6300.- Notables et personnalités d'Haiti

NAISSANCE:
---------------------------------
.- Date: 07 Février 1826
.- Lieu: Cap-Haitien (Nord)

FAMILLE:
--------------------------------
.- Père: Jean-Baptiste Salnave
.- Mère: Fillette Ragouse.
.- Épouse: Wilmina Delacrosse.
.- Enfants: Victor, Rosa qui devint l'épouse d'Anténor Firmin, Albert, Félix (Salnave avait deux maitresses de qui il eut près d'une douzaine d'enfants)

CARRIÈRE:
--------------------------------
.- Tailleur dans son jeune âge.
.- Spéculateur de denrées.
.- Carrière militaire: officier dans la cavalerie.
.- Président d'Haiti du 14 juin 1867 au mois de décembre 1869.

ACTIVITÉS POLITIQUES ET MILITAIRES:
--------------------------------
.- Se révolta contre le gouvernement du général Geffrard et fomanta un coup qui échoua. Dut se réfugier en République Dominicaine. Condamné par coutumace.
.- Revint en Haiti en mai 1965 et fur accueilli comme un héros au Cap-Haitien.
.- S'insurgea une nouvelle fois contre Geffrard qui, pour mater l'insurrection envoya ses troupes assiéger la ville du Cap et demanda ensuite le support de canonniers anglais qui bombardèrent la ville.
.- Passa deux ans en exil à Saint Thomas (1865-1867);
.- Revint en Haiti au début d'avril 1867, peu de jours après la chute de Geffrard. Il se se fit immédiatement acclamer "Commandant supérieur du Département du Nord". Le gouvernement provisoire le ratifia et l'invita à faire part du gouvernement;
.- Marcha sur Port-au-Prince avec des haltes aux Gonaïves et à Saint Marc;
.- Entrée triomphale à à Port-au-Prince le 25 avril 1867;
.- Démissionna du gouvernement provisoire le 2 mai 1867;
.- Acclamé président par la populace et l'armée qui l'adoraient au grand dam des élites, il refuse toutefois la présidence et se fit donné plutôt le titre de "Protecteur de la République";
.- Le pouvoir exécutif lui est délégué provisoirement par l'Assemblée constituante;
.- La présidence lui est enfin octroyée et le 14 juin 1867, il fut assermenté.

À LA PRÉSIDENCE:
--------------------------------
La popularité de Salnave et l’adoration que lui voua le peuple inquiétèrent l’élite politique de l’époque qui essaya de le piéger dès son avènement à la présidence. Elle utilisa à cet effet l’Assemblée nationale qui commença par abolir la présidence à vie restaurée sur Geffrard, et réduisit du même coup le mandat présidentiel à quatre ans. Salnave contre-attaqua en essayant d’abolir le système parlementaire et en mettant la Constitution de 1867 en veilleuse.

Le 11 octobre 1867, un de ces ministres fut interpellé, accusé d’avoir humilié le général Léon Montas, commandant du département nord sous le gouvernement de Geffrard. Ce dernier avait été accusé de soutenir une révolte de paysans à Vallières dans le Nord. Emprisonné, On le retrouva 7 jours plus tard mort dans sa cellule. Les parlementaires furent à leur tour accusés de soutenir les rebelles. Une populace loyale au président prit d’assaut le parlement le 14 octobre et chassèrent les législateurs. A la suite de cet événement, les décisions prirent par le Parlement furent révoquées. Par exemple, la présidence à vie fut restaurée et les pleins pouvoirs furent octroyés au chef de l’exécutif.

La grogne des opposants s’amplifia:

De Saint Marc (Artibonite) aux Cayes dans le Sud, en passant par Léogâne (Ouest) et Anse-à-Veau (Nippes), les feux des révoltes s’attisaient et les insurgés du Sud arrivèrent aux portes de Port-au-Prince qu’ils assiégeaient.

Au début, Salnave, reprenant ses habits de guerrier semblait sur le point de mater la révolte. Des généraux de son camp se rallièrent alors aux insurgés affaiblissant ainsi sa situation. Il essaya alors de calmer les esprits en remettant en vigueur la Constitution de 1846, ce qui ne donna pas les résultats escomptés.

En décembre 1869, alors qu’une troupe armée venant du Nord rendant Port-au-Prince intenable, le palais bombardé explosa. Salnave avait déjà fui la capitale en direction de la République Dominicaine ou il fut arrêté et déporté. Condamné à mort par une cour martiale le 15 janvier 1870, il fut exécuté le même jour dans la soirée.

BIBLIOGRAPHIE:
--------------------------------
.- Adam, André-Georges. Une crise haitienne, 1867-1869 : Sylvain Salnave. Port-au-Prince, Haiti : Editions H. Deschamps, 1982.
.- Adam, André-Georges. Le Gouvernement de Sylvain Salnave au sein de la crise de 1867-1869 en Haiti. Port-au-Prince, École Normale Supérieure 1961 Dissertation: Thèse de sortie.
.- Bernard, Dominique F. Histoire des interpellations parlementaires depuis la constitution de 1867. Port-au-Prince, Haiti : Imprimerie Bernard, 1913.
.- Dupuy, Charles. "Le coin de l'histoire: Vive Salnave." Haiti-Observateur. 22-29 septembre 2010; p. 8.
.- Gaillard, Roger, 1923-; Viard, Ducis.; Gaillard-Pourchet, Gusti-Klara. Le cacoïsme bourgeois contre Salnave, 1867-1870 : inclus le récit commenté de Ducis Viard : La dernière étape. Port-au-Prince : Fondation Roger Gaillard, 2003.
.- Vigoureux, Gustave. Brice and Salnave (récits historiques 1868-1870). Jérémie : Imprimerie du centenaire, 1932.

DÉCÈS:
---------------------------------
.- Date: 15 Janvier 1870
.- Lieu: Port-au-Prince

Fusillé le 15 janvier 1870
---
Enterré au cimetière des Fusillés à la Saline.
---
"Au début de son gouvernement le président Salomon ordonna l'exhumation des restes de Salnave et les fit transporter, avec les honneurs militaires, au Cap-Haitien..., où ils furent déposés dans un caveau sur la Place d'Armes. Sous l'occupation américaine, ses restes furent transportés au cimetière de la ville." [Corvington, Georges. Port-au-Prince au cours des ans. vol. 3: La métropole haïtienne du XIXe siècle, 1804-1888. Port-au-Prince: Imprimerie Henri Deschamps, 1977; p. 184.]