6610.040.- Armée d’Haïti: Chefs d’Etat-major

Classification  Histoire et Société

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Section II

  1. Lieutenant général Claude Raymond
    📅 8 décembre 1970 – 11 août 1973
    Naissance: 14 avril 1930 à Port-au-Prince (Ouest)
    Décès: 9 février 2000 à Port-au-Prince (Ouest)
    Parent éloigné (et filleul) du président François Duvalier, Claude Raymond attira l’attention lorsque, jeune capitaine, il participa dans l’assaut qui mit en déroute un groupe de rebelles en 1958. Reconnaissant, Duvalier fit de lui le chef de la garde présidentielle et premier chef de sa milice privée, les Tontons Macoutes.
    Sentant sa mort imminente, le président le nomma chef d’état-major de l’armée, avec le grade de le promeut Brigadier général. Il avait une tâche spécifique: faciliter une passation sans heurts du pouvoir au fils de Duvalier, Jean-Claude. Le général se déchargea sans failles de cette mission en avril 1971.

    Tombé en disgrâce en 1973, il est envoyé en Espagne comme Ambassadeur, mais rappelé quesques années plus tard pour intégrer le gouvernement de Jean-Claude Duvalier comme titulaire de l’Intérieur et de la Défense (13 novembre 1979 – 23 avril 1980). 

    Au milieu de la décade de 1990, il fut  incarcéré pour complot contre la sureté de l’Etat et sa participation présumée au massacre du 29 novembre 1987. Encore prisonnier, il rendit l’âme le 9 février 2000 suite à des complications rénales. Ses parents et alliés ont fait de lui une victime du pouvoir Lavalas.

    • « Le colonel Claude Raymond nommé Chef d’État-Major » Le Nouvelliste (Haiti), No. 29128, Mercredi 9 décembre 1970; p. 1, col. 1.
    🔗 Voir: Fameux disparus 2000-2004: Claude Raymond.
  2. Lieutenant général Jean-Baptiste Hilaire
    📅 11 août 1973 – 6 septembre 1978
    Naissance: 17 mars 1928 à Jacmel (Sud-Est)
    Décès:
    Chef d’État major de l’armée pendant 5 ans et 26 jours, son nom fut mentionné dans une dépêche du Département d’État Américain à l’Ambassade américaine à Port-au-Prince datée du 13 février 1976.

    Des exilés préparaient un coup qui débuterait par l’assassinat du président Jean-Claude Duvalier. Selon cette dépêche, « ceux qui préparaient le coup ont été en contact secret avec le lieutenant-général Jean-Baptiste Hilaire, chef d’état-major de l’armée haïtienne, qui aurait accepté d’assumer le pouvoir en tant que chef de l’État provisoire après le coup d’État. Hilaire a également accepté d’organiser l’assassinat du général Gracia Jacques, commandant de la Garde présidentielle, qui, selon les comploteurs, s’opposerait probablement au coup d’État. » (Foreign Relations relations of the United States, 1969–1976, Volume E–11, PART 1, Documents on Mexico; Central America; and the Caribbean, 1973–1976: Haiti [Documents 390-427]).

    Si les faits reportés sont vrais, le chef de l’État-major pourrait bien jouer au malin avec les exilés et extirper d’eux des informations détaillés sur le complot. En cette même année, il siégeait au conseil de direction du « Conseil National d’Action Jean-Claudiste » (CONAJEC), une organisation politique que le gouvernement venait de créer pour consolider la base politique du président et ainsi, garantir un soutien populaire pour le Jean-Claudisme qui remplacerait le duvaliérisme. les appelés étaient de loyaux duvaliéristes comme Mme Max Adolphe, Rony Gilot, Lamartinière Honorat.

    Renvoyé en 1978, il se retrouva au Conseil National de Gouvernement en mars 1986, comme ministre des Affaires Étrangères; poste qu’il garda jusqu’en janvier 1987.
  3. Lieutenant général Charles Roger Saint-Albin
    📅 7 septembre 1978 – 23 mars 1984
    Naissance: 4 novembre 1916 à Port-au-Prince
    Décès: 23 mars 1984 à New York
    Diplômé de l’Académie militaire en 1945 (10è promotion), Charles Roger Saint-Albin devint le chef d’État-major à un moment où le gouvernement de Jean-Claude Duvalier renouait avec les vieilles tactiques de terreur de son père. Sous sa direction, l’armée arrêtait, torturait non seulement les opposants politiques déclarés comme le pasteur Sylvio Claude, mais aussi les journalistes qui se voulaient être indépendants. Ces derniers furent accusés de manipulateurs ou pire, de comploteurs qui menaçaient la sécurité ou troublaient la paix publique.
  4. Lieutenant général Henri Namphy
    📅 23 mars 1984 – 17 juin 1988
    Naissance: 2 novembre 1932 à la Grande Rivière du Nord
    Décès: 26 juin 2018 à Jarabacoa en République Dominicaine
    Après son passage à l’Académie militaire, il gravit rapidement les échelons. Il occupa, entre autres, les poste de vice-commandant de la garde du palais national et commandant dans deux départements militaires. En 1981, il obtint le grade brigadier-général. A ce titre, il fut à l’origine de la défaite de commando de Bernard Sansaricq qui débarqua dans le Nord-Ouest avec l’intention de marcher sur Port-au-Prince et de renverser le président de Jean-Claude Duvalier. Promu Lieutenant-général en 1984, il devint le chef d’État-major de l’armée après le décès de son prédécesseur, le lieutenant-général Charles Roger Saint-Albin.

    🗎 Voir: Notables Haitiens: Henri Namphy
  5. Brigadier général Morton Gousse
    📅 17 juin 1988 – 19 juin 1988
    Naissance: 10 janvier 1936 à Jacmel (Sud-Est)
    Décès: 22 août 2004 (USA)
    Nommé par le président Leslie F. Manigat pour remplacer le lieutenant-général Henri Namphy, « mis à la retraite » pour avoir ordonné le transfert de certains officiers le 14 juin en violation des « normes constitutionnelles ». Avec l’approbation du président Manigat, Le nouveau chef d’État-major renversa les décisions de Namphy et réaffecta plus de 30 officiers touchés par la décision de son prédécesseur. Deux jours après sa nomination, il fut renvoyé après que Namphy, mis en résidence surveillée, eut repris le pouvoir avec l’aide de ses frères d’armes, des hauts placés qui le 19 juin.

    • Schanche, Don A. “Haiti President Fires Namphy, 2 Other Generals.” Los Angeles Times, 18 juin 1988, https://www.latimes.com/archives/la-xpm-1988-06-18-mn-4472-story.html.
  6. Major général Carl-Michel Nicolas
    📅 19 juin 1988 – 17 septembre 1988
    Naissance: 8 mai 1937
    Lors du bras de fer entre Leslie Manigat et Namphy en juin 1988, Carl Michel Nicolas s’était rangé du côté de Namphy. Il été mis à la retraite pour « insubordination » parce qu’il continuait à mettre en application certaines mesures prises par son chef qui avaient été annulées par le président Manigat, comme le transfert au Grand Quartier général du colonel Jean-Claude Paul. Après le coup d’État militaire du 19 juin 1988 contre le président Leslie Manigat, Henri Namphy fit de lui Chef d’État-major.

    Sous sa direction, les soldats des FAd’H aidés d’attachés (civils armés qui terrorisaient la population), commirent bien des crimes dont celui qui eut lieu à la chapelle de Saint Jean Bosco, le 11 septembre 1988. Il fut démis de ses fonctions lorsque le général Prosper Avril prit le pouvoir à la faveur du coup d’État du 17 septembre 1988.
  7. Lieutenant général Prosper Avril
    📅 17 septembre 1988 – 10 mars 1990
    Naissance: 12 décembre 1937 à Thomazeau (Ouest)
    Membre la Garde présidentielle de François Duvalier et conseiller de Jean-Claude Duvalier dès son investiture, le lieutenant-général Avril a pourtant été contraint de prendre sa retraite en 1983, mais fut rappelé en 1986 et promu colonel en 1986 peu avant le départ du président.

    Membre du Conseil National de gouvernement, il a été dénoncé pour ses liens étroits les Duvalier et fut écarté du gouvernement. Il resta à la tête de la Garde présidentielle. Une révolte contre le président Namphy par des soldats du palais, le propulsa au haut du commandement de l’armée et en fit même un président provisoire jusqu’en mars 1990. Après son départ, il eut bien des démêlés avec la justice. Il a été arrêté en 2001, mais libéré en mars 2004 après que le coup du 29 février 2004 .

    🗎 Voir: Notables Haitiens. Prosper Avril
  8. Lieutenant général Hérard Abraham
    📅 10 mars 1990 – 2 juillet 1991
    Naissance: 28 juillet 1940 à Port-au-Prince (Ouest)
    Décès: 24 août 2022
    L’un des rares militaires à faire partie du cercle restreint du président à vie et dictateur Jean-Claude Duvalier aurait pourtant soutenu la chute de son gouvernement en février 1986. Ministre des Affaires Étrangères du Conseil National de Gouvernement dirigé par Henri Namphy de 1987 à 1988. Devenu chef d’état-major à la chute du président Prosper Avril, il refusa de garder pouvoir et le remit trois jours plus tard à Mme Ertha Pascal Trouillot, membre de la Cour de Cassation. Avec cette action et la position de l’armée lors des élections du 16 décembre 1990, il eut droit au respect de ses compatriotes jusqu’à la fin de sa vie.
  9. Lieutenant général Raoul Cédras 
    📅 2 juillet 1991 – 10 octobre 1994
    Naissance: 9 juillet 1949 à Jérémie (Grande Anse)
    Membre du corps des Leopards, il a été en charge de la sécurité des élections générales haïtiennes de 1990 à 1991. A l’accession de Jean-Bertrand Aristide, il fut nommé commandant en chef de l’armée. Il assuma la paternité du coup d’état du 30 septembre 1991 et dirigea le pays par procuration. Des groupes de défenses des droits humains le dénoncèrent pour avoir permis des massacres et des assassinats par des soldats de l’armée et avoir fermé les yeux sur les actions criminelles des attachés et des groupes paramilitaires comme le FRAPH. A la veille du retour en exil d’Aristide, il laissa le pays et s’établit au Panama.
  10. Major général Jean-Claude Duperval
    📅 10 octobre 1994 – 17 novembre 1994
    Naissance: 19 février 1947
    Décès: 21 mai 2020 à Port-au-Prince
    Sous la présidence du général Prosper Avril, Jean-Claude Duperval, de la promotion « Jean-Claude Duvalier » (1971-1974), devint chef de l’unité anti-stupéfiants formée en mars 1989. Il a été promu 13 mois plus tard à la tête des forces de police de la capitale et du pays.

    Promu par le président Aristide au grade de général de division et Il fut affecté au grand-quartier général de l’armée. Peu de jours avant le départ du général Cédras pour l’exil et avant le retour d’Aristide de l’exil, il devint le chef d’État major par intérim.

    🗎 Voir: Fameux disparus: 2020-2024. Jean Claude Duperval

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Date de création: 18 décembre 2022
Date de révision : 5 septembre 2024