Textes et Documents » Jean M. Antoine

📂 Rêver d’une autre Haiti

Si, en cette fin d’année, il m’était permis de rêver d’une meilleure Haïti, je rêverais d’un pays sans Jovenel Moïse à la tête de l’exécutif bicephale et la clique de malfaisants pivotant autour du pouvoir; un pays sans Moise Jean-Charles, comme porte-parole de l’opposition et ses démagogues qui utilisent un faux nationalisme pour paravent; un pays sans ces politiciens traditionnels véreux.

Je rêverais d’un pays avec, à sa tête, des hommes courageux aux fibres patriotiques dépourvues d’élasticité, capables de dire NON à l’étranger et aux représentants de ses institutions.

Je rêverais d’un pays avec une armée forte et patriotique commandée par des officiers ayant le sens du devoir qui priment au-dessus tout, l’honneur et le bon renom de cet héritage legué par Jean-Jacques Dessalines; un pays avec une force de police apolitique, protectrice des biens et des hommes, servante de la patrie commune. (suite…)

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📂 Au nom de la patrie…

Une vue de la capitale le 7 octobre 2019
© AP Photo / Rebecca Blackwell

A chaque grande crise due à l’augmentation de la misère ou à une politique d’humiliation et qui force le peuple à sortir de sa torpeur, nous nous disons toujours qu’Haïti, notre chère patrie, a atteint le fonds du puits, et que ses fils et filles n’ont que deux solutions: la laisser patauger où elle se trouve ou alors l’aider à retourner à la surface.

Et vint alors une autre crise, souvent plus aiguë, qui nous fait alors comprendre que ce nous avions cru être le fonds du puits n’en est qu’une strate. Le pire, c’est que, jusqu’à la prochaine crise, nous n’avions aucune idée de la décrépitude des strates inférieures. (suite…)

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📂 Nous sommes déconcertés

Tous, nous reconnaissons que Jovenel Moïse ne passera pas à l’histoire comme l’un de nos meilleurs présidents. Ce constat part du fait que l’élu du 20 novembre 2016 n’a pas, avec ses trois derniers gouvernements, travaillé, comme tous nous l’aurions supposé, au soulagement de la misère en Haïti, à la défense des compatriotes de l’extérieur, surtout ceux vivant aux Bahamas et confrontés à toutes sortes de difficultés après le passage du cyclone Dorian, et à l’avancement de la cause d’Haïti dans les tribunes internationales. Une possible démission de sa part, sous les pressions de la rue ou sur une demande expresse de ses protecteurs locaux et internationaux, ne susciterait aucun regret chez nous. (suite…)

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📂 La poursuite de la richesse à travers le pouvoir politique

Fritz William Michel
PM désigné

Je me suis demandé ces derniers temps pourquoi un citoyen Haïtien jouissant de toutes ses facultés mentales se lance dans la politique, et veut de surcroît devenir président de la république ou premier ministre, deux postes apparemment aux contours ingrats, où l’autorité qu’on croit détenir ou que les autres pensent qu’on détient n’est qu’un leurre.

En devenant président de ce pays qui semble patauger depuis plusieurs décennies, on peut toujours penser qu’on fera finalement une différence dans la vie de ses concitoyens, ce qui est en soi une noble démarche, mais l’administration politique haïtienne qui  peut être assimilée à une de ces araignées venimeuses aux toiles apparemment pas complexes mais rigides avec chaque fil représentant un secteur qui ne défend que ses propres intérêts, constitue toujours un piège pour les bien-pensants.

Ils deviennent, quoiqu’ils entreprennent, sa proie. Elle peut faire d’eux de simples pantins ou des otages en leur injectant son venin qui les laissera moralement fracturés ou avec une probité dissoute. Et s’ils se débattent trop et risquent de détruire partiellement sa toile, elle peut les laisser partir mais avec des éclaboussures qui feront d’eux la risée de la rue et le dédain des électeurs. (suite…)

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📂 Portrait d’une génération

Ils sont nés à la fin des années ’70 et durant la décade ’80 et sont aujourd’hui dans la trentaine ou frôlant la quarantaine.

Ils n’ont pas en mémoire l’action néfaste du macoutisme, cette milice créée par François Duvalier et qui est devenue au long des années une force redoutable et redoutée, et n’ont probalement jamais entendu parler de Richard Brisson¹, de Gasner Raymond², du pasteur Sylvio Claude³, d’Alexandre Lerouge4. Ils ont probablement une vague idée de Fort-Dimanche5.

Ils ont grandi sans avoir utilisé une machine à écrire ou touché un téléphone à cadran rotatif.

Ils ont rarement connu, durant leur époque de scolarité une année sans perturbations et non abrégée.

À l’âge adulte, ils n’ont peut-être pas connu l’anxiété associée à l’attente d’une lettre envoyée par la poste à des milliers des kilomètres d’Haïti par un être cher, dont le long silence engendre toute sortes de pensées cauchemardesques. (suite…)

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