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Léon Dumarsais Estimé
♂1900 - 1953
Président du 16 août 1946 au 10 mai 1950
NAISSANCE:
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.- Date: 21 Avril 1900
.- Lieu: Verrettes (Artibonite)
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.- Date: 21 Avril 1900
.- Lieu: Verrettes (Artibonite)
BIOGRAPHIE:
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Fils de la commune des Verrettes, dans le Département de l'Artibonite, Dumarsais Estimé naquit le 21 avril 1900 des oeuvres des époux Alciné Estimé et Florence Massillon qui n'eurent pas la chance de le voir grandir et se faire un nom qui restera dans l'histoire de leur pays.Un oncle, Estilus Estimé, se chargea alors de son éducation et l'accompagna pendant les tendres et difficiles années de son adolescence et de jeunesse(1).
Dumarsais Estimé termina ses études classiques au Lycée Alexandre Pétion de Port-au-Prince et s'enrôla plus tard à l'École de Droit de Port-au-Prince.
Il début sa carrière professionnelle à son alma mater, le Lycée Alexandre Pétion, comme professeur de mathématiques. Il fut pourtant renvoyé de ce poste par le gouvernement du président Louis Borno pour avoir exprimé publiquement son opposition à l'occupation américaine. De la salle de classe, il entra en 1930 à la chambre des députés, représentant alors la circonscription des Verrettes. Au Parlement, il obtint la confiance de ses collègues qui firent de lui, en 1934, le président de la chambre des députés. Auparavant, il avait intégré le gouvernement du président Sténio Vincent détenant le portefeuille de l'instruction publique et de l'Agriculture, sans pour autant abandonné son fauteuil au parlement.
Lorsqu'en 1941, Vincent proposa à l'Assemblée nationale son poulain, Elie Lescot, comme successeur, il fut le seul alors à voter en faveur de la proposition alors que les autres membres s'y opposèrent. Il faut dire que Vincent et lui entretenaient de chaleureuses et cordiales relations, à tel point qu'il fit du président le parrain de ses noces avec Lucienne Heurtelou; noces célébrées d'ailleurs, le 11 janvier 1941, à la chapelle du Palais national. Lors du vote de mercredi 19 avril 1944 sur la révision partielle de la Constitution de 1935 pour faciliter le prolongement du mandat du président Élie Lescot, il fut cette fois, le seul à ne pas donner son vote positif(2).
De sa loge au parlement, il observa de près les événements du début de l'année 1946 qui devraient emporter Lescot et voir le retour des militaires sur la scène politique avec l'établissement d'un Conseil militaire. Alors que plusieurs de ses collègues menaient campagne et faisaient leur le slogan "Le pouvoir aux noirs", Estimé se présenta aux électeurs comme un modéré et fut réélu lors des législatives organisées par la junte militaire durant le printemps de 1946. Le 16 août de la même année, l'assemblée nationale fit de lui le président d'Haiti après un second vote. Président-élu, son premier geste fut de se diriger vers ses opposants (Edgard Numa, Démosthènes Calixte et Bignon Pierre-Louis) pour les saluer.
Au début de sa présidence, les peuple et les fils des élites qui ont contribué au départ de son prédécesseurs manifestèrent très peu d'enthousiasme à son égard., mais au fil du temps, il a pu susciter, chez eux une certaine chaleur par des actions ponctuelles telles l'intégration dans son gouvernement d'hommes proches du peuple (ex. Fignolé), un programme social et économique qui rejoignit les aspirations de la majorité. Par exemple:
Il a pu réduire considérablement la dette nationale et ainsi, mettre fin au contrôle fiscal de l'étranger surtout des Américains.
Il a augmenté le salaire minimum.
Il a dynamiser l'industrie touristique en faisant d'Haiti une destination privilégiée surtout durant l'exposition de 1949, marquant le bicentenaire de la fondation de Port-au-Prince et un front de-mer aménagé.
A l'actif de son gouvernement, il faut également mentionner la fondation de la ville frontalière de Belladère sur les emplacements d'une modeste agglomération rurale mais qui ne connut pas le succès escompté dû au boycott de Trujillo, la construction du pont suspendu sur la rivière de la Grande près de Jérémie et qui porte son nom, l'éclairage de plusieurs villes et bourgs.
Trois ans après son investiture, et se sentant soutenu par la majorité de ses concitoyens, il décida de renégocier la durée de son mandat qui devrait prendre fin en 1952 et se ainsi succéder à lui-même ce qui était interdit par la charte de 1946(3). Il transforma ainsi son gouvernement d'ouverture en celui de combat qui commençait alors à mettre à l'index les associations politiques et les syndicats. Il demanda au Parlement de réviser la Constitution de 1946 en modifiant l'article 81 et encouragea sa base a manifester publiquement une exaltation parfois menaçante. Des manifestations dans les rues de la capitale et autour des bçatiments publics s'ensuivirent. Alors que les députés se pliaient a sa demande, les sénateurs tinrent bon et refusèrent de valider la demande ou de se plier malgré les menaces de la populace.
Les violences engendrées par les actions des partisans de deux camps poussèrent les militaires à intervenir avec une seconde édition de la junte de 1946. Dumarsais Estimé tomba ainsi victime d'un coup d'état militaire le 10 mai 1950. Il fut placé sous la protection de la junte qui l'exila peu de temp apres. Le parlement fut alors dissout.
Après avoir vécu temporairement en France et à la Jamaïque, Estimé et sa famille s'établirent à New York et ne revit plus son pays puisque, trois ans après son exil, il quitta ce monde (20 juillet 1953) atteint d'urémie grave et frappé d'insuffisance cardiaque.
Son corps rapatrié fut inhumé dans les caveaux de la famille au grand cimetière de Port-au-Prince, après que son successeurs lui fit des funérailles nationales auxquelles n'assista pas sa veuve, lucienne Heurtelou (1920-2006), ne pardonnant pas ce dernier d'avoir précipité la fin de son mari. Le président François Duvalier lui fit construire un mausolée dans la zone du Bicentenaire de Port-au-Prince, et le 22 novembre 1968 ses restes y furent transférés lors d'une pompeuse cérémonie.
Les époux Estimé eurent quatre enfants: Jean-Robert, Philippe, Marie-Florence, Régine.
NOTE:
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(1) Estilus Estimé , ancien magistrat communal de sa ville ville natale et sénateur de la République.
(2) "Revision partielle de la Constitution [de 1935]. Session extraordinaire en Assemblée nationale. Le Nouvelliste 48ème Année, No. 21407, Mercredi 19 avril 1944; p. 1.
(3) Article 81 de la Constitution de 1946: "Le Président de la République est élu pour six ans. Il n'est pas immédiatement rééligible et ne peut en aucun cas, bénéficier de prolongation de mandat..."
PUBLICATIONS SUR LE PRÉSIDENT ESTIMÉ:
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.- Au service d'une cause; souvenirs d'une campagne. Port-au-Prince: Imprimerie de l'État, 1948.
.- Hommage de la jeunesse intellectuelle du Nord au président Dumarsais Estimé. Port-au-Prince: Imprimerie de l'État [1947].
.- Ultime hommage au président Dumarsais Estimé. [Port-au-Prince, Haiti : H. Deschamps], 1968.
.- Magloire, Jean A. Dumarsais Estimé; esquisse de sa vie politique. Port au Prince, Imprimerie de l'État, 1950.
.- Magloire, Jean A. Pour Défendre la mémoire de l'illustre président Dumarsais Estimé. Port-au-Prince: Imprimerie de l'État, 1957.
.- Mathurin, Augustin. Bi-centenaire de la fondation de Port-au-Prince, 1749-1949 : exposition internationale, 8 décembre 1949-8 juin 1950, ? la mémoire du grand président Léon Dumarsais Estimé. Port-au-Prince : Imprimerie des Antilles, 1975.
.- Ndengué, Belmondo. "Sur Les Traces De Dumarsais Estimé." Le Nouvelliste,publié le 9 Mai 2011. Site visité le 10 Mai 2011..
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Fils de la commune des Verrettes, dans le Département de l'Artibonite, Dumarsais Estimé naquit le 21 avril 1900 des oeuvres des époux Alciné Estimé et Florence Massillon qui n'eurent pas la chance de le voir grandir et se faire un nom qui restera dans l'histoire de leur pays.Un oncle, Estilus Estimé, se chargea alors de son éducation et l'accompagna pendant les tendres et difficiles années de son adolescence et de jeunesse(1).
Dumarsais Estimé termina ses études classiques au Lycée Alexandre Pétion de Port-au-Prince et s'enrôla plus tard à l'École de Droit de Port-au-Prince.
Il début sa carrière professionnelle à son alma mater, le Lycée Alexandre Pétion, comme professeur de mathématiques. Il fut pourtant renvoyé de ce poste par le gouvernement du président Louis Borno pour avoir exprimé publiquement son opposition à l'occupation américaine. De la salle de classe, il entra en 1930 à la chambre des députés, représentant alors la circonscription des Verrettes. Au Parlement, il obtint la confiance de ses collègues qui firent de lui, en 1934, le président de la chambre des députés. Auparavant, il avait intégré le gouvernement du président Sténio Vincent détenant le portefeuille de l'instruction publique et de l'Agriculture, sans pour autant abandonné son fauteuil au parlement.
Lorsqu'en 1941, Vincent proposa à l'Assemblée nationale son poulain, Elie Lescot, comme successeur, il fut le seul alors à voter en faveur de la proposition alors que les autres membres s'y opposèrent. Il faut dire que Vincent et lui entretenaient de chaleureuses et cordiales relations, à tel point qu'il fit du président le parrain de ses noces avec Lucienne Heurtelou; noces célébrées d'ailleurs, le 11 janvier 1941, à la chapelle du Palais national. Lors du vote de mercredi 19 avril 1944 sur la révision partielle de la Constitution de 1935 pour faciliter le prolongement du mandat du président Élie Lescot, il fut cette fois, le seul à ne pas donner son vote positif(2).
De sa loge au parlement, il observa de près les événements du début de l'année 1946 qui devraient emporter Lescot et voir le retour des militaires sur la scène politique avec l'établissement d'un Conseil militaire. Alors que plusieurs de ses collègues menaient campagne et faisaient leur le slogan "Le pouvoir aux noirs", Estimé se présenta aux électeurs comme un modéré et fut réélu lors des législatives organisées par la junte militaire durant le printemps de 1946. Le 16 août de la même année, l'assemblée nationale fit de lui le président d'Haiti après un second vote. Président-élu, son premier geste fut de se diriger vers ses opposants (Edgard Numa, Démosthènes Calixte et Bignon Pierre-Louis) pour les saluer.
Au début de sa présidence, les peuple et les fils des élites qui ont contribué au départ de son prédécesseurs manifestèrent très peu d'enthousiasme à son égard., mais au fil du temps, il a pu susciter, chez eux une certaine chaleur par des actions ponctuelles telles l'intégration dans son gouvernement d'hommes proches du peuple (ex. Fignolé), un programme social et économique qui rejoignit les aspirations de la majorité. Par exemple:
Il a pu réduire considérablement la dette nationale et ainsi, mettre fin au contrôle fiscal de l'étranger surtout des Américains.
Il a augmenté le salaire minimum.
Il a dynamiser l'industrie touristique en faisant d'Haiti une destination privilégiée surtout durant l'exposition de 1949, marquant le bicentenaire de la fondation de Port-au-Prince et un front de-mer aménagé.
A l'actif de son gouvernement, il faut également mentionner la fondation de la ville frontalière de Belladère sur les emplacements d'une modeste agglomération rurale mais qui ne connut pas le succès escompté dû au boycott de Trujillo, la construction du pont suspendu sur la rivière de la Grande près de Jérémie et qui porte son nom, l'éclairage de plusieurs villes et bourgs.
Trois ans après son investiture, et se sentant soutenu par la majorité de ses concitoyens, il décida de renégocier la durée de son mandat qui devrait prendre fin en 1952 et se ainsi succéder à lui-même ce qui était interdit par la charte de 1946(3). Il transforma ainsi son gouvernement d'ouverture en celui de combat qui commençait alors à mettre à l'index les associations politiques et les syndicats. Il demanda au Parlement de réviser la Constitution de 1946 en modifiant l'article 81 et encouragea sa base a manifester publiquement une exaltation parfois menaçante. Des manifestations dans les rues de la capitale et autour des bçatiments publics s'ensuivirent. Alors que les députés se pliaient a sa demande, les sénateurs tinrent bon et refusèrent de valider la demande ou de se plier malgré les menaces de la populace.
Les violences engendrées par les actions des partisans de deux camps poussèrent les militaires à intervenir avec une seconde édition de la junte de 1946. Dumarsais Estimé tomba ainsi victime d'un coup d'état militaire le 10 mai 1950. Il fut placé sous la protection de la junte qui l'exila peu de temp apres. Le parlement fut alors dissout.
Après avoir vécu temporairement en France et à la Jamaïque, Estimé et sa famille s'établirent à New York et ne revit plus son pays puisque, trois ans après son exil, il quitta ce monde (20 juillet 1953) atteint d'urémie grave et frappé d'insuffisance cardiaque.
Son corps rapatrié fut inhumé dans les caveaux de la famille au grand cimetière de Port-au-Prince, après que son successeurs lui fit des funérailles nationales auxquelles n'assista pas sa veuve, lucienne Heurtelou (1920-2006), ne pardonnant pas ce dernier d'avoir précipité la fin de son mari. Le président François Duvalier lui fit construire un mausolée dans la zone du Bicentenaire de Port-au-Prince, et le 22 novembre 1968 ses restes y furent transférés lors d'une pompeuse cérémonie.
Les époux Estimé eurent quatre enfants: Jean-Robert, Philippe, Marie-Florence, Régine.
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(1) Estilus Estimé , ancien magistrat communal de sa ville ville natale et sénateur de la République.
(2) "Revision partielle de la Constitution [de 1935]. Session extraordinaire en Assemblée nationale. Le Nouvelliste 48ème Année, No. 21407, Mercredi 19 avril 1944; p. 1.
(3) Article 81 de la Constitution de 1946: "Le Président de la République est élu pour six ans. Il n'est pas immédiatement rééligible et ne peut en aucun cas, bénéficier de prolongation de mandat..."
PUBLICATIONS SUR LE PRÉSIDENT ESTIMÉ:
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.- Au service d'une cause; souvenirs d'une campagne. Port-au-Prince: Imprimerie de l'État, 1948.
.- Hommage de la jeunesse intellectuelle du Nord au président Dumarsais Estimé. Port-au-Prince: Imprimerie de l'État [1947].
.- Ultime hommage au président Dumarsais Estimé. [Port-au-Prince, Haiti : H. Deschamps], 1968.
.- Magloire, Jean A. Dumarsais Estimé; esquisse de sa vie politique. Port au Prince, Imprimerie de l'État, 1950.
.- Magloire, Jean A. Pour Défendre la mémoire de l'illustre président Dumarsais Estimé. Port-au-Prince: Imprimerie de l'État, 1957.
.- Mathurin, Augustin. Bi-centenaire de la fondation de Port-au-Prince, 1749-1949 : exposition internationale, 8 décembre 1949-8 juin 1950, ? la mémoire du grand président Léon Dumarsais Estimé. Port-au-Prince : Imprimerie des Antilles, 1975.
.- Ndengué, Belmondo. "Sur Les Traces De Dumarsais Estimé." Le Nouvelliste,publié le 9 Mai 2011. Site visité le 10 Mai 2011.
DÉCÈS:
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.- Date: 20 Juillet 1953
.- Lieu: New York, NY (USA)
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.- Date: 20 Juillet 1953
.- Lieu: New York, NY (USA)
FUNÉRAILLES:
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Date: 2 août 1953
Lieu: Port-au-Prince
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Paul Eugène Magloire, l'un des leaders du coup d'état du 10 mai 1950 et son successeur à la présidence, lui fit des funérailles nationales à Port-au-Prince
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Date: 2 août 1953
Lieu: Port-au-Prince
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Paul Eugène Magloire, l'un des leaders du coup d'état du 10 mai 1950 et son successeur à la présidence, lui fit des funérailles nationales à Port-au-Prince
Classement: | Politique et gouvernement | Chefs d'Etat |
Fichier: | 🗎 178 |
Date de revision: | 2024-11-06 12:05:53 |
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