2160.020- Cabinet ministériel: Marc Louis Bazin

Nommé le 4 juin par les militaires pour faire suite à un accord signé à la Villa d’Accueil entre des représentants du parlement et le général de l’armée, Raoul Cédras, Marc Louis Bazin, un économiste, ministre des finances du gouvernement de Jean-Claude Duvalier (3 février 1982 au 12 juillet 1982) devenu chef de parti avec la création du Mouvement pour l’instauration de la Démocratie (MIDH), fut approuvé sans trop de difficultés par ce qui restait du parlement après le coup d’état du 30 septembre 1991. Il créa alors un cabinet composé de 12 ministres et de 13 secrétaires d’état, représentants de cinq groupes politiques, mais tous des supporteurs du coup d’état et proches des militaires. Lors de son investiture, le 19 juin, seul un diplomate, le nonce apostolique en Haiti, reconnut alors son gouvernement et assista à la cérémonie officielle au Palais national. Le président par intérim Joseph Nérette, en vertu d’un accord tripartite sus-mentionné, démissionna.

Quoique qu’affirmant que «la fraude fiscale ne doit plus être de mise au sein de l’administration» et réclamant de ses ministres «l’esprit de cohésion et l’ambition de réussir», Marc Louis Bazin gouverna sous l’œil vigilant des putschistes, à titre de « premier ministre de consensus » en l’absence d’un président. N’arrivant pas à remplir avec succès le mandat qu’on lui avait donné, celui de négocier l’embargo, et défiant de surcroît ces commanditaires en voulant remplacer quatre des ministres qui lui étaient imposés, il fut simplement congédié le 8 juin 1993. La majorité des membres de son cabinet conservèrent alors leur portefeuille jusqu’en septembre de la même année.