Textes et Documents » Jean M. Antoine

📂 Portrait d’une génération

Ils sont nés à la fin des années ’70 et durant la décade ’80 et sont aujourd’hui dans la trentaine ou frôlant la quarantaine.

Ils n’ont pas en mémoire l’action néfaste du macoutisme, cette milice créée par François Duvalier et qui est devenue au long des années une force redoutable et redoutée, et n’ont probalement jamais entendu parler de Richard Brisson¹, de Gasner Raymond², du pasteur Sylvio Claude³, d’Alexandre Lerouge4. Ils ont probablement une vague idée de Fort-Dimanche5.

Ils ont grandi sans avoir utilisé une machine à écrire ou touché un téléphone à cadran rotatif.

Ils ont rarement connu, durant leur époque de scolarité une année sans perturbations et non abrégée.

À l’âge adulte, ils n’ont peut-être pas connu l’anxiété associée à l’attente d’une lettre envoyée par la poste à des milliers des kilomètres d’Haïti par un être cher, dont le long silence engendre toute sortes de pensées cauchemardesques. (suite…)

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📂 Journée du 7 février: Saura-t-on un jour la vivre avec un sentiment de grande fierté?

© AP Photo/Dieu Nalio Chery
Port-au-Prince, 7 février 2019

Le jeudi 7 février marquait le 33è anniversaire du départ forcé du président Jean-Claude Duvalier et de sa famille, mettant virtuellement fin au duvaliérisme. Un anniversaire qui aurait dû être, sinon célébré, mais vécu avec un sentiment de fierté. Après tout, le duvaliérisme n’a pas été uniquement un ensemble de concepts politico-doctrinaux et nationalistes. Il a été une terrible approche de la gestion des affaires publiques caractérisée par l’élimination systématique des opposants, la corruption et l’établissement d’un règne de terreur sous couvert d’un nationalisme caricatural et de la promotion des masses.

Alors que les élites non-collaboratrices ou neutres assistaient impuissantes à la disparition ou à la mise en taule des leurs, les masses qui auraient dû être les principaux bénéficiaires du régime continuaient à croupir dans la misère, à se faire exploiter et à vivre dans la peur des sbires du régime, sans pouvoir penser à une porte de sortie, puisque la présidence, telle que conçue par François Duvalier et son héritier, Jean-Claude Duvalier, était à vie. (suite…)

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📂 « Aimer hardiment »: Nos vœux pour l’année 2019

L’année 2018 touche à sa fin. Et, à quelques jours du Nouvel An, c’est une tradition pour nous, administrateurs et rédacteurs d’Haïti-Référence de prendre un moment pour remercier nos collaborateurs, les fidèles visiteurs du site, mais aussi présenter nos vœux à tous nos compatriotes de toutes tendances politiques, de toutes affiliations religieuses et éparpillés sur tous les continents.

Laissez-nous d’abord souhaiter à tous ceux et celles qui liront ces lignes, de quelque nationalité qu’ils soient, et à nos compatriotes de toutes les latitudes une fructueuse année 2019.

Une année qui, nous l’espérons de tout cœur, nous incitera à regarder avec EMPATHIE, TOLÉRANCE et RESPECT nos voisins, nos collègues de travail, les membres de notre famille et tous ceux et celles qui croiseront notre chemin, et à aimer si possible, beaucoup plus hardiment qu’avant. (suite…)

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📂 Tout aussi coupable, mais avec un cœur qui saigne

Une rue de Port-au-Prince le 23 novembre 2018. Photo AP de Dieu NalioMon cœur saigne pour mon pays et pour sa capitale, Port-au-Prince, dont les rues s’apparentent ces jours-ci à une zone de guerre éprouvée, avec des fenêtres de grands magasins et de quelques banques cassées, des carcasses encore fumantes de véhicules et, dans certaines zones des corps gisant sur le sol. Les photos de policiers en treillis militaire brandissant des armes de guerre renforcent cette vision.

Mon cœur saigne pour mon pays où les institutions hier encore honorables deviennent chaque jour plus fragiles. Un pays qui se retrouve démuni de l’appui moral, juridique et de la vigilance que nombre de ces institutions lui pourvoyaient.

Il s’effrite, de ce fait. (suite…)

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📂 La souillure de nos dates les plus sacrées

Ces deux dernières décades, il est devenu presqu’une malsaine habitude de souiller les dates les plus sacrées de notre histoire en organisant, ces jours-là, des manifestations qui finissent toujours par se dégénérer laissant la place aux débordements, aux gaz lacrymogènes, aux pneus usagés enflammés et quelquefois à des corps gisant sur les trottoirs.

Qu’on se rappelle de la manifestation organisée par le Groupe 184 le 18 novembre 2003. Ses leaders se présentaient se présentaient alors comme le « de facto » opposition au gouvernement Aristide /Neptune.

Onze ans plus tard, deux manifestations avaient été organisées durant nos dates sacrées, pour dénoncer la « mauvaise gestion » de l’équipe Martelly/Lamothe. La première, le 17 octobre, jour de commémoration de l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines, et la deuxième, le 18 novembre, date de la victoire décisive dans la marche de nos aïeux vers l’Indépendance. (suite…)

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