1904″ tome III: 1900-1904. Port-au-Prince : Chez l’auteur, 1912; pp. 247. - Le « SMS Panther » avait été utilisé par les Allemands pour faire pression sur les gouvernements et ainsi obtenir d’eux des concessions. Sa dernière grande tentative d’intimation fut sur les Français du Maroc en 1911.
- Lors du vote du 21 décembre 1902, sur les 115 bulletins recueillis, il obtint 100 voix. Il y avait 14 bulletins blancs et un bulletin portait le nom d’Oreste Michel.
- « Hier [16 décembre] vers les onze heures du matin, le général J. Saint-Fort, membre du gouvernement provisoire, chargé du Département de l’Intérieur et commandant de Port-au-Prince est entré au Consulat américain.
Au même Consulat se sont rendus aussi, le général Prosper Christophe, commandant de la place et le général Trasybule Kébreau, chef de la police administrative de la capitale.
On dit que d’autres personnes se sont également refugiées dans des consulat. »
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Le Nouvelliste [Haiti], 5è Année, No 1297, Mercredi 17 décembre 1902; p.3. - « Cité par Heinl, Robert Debs et Heinl, Nancy Gordon. Written in blood: the story of the Haitian people 1492-1995. 2ème édition revue et corrigée. New York: University Press. 1996.; p. 312.
- Loc. cit.
- Rapporté par Coradin, Jean D. Histoire diplomatique d’Haïti. Tome 4 : 1908-1915. Port-au-Prince : Ed. des Antilles 2000, p. 44.