Textes et Documents » Jean M. Antoine

📂 Elections et autodestruction

Une manifestation post-électorale de novembre 2015
Une manifestation post-électorale
Novembre 2015
(AP Photo/Dieu Nalio Chery)

Il n’y a qu’un mot pour décrire les raisons derrière les événements parfois tragiques de ces dernières semaines: Autodestruction.

Généralement, cette morbidité reflète des sentiments de frustration et de haine mal gérés envers quelqu’un ou quelque chose quand elle n’est simplement un manque total d’amour propre. Au niveau personnel, diverses sont ses manifestations mais toutes se convergent en un point caractérisé par une agressivité suicidaire. Au niveau social, l’autodestruction se manifeste par une absence de projet de société à long terme, une certaine complaisance à vivre dans l’hécatombe et une vie enfin tissée d’innombrables discontinuités.

Le processus électoral débuté au début de cette année après plus de trois ans de tergiversations, montre à quel point l’Haïtien éprouve des difficultés à contenir cette agressivité ou à cacher ses traits. Après l’annonce des résultats préliminaires des présidentielles du 25 octobre par le Conseil électoral provisoire (Cep), son président, Pierre-louis Opont, ne cesse  d’afficher cette arrogance visqueuse devenue désormais une caractéristique des présidents des conseils électoraux. (suite…)

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📂 Quand l’expression du déni de l’autre reflète l’auto-négation de sa propre humanité

L'Éeglise AME CharlestonIls priaient et étudiaient la Bible dans un des lieux réputés pour être le plus sûr du monde : leur temple, l’Église épiscopale méthodiste africaine Emmanuel. Assis sur un banc pendant près d’une heure, assistant à la rencontre et écoutant les prières et commentaires, un jeune homme de 21 ans qui, dans un acte sacrilège, se lança ensuite dans une tuerie, terrassant neuf membres de cette communauté religieuse, tous des noirs.

Dylan Roof, il s’appelle.

La presse le présente comme un de ces nombreux jeunes américains de race blanche aux méninges boueuses et qui se laissent facilement prendre dans les filets des suprématistes blancs. Ces derniers croient encore dans la théorie de la supériorité des individus de leur race et, dans des élans et des actes empreints de racisme et d’antisémitisme dénient l’essence pleinement humaine des autres dont les noirs, les hispaniques, les asiatiques, les arabes et les juifs. Dylan Roof prit donc cet élan le mercredi 17 juin, dans la ville de Charleston, en Caroline du Sud, aux États-Unis. (suite…)

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📂 Merci, Maman

Chère maman,

merci_maman2015Il m’est impossible, cette année de te visiter, et d’avoir cette tendre conversation marquant indélébilement chacune de nos rencontres. Tu monopolises pourtant ma pensée cette fin de semaine.

Ma dernière visite remonte au mois de janvier entre deux tempêtes de neige. Je venais de dire adieu à tante Yvonne en l’accompagnant à sa dernière demeure. (suite…)

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📂 Simplement inacceptable et révoltant

Attention dangerDes nouvelles arrivant d’Haïti ces dernières semaines relatent de nombreux actes de violence dont sont victimes des religieux et religieuses catholiques.

Ces hommes et ces femmes, concitoyens ou missionnaires venus de partout, ont tout laissé pour devenir ferment dans une société aux tendances pétrificatrices marquées; eux qui possèdent tous les atouts pour réussir dans la vie civile (éducation, sens de responsabilité et de balance, énergie). Ils ont opté pour une vie dédiée entièrement à leurs semblables, en contribuant à leur éducation, leur bien-être physique et spirituel sans attendre aucune compensation matérielle.

Ils dirigent les meilleures écoles du pays sans l’apport de l’état. Leurs hôpitaux, pourvoyant un service de haute qualité, accueillent des malades sans discrimination de classe ou de religion. Les centres caritatifs à leur charge se penchent sur les besoins primaires des milliers d’enfants et d’adultes. (suite…)

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📂 Nous nous souvenons…

5ans_seismeEn conversation avec un ami compatriote récemment, le sujet de la commémoration du 5è anniversaire du tremblement de terre du 12 janvier 2010 fut soulevé. Il nous a tout simplement conseillé d’oublier et, comme on dit dans le vernaculaire américain « To go on with our life ».

« Nous avions certainement surmonté les méfaits psychologiques de ce désastre, mais comment pouvons-nous oublier? », lui avions-nous répondu.

Non. L’Haïtien authentique qui, en cette funeste après-midi, avait une certaine conscience de la réalité, ne peut oublier, qu’il ait vécu personnellement l’expérience ou, résidant sur une autre altitude et longitude, reçut la nouvelle des médias, d’un parent, d’un ami ou d’une connaissance.

Aujourd’hui, comme hier, comme l’année dernière ou les années précédentes, nous nous souvenons. (suite…)

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