2170.170.- Cabinet ministériel: Moïse / jouthe

Après la démission du premier ministre Jean-Henri Céant le 21 mars 2019¹ laissant alors un gouvernement démissionnaire, Jean-Michel Lapin, un des membres du cabinet de celui-ci, avait été nommé chef de la primature à titre provisoire. Le président Jovenel Moïse , faisant face à des crises en série, n’arriva pas à faire ratifier les deux hommes devant succédant à Céant par le Parlement².

Après la caducité de la Chambre de Députés le deuxième lundi du mois de janvier 2020 due à la non-tenue des élections législatives dans les délais espérés et le renvoi ou l’expiration du mandat de plusieurs sénateurs, le président Jovenel Moïse se sentit libre d’imposer un premier ministre sans les requis constitutionnels et l’aval du Parlement. Le 2 mars 2020, il annonça donc la nomination de Joseph Jouthe, le ministre de l’environnement du gouvernement démissionnaire, qui détenait également depuis septembre 2019, le portefeuille de l’Économie et des Finances, comme chef de la primature. Deux jours plus tard, il fut installé avec un cabinet composé de 17 ministres (15 titulaires et 2 délégués auprès su premier ministre) dont quatre femmes. Trois ministres détinrent deux portefeuilles:

1. Audain Fils Bernadel, ministre de l’Intérieur et des Collectivités territoriales à qui l’on confia à titre intérimaire le portefeuille de la Communication et Culture;
2. Nicole Yolette Altidor, titulaire du Ministère des Affaires sociales (MAST), également ministre a.i. des Haïtiens Vivant à l’Étranger (MHAVE);
3. Marie Giselhaine Mompremier, titulaire du Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes (MCFDF), installée au Ministère du Tourisme à titre intérimaire.

Trois des ministres du gouvernement démissionnaire de Céant/Lapin furent appelés à faire partie de la nouvelle équipe gouvernementale :

1. Pierre Josué Agénor, ministre de l’Éducation nationale et de la Formation Professionnel;
2. Dr. Marie Greta Roy Clément,ministre de la Santé;
3. Stéphanie reste un ministre sans portefeuille. Elle fut une Ministre-Déléguée auprès du premier ministre, en charge des Droits humains et de la lutte contre la pauvreté extrême.

Un secrétaire de l’ancienne équipe, Eddy Jackson, devint le titulaire du Ministère de la Planification.

Le premier ministre, le 4è du président Moïse, lui-même s’octroya le portefeuille de la Planification et de la Coopération Externe (MPCE).

Le 9 mars 10 autres personnalités devinrent, après la publication d’un arrêté publié dans le journal officiel Le Moniteur, membres du cabinet Moïse/Jouthe: Neuf à titre de secrétaire d’État; la dixième Guerline Pierre, nommée directrice du cabinet du premier ministre avec rang de ministre.

Le lendemain, 10, mars, suite a un decret publié dans le journal officiel, le nombre de membres du nouveau cabinet fut porté à 30 avec la nomination de 3 ministres (en remplacement de ministres intérimaires qui detenaient deux portefeuilles) et d’un nouveau Ministre délégué et incluant Guerline Pierre.

Il s’agissait de:

• Myriam Jean nommée ministre du Tourisme, poste assumé intérimairement par Marie Ghislaine Monpremier, ministre à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes (MCFDF),
• Gonzague Edner Day nommé  titulaire des Étrangers Vivants à l’Étranger, il remplaca ainsi Nicole Yolette Altidor (titulaire des Affaires sociales (MAST) qui assumait la fonction par intérim.
• Pradel Henriquez nommé  titulaire de la Culture et de la Communication remplaçant ainsi Audain Fils Bernadel  qui occupait provisoirement le poste (ministre de l’Intérieur et des Collectivités territoriales).
• Guy André Jr. François, ministre délégué auprès du Premier Ministre, chargé de la Citoyenneté et du Patriotisme.

Le premier membre du cabinet à partir fut le ministre de la Justice, Mtre. Lucmane Délille. Quelques heures avant sa révocation, le ministre avait donné l’assurance que les bandes armées, dont des membres avaient défilé, armes au point à travers les rues de la capitale mardi 7 juillet, allaient être combattues. Il a été remplacé par Rockefeller Vincent qui se trouvaient alors aux commandes de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC).

Le 25 janvier 2021, ce fut le tour de Mme. Nicole Yolette Altidor, alors ministre à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes (MCFDF), ministre intérimaire des Affaires sociales de partir. Aux yeux de ses patrons, elle n’avait pas géré la crise à laquelle faisait face son département pendant près de six mois. Elle fut remierciée et remplacée par  Mme. Marie Giselhaine Mompremier .

Le premier ministre Joseph Jouthe, qui disait-on, s’était fixé trois priorités (le rétablissement du climat sécuritaire, la réduction des inégalités sociales et la relance économique), n’a pas réussi le pari. Durant son passage à la primature, l’économie a implosé et une faim aiguë s’empara de près de la moitié de la population. La criminalité atteignit un niveau jamais vu, avec notamment une vague d’enlèvements contre rançon et la pollution des gangs armés.

En plusieurs occasions, Jouthe avait soumis sa démission qui était toujours refusée par le président Jovenel Moîse en butte lui-même à des difficultés. Mais cette fois,  sa démission fut acceptée. C’est ainsi que le mercredi 14 avril 20221, Jouthe est sorti par la porte tournante de la primature qu’il avait occupée depuis 13 mois.

Le président Jovenel Moïse nomma alors le ministre des Affaires étrangères, Claude Joseph, pour lui succéder à titre intérimaire.