Textes et Documents » Jean L Théagène

📂 Sommes-nous en situation de guerre civile?

Texte reçu le 8 août 2011

Par Jean L. Théagène

À lire ce titre, on serait tenté de croire à un canular comme en sont prodigues les colonnes de certains medias à sensations. Mais à l’écoute des nouvelles en provenance d’Haïti, on a l’impression de  ne pas être trop loin de la vérité.

En effet, comme toujours sous les regards vitreux de l’occupant, le pays de Dessalines poursuit sa dérive vers une destination connue seulement de ceux qui sont à l’origine de cette trajectoire historique plutôt grotesque. En effet, deux cents ans d’indépendance n’ont pas su confirmer notre présence de Nation sur la scène internationale. À l’antipode de la civilisation occidentale, nous adoptons des comportements morbides qui nous valent une thérapeutique de cheval appliquée par des vétérinaires incomplets. Quoiqu’il en soit, malgré la présence profanatoire du Blanc sur ses chars d’assaut et dans ses hélicoptères de combat, les rues ne sont pas sûres. On tue à petites brassées, mais on tue et aucun secteur n’est épargné qu’il s’agisse d’Haïti noire, Haïti mulâtre, Haïti étudiante, Haïti rurale, Haïti catholique, Haïti vaudouisante, Haïti protestante !

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📂 La Démocratie dans le Tiers- Monde : L’une des plus grandes impostures de l’Occident

Texte reçu le 8 juin 2011

Par Jean L. Théagène

Au terme de chacune des rencontres du G-8, le groupe des huit pays les plus industrialisés du monde, il s’en est toujours suivi des recommandations et des résolutions dont le moins qu’on puisse dire est qu’elles restent dans la ligne d’affirmation de l’hégémonisme des grandes puissances du monde.

Sommet du G8 en France, 27 mai 2001
Sommet du G8 en France, 27 mai 2001

À l’initiative du Président de la France, M. Sarkozy, le gouvernement de la planète-terre s’est réuni au courant du mois de Mai dernier où il s’est proposé de redéfinir les concepts traditionnels du PIB, indicateur de croissance économique. Qu’importe le sort des démunis du Tiers-Monde pourvu qu’ils restent à leur place ! On pourra toujours leur concocter un « Nouvel Ordre Mondial » ou leur jeter à l’occasion nos surplus de stocks agrémentés de quelques reliefs de nos tables toutefois que nos caniches repus en auraient dédaigné l’aspect rébarbatif. On pourra toujours leur proposer, sous couvert d’ingérence humanitaire une aide en technologie moyenne. Il ne faut quand même pas leur donner les moyens de concurrencer notre technologie de pointe. Ou encore mettre à leur disposition quelques portions de nos produits excessifs avec l’effet boomerang d’un retour exponentiellement différé des dits profits. La liste des expressions pourrait s’allonger à l’infini. (suite…)

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📂 18 mai 1803 – 18 mai 2011: Le Pavillon en berne

Texte reçu le 16 mai 2011

Par Jean L Théagène
Drapeau haitienQue peut représenter aujourd’hui pour un pays qui ne l’est plus, l’emblème d’étoffe qui flotte tous les jours au mât des édifices publics ? Quel sens donner encore au drapeau haïtien dont le 18 Mai rappelle la création dans cette enceinte féconde de l’Arcahaie giboyeuse à souhaits ? Quel symbolisme dégager de cette charge d’émotion ressentie par tous ceux qui, au hasard de leurs quotidiennetés, se retrouvent immobilisés en pleine rue, contemplant le frisselis du vent dans le tissu léger, témoin muet de tant d’horreurs liées à la fièvre des combats d’indépendance ? Ceux qui n’ont pas vécu, même en souvenirs ou en rêves, l’intensité des luttes de l’Aïeul désarmé face aux troupes aguerries du Conquérant Napoléon, ceux qui n’ont pas connu ou ne connaissent pas la violence des vibrations intérieures induites par la magie des hymnes nationaux dans l’espace ouvert des arènes simplement sportives, ceux qui ont pris depuis quelque temps, l’habitude sordide de la génuflexion ou de l’aplaventrisme devant les dieux de chair appelés à s’abimer dans des destins de poussière, ceux qui ne peuvent plus regarder le Soleil en face pour avoir trop traîné dans les grottes sombres des chiroptères et des coléoptères, ceux-là ne pourront jamais comprendre la profondeur de ces mots qui nous renvoient malgré nous à trois siècles d’histoire. (suite…)
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📂 Une société qui a peur

Texte reçu le 25 avril 2011

Par Jean L Théagène
« La sottise et la peur du grand nombre font le triomphe de la scélératesse et la perte des gens de bien. La postérité rend à chacun sa place, mais c’est au temple de mémoire ; Thémistocle n’en meurt pas moins en exil, Socrate dans sa prison et Sylla dans son lit. » Ce mot de Madame Rolland dans ses « Réflexions » semble bien s’appliquer à la problématique haïtienne qui a fini par intégrer dans son expression globale un phénomène nouveau dans sa constance : l’insécurité. En effet, à l’écoute des nouvelles en provenance d’Haïti, après le second tour des élections- bidon de Préval, où des violences subséquentes aux résultats truqués ont éclaté un peu partout à travers le pays, on est forcé d’admettre que la société a peur. Et que cette peur-panique, paralysante et tentaculaire participe d’une stratégie étatique susceptible d’induire des objectifs mal définis ou simplement inavoués : « Le coup Poutine. » (suite…)
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📂 La Diaspora haïtienne et les autochtones: « Contradictions et terrain d’entente »

Texte reçu le 20 avril 2011

Par Jean L Théagène
Décidément, la crise haïtienne est multidimensionnelle. Au lendemain du 7 Février 1986, elle a intégré dans les tentatives de traitement de sa problématique des paramètres nouveaux tels : l’adoption ou le rejet du libéralisme ou du socialisme comme choix politique, la place de la diaspora haïtienne dans la dynamique du processus sociopolitique etc…L’acuité d’un tel débat a fait naître des antagonismes tout à fait irréconciliables allant de la perception mitigée des théories libéralistes et socialistes jusqu’à la notion d’harmonisation des rapports entre haïtiens de l’intérieur et ceux de l’extérieur : rapports fondés sur la rentabilité accrue de la diaspora dans toute perspective de développement social, économique et politique d’Haïti.

« Concilier l’irréconciliable » : voilà en quelque sorte le défi qui se pose aux leaders politiques, directeurs d’opinion et à tout haïtien qui rêve d’un pays ou à défaut d’éclat, il y aurait sérénité dans les destins individuels et dans l’avenir collectif. Avec des éléments de comparaison étalés sur cinq siècles, l’Histoire prend plaisir à nous rappeler que c’est bien au temps de la colonisation que notre pays a connu son plus haut niveau de développement. Le chiffre des exportations dépassait de beaucoup celui des importations créant de ce fait un équilibre parfait dans la balance commerciale de l’époque. En dehors des contraintes de l’esclavage, les indigènes pavoisaient au sein d’une économie florissante qui leur permettait d’envisager d’explorer de nouveaux axes de développement. Ainsi naquit, émergeant de la brume coloniale et éclatant dans la pensée du génial Louverture, Haïti, en tant que nation, en tant qu’État, un certain 1er Janvier 1804. (suite…)

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