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Ephémérides par Année
⚓ 2024
LâannĂ©e 2024 dĂ©buta avec des tensions politiques dont des manifestations et le retour de lâancien insurgĂ© Guy Philippe, renvoyĂ© au pays en janvier aprĂšs avoir purgĂ© une peine aux Ătats-Unis pour blanchiment dâargent provenant du trafic de drogue. Il prit immĂ©diatement la tĂȘte de lâopposition en appelant Ă la dĂ©mission du Premier ministre Ariel Henry, une dĂ©marche restĂ©e sans suite.
En ce mĂȘme mois (vendredi 19), plusieurs religieuses de la CongrĂ©gation des SĆurs de Sainte-Anne furent prises en otage par des hommes armĂ©s, alors qu'elles voyageaient Ă bord d'un autobus. Elles nâont pu retrouver leur libertĂ© que dans la soirĂ©e du mercredi 24 janvier. Dâautres religieux catholiques tombĂšrent victimes, au long de lâannĂ©e, de la violence sous forme de kidnapping, de vandalisme et de dĂ©logement forcĂ© de leurs communautĂ©s.
Intensification de la violence :
Mais comme durant les trois annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, ce qui aura retenu lâattention câest plutĂŽt la crise humanitaire et lâinsĂ©curitĂ© qui sâest aggravĂ©e Ă mesure que sâĂ©grenĂšrent les mois. La crise humanitaire et lâinsĂ©curitĂ© Ă©taient dues Ă une escalade de la violence des gangs notamment dans les dĂ©partements de lâOuest et de lâArtibonite. Celle-ci provoqua un exode vers l'intĂ©rieur et vers l'extĂ©rieur avec plusieurs milliers de dĂ©placĂ©s de Port-au-Prince (ville occupĂ©e Ă 80%, Ă la fin de lâannĂ©e) et dans lâArtibonite oĂč sĂ©vit le gang « Gran Grif ». Les femmes, les filles et les enfants furent les plus affectĂ©es par cette spirale.
Les violences sexuelles devinrent monnaie courante, et les survivantes nâeurent quâun accĂšs trĂšs limitĂ©, voire inexistant, aux services de protection et de soins. Quant aux enfants, la faim croissante et lâextrĂȘme pauvretĂ© forcĂšrent des centaines dâentre eux Ă rejoindre les groupes criminels, oĂč ils furent contraints de se livrer Ă des activitĂ©s illĂ©gales et de subir des abus. La population ne tint pas compte de leur jeune Ăąge ou de leur naĂŻvetĂ© quand ils Ă©taient capturĂ©s. On a enregistrĂ© des cas dâenfants qui ont subi le supplice du collier de la part de la population, Ă leur capture.
La prĂ©sence dâune force policiĂšre du Kenya, avec l'acquiescement de l'internationale et portant le nom de Mission multinationale dâappui Ă la sĂ©curitĂ© (MMAS), nâapporta aucun changement positif dans ce climat dâinsĂ©curitĂ©. On a vu par exemple, des infrastructures vitales, comme des hĂŽpitaux attaquĂ©es (HĂŽpital de lâUniversitĂ© dâĂtat dâHaĂŻti, lâHĂŽpital Saint François de Sales et lâHĂŽpital DASH de Delmas 18), paralysĂ©es (HĂŽpital IsaĂŻe Jeanty, communĂ©ment appelĂ© Chancerelles) ou incendiĂ©es (HĂŽpital Bernard Mevs). Les activitĂ©s ont Ă©tĂ© reprises Ă lâHĂŽpital IsaĂŻe Jeanty, mais une tentative de rĂ©ouverture de lâHĂŽpital de lâUniversitĂ© dâĂtat dâHaĂŻti, le 24 dĂ©cembre, fut perturbĂ©e par une fusillade qui fit trois morts (deux journalistes et un policier) et plusieurs blessĂ©s.
MĂ©decins Sans FrontiĂšres (MSF), prĂ©sents en Haiti depuis prĂšs de 30 ans, fournissant des services mĂ©dicaux, suspendirent leurs opĂ©rations dans la capitale Ă la fin de novembre, en raison dâattaques menĂ©es par des « groupes dâautodĂ©fense » contre leurs ambulances, leurs patients et leur personnel. Ils nâont pu rĂ©tablir que partiellement leurs services quâĂ la fin de lâannĂ©e.
Port-au-Prince en Ă©tat de siĂšge :
Au mois de novembre, la capitale fut totalement paralysĂ©e et isolĂ©e. Un incident aux rĂ©percussions internationales survint le 12 novembre dans la matinĂ©e. Des avions commerciaux auraient Ă©tĂ© la cible de tirs des gangs armĂ©s, touchant un avion de la compagnie aĂ©rienne amĂ©ricaine « Spirit Airlines » alors quâil atterrissait Ă lâAĂ©roport international Toussaint Louverture, blessant une hĂŽtesse de lâair Ă bord.
Ă la suite de cet incident, la Federal Aviation Administration des Ătats-Unis interdit immĂ©diatement les vols vers HaĂŻti pendant au moins les 30 prochains jours, ce qui contribua Ă lâisolement du pays. Peu de temps aprĂšs l'AĂ©roport du Cap-HaĂŻtien devint le seul port dâentrĂ©e en HaĂŻti par vol aĂ©rien. PassĂ© le dĂ©lai, les compagnies aĂ©riennes refusĂšrent de revenir Ă Port-au-Prince. De plus, lâaccĂšs au principal port maritime de Port-au-Prince Ă©tant restreint et les routes contrĂŽlĂ©es par des gangs, les produits essentiels ne purent atteindre la population vulnĂ©rable de Port-au-Prince, ce qui crĂ©a une situation voisine de la famine pour la majoritĂ©.
Nouveau gouvernement :
Le premier ministre de facto, Ariel Henry, dĂ©criĂ© depuis des mois, qui essayait de revenir au pays aprĂšs un voyage au Kenya ne put fouler Ă nouveau le sol dâHaiti. Les gangs armĂ©s avaient fait de lui une « persona non grata ». Ils avaient auparavant fermĂ© lâaĂ©roport international de Port-au-Prince et attaquĂ© la prison centrale de la capitale en libĂ©rant plus de 4 000 dĂ©tenus au dernier jour de fĂ©vrier. AcculĂ© Ă lâexil, il dut remettre sa dĂ©mission.
Un nouveau gouvernement de transition, dirigĂ© par un Premier Ministre et un Conseil prĂ©sidentiel de transition (CPT), fut mis en place dans le but, disait-on alors, de rĂ©tablir la sĂ©curitĂ© et dâorganiser des Ă©lections libres et Ă©quitables. Cependant, lâinstabilitĂ© politique persista. Plusieurs membres du Conseil prĂ©sidentiel de transition furent mĂȘme accusĂ©s de corruption et peu de progrĂšs ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s tant dans lâĂ©tablissement dâun calendrier Ă©lectoral quâau niveau de la sĂ©curitĂ©.
Gary Conille nommĂ© dâabord comme le premier ministre de la nouvelle Ăšre de transition fut remerciĂ© par le Conseil prĂ©sidentiel de transition en novembre. Son gouvernement fut remplacĂ© par de nouveaux membres sous lâautoritĂ© dâun nouveau Premier ministre, Alix Didier Fils-AimĂ©.
Diaspora :
L'exode vers l'extĂ©rieur continua. Tout dâabord avec des compatriotes de valeur qui sâempressaient de laisser le pays Ă la faveur dâun programme mis sur pied par lâadministration Biden aux Etats-Unis. Dâautres HaĂŻtiens sâagglutinĂšrent Ă la frontiĂšre mexicano-amĂ©ricaine avec lâespoir dâune entrĂ©e aux Ătats-Unis, et ce, durant une annĂ©e Ă©lectorale avec des candidats affichant leur ressentiment envers les immigrants. Des accusations acerbes furent dirigĂ©es contre les HaĂŻtiens, surtout ceux vivant dans une petite ville de lâĂtat dâOhio, appelĂ©e Springfield. Le candidat rĂ©publicain Ă la prĂ©sidence et son colistier, les accusĂšrent d'ĂȘtre des « mangeurs de chiens et de chats », ce qui suscita la colĂšre de quelques-uns de leurs partisans malgrĂ© les dĂ©mentis des autoritĂ©s de lâĂtat. AprĂšs lâĂ©lection de ces derniers en novembre, la peur atteignit son paroxysme.
Du cÎté de la République Dominicaine, les Haïtiens furent les victimes d'une vague de déportations. On rapporta que plus de 276.000 ressortissants Haïtiens furent renvoyés en Haïti parfois manu militari.
MalgrĂ© ces dĂ©convenues, des compatriotes de tous les champs dâaction ont Ă©tĂ© reconnus Ă lâextĂ©rieurs pour leur travail et leur valeur devenant ainsi rĂ©cipiendaires de prix et honneurs. Citons par exemple :
Comme aux derniĂšres semaines de lâannĂ©e 2023, des pluies diluviennes sâabattirent sur les dĂ©partements du Nord, du Nord-Ouest, de la Grandâ Anse et du Sud, provoquant des inondations et des glissements de terrain. Il faut se rappeler que le Nord-Ouest avait Ă©tĂ© dĂ©jĂ touchĂ© par des inondations dĂ©vastatrices pour les habitants de Saint-Louis du Nord en avril.
Pour beaucoup d'HaĂŻtiens, l'anxiĂ©tĂ© devint insupportable aux derniers jours de lâannĂ©e surtout aprĂšs avoir appris la nouvelle des massacres effroyables survenues Ă Pont-SondĂ© par les membres du gang « Gran Grif » (dĂ©but dâoctobre), et Ă CitĂ©-Soleil, dans la rĂ©gion mĂ©tropolitaine de Port-au-Prince, oĂč un chef de gangs donna lâordre de massacrer des personnes ĂągĂ©es accusĂ©es de sorcellerie pour venger la mort de son fils (dĂ©but de dĂ©cembre).
En ce mĂȘme mois (vendredi 19), plusieurs religieuses de la CongrĂ©gation des SĆurs de Sainte-Anne furent prises en otage par des hommes armĂ©s, alors qu'elles voyageaient Ă bord d'un autobus. Elles nâont pu retrouver leur libertĂ© que dans la soirĂ©e du mercredi 24 janvier. Dâautres religieux catholiques tombĂšrent victimes, au long de lâannĂ©e, de la violence sous forme de kidnapping, de vandalisme et de dĂ©logement forcĂ© de leurs communautĂ©s.
Intensification de la violence :
Mais comme durant les trois annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, ce qui aura retenu lâattention câest plutĂŽt la crise humanitaire et lâinsĂ©curitĂ© qui sâest aggravĂ©e Ă mesure que sâĂ©grenĂšrent les mois. La crise humanitaire et lâinsĂ©curitĂ© Ă©taient dues Ă une escalade de la violence des gangs notamment dans les dĂ©partements de lâOuest et de lâArtibonite. Celle-ci provoqua un exode vers l'intĂ©rieur et vers l'extĂ©rieur avec plusieurs milliers de dĂ©placĂ©s de Port-au-Prince (ville occupĂ©e Ă 80%, Ă la fin de lâannĂ©e) et dans lâArtibonite oĂč sĂ©vit le gang « Gran Grif ». Les femmes, les filles et les enfants furent les plus affectĂ©es par cette spirale.
Les violences sexuelles devinrent monnaie courante, et les survivantes nâeurent quâun accĂšs trĂšs limitĂ©, voire inexistant, aux services de protection et de soins. Quant aux enfants, la faim croissante et lâextrĂȘme pauvretĂ© forcĂšrent des centaines dâentre eux Ă rejoindre les groupes criminels, oĂč ils furent contraints de se livrer Ă des activitĂ©s illĂ©gales et de subir des abus. La population ne tint pas compte de leur jeune Ăąge ou de leur naĂŻvetĂ© quand ils Ă©taient capturĂ©s. On a enregistrĂ© des cas dâenfants qui ont subi le supplice du collier de la part de la population, Ă leur capture.
La prĂ©sence dâune force policiĂšre du Kenya, avec l'acquiescement de l'internationale et portant le nom de Mission multinationale dâappui Ă la sĂ©curitĂ© (MMAS), nâapporta aucun changement positif dans ce climat dâinsĂ©curitĂ©. On a vu par exemple, des infrastructures vitales, comme des hĂŽpitaux attaquĂ©es (HĂŽpital de lâUniversitĂ© dâĂtat dâHaĂŻti, lâHĂŽpital Saint François de Sales et lâHĂŽpital DASH de Delmas 18), paralysĂ©es (HĂŽpital IsaĂŻe Jeanty, communĂ©ment appelĂ© Chancerelles) ou incendiĂ©es (HĂŽpital Bernard Mevs). Les activitĂ©s ont Ă©tĂ© reprises Ă lâHĂŽpital IsaĂŻe Jeanty, mais une tentative de rĂ©ouverture de lâHĂŽpital de lâUniversitĂ© dâĂtat dâHaĂŻti, le 24 dĂ©cembre, fut perturbĂ©e par une fusillade qui fit trois morts (deux journalistes et un policier) et plusieurs blessĂ©s.
MĂ©decins Sans FrontiĂšres (MSF), prĂ©sents en Haiti depuis prĂšs de 30 ans, fournissant des services mĂ©dicaux, suspendirent leurs opĂ©rations dans la capitale Ă la fin de novembre, en raison dâattaques menĂ©es par des « groupes dâautodĂ©fense » contre leurs ambulances, leurs patients et leur personnel. Ils nâont pu rĂ©tablir que partiellement leurs services quâĂ la fin de lâannĂ©e.
Port-au-Prince en Ă©tat de siĂšge :
Au mois de novembre, la capitale fut totalement paralysĂ©e et isolĂ©e. Un incident aux rĂ©percussions internationales survint le 12 novembre dans la matinĂ©e. Des avions commerciaux auraient Ă©tĂ© la cible de tirs des gangs armĂ©s, touchant un avion de la compagnie aĂ©rienne amĂ©ricaine « Spirit Airlines » alors quâil atterrissait Ă lâAĂ©roport international Toussaint Louverture, blessant une hĂŽtesse de lâair Ă bord.
Ă la suite de cet incident, la Federal Aviation Administration des Ătats-Unis interdit immĂ©diatement les vols vers HaĂŻti pendant au moins les 30 prochains jours, ce qui contribua Ă lâisolement du pays. Peu de temps aprĂšs l'AĂ©roport du Cap-HaĂŻtien devint le seul port dâentrĂ©e en HaĂŻti par vol aĂ©rien. PassĂ© le dĂ©lai, les compagnies aĂ©riennes refusĂšrent de revenir Ă Port-au-Prince. De plus, lâaccĂšs au principal port maritime de Port-au-Prince Ă©tant restreint et les routes contrĂŽlĂ©es par des gangs, les produits essentiels ne purent atteindre la population vulnĂ©rable de Port-au-Prince, ce qui crĂ©a une situation voisine de la famine pour la majoritĂ©.
Nouveau gouvernement :
Le premier ministre de facto, Ariel Henry, dĂ©criĂ© depuis des mois, qui essayait de revenir au pays aprĂšs un voyage au Kenya ne put fouler Ă nouveau le sol dâHaiti. Les gangs armĂ©s avaient fait de lui une « persona non grata ». Ils avaient auparavant fermĂ© lâaĂ©roport international de Port-au-Prince et attaquĂ© la prison centrale de la capitale en libĂ©rant plus de 4 000 dĂ©tenus au dernier jour de fĂ©vrier. AcculĂ© Ă lâexil, il dut remettre sa dĂ©mission.
Un nouveau gouvernement de transition, dirigĂ© par un Premier Ministre et un Conseil prĂ©sidentiel de transition (CPT), fut mis en place dans le but, disait-on alors, de rĂ©tablir la sĂ©curitĂ© et dâorganiser des Ă©lections libres et Ă©quitables. Cependant, lâinstabilitĂ© politique persista. Plusieurs membres du Conseil prĂ©sidentiel de transition furent mĂȘme accusĂ©s de corruption et peu de progrĂšs ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s tant dans lâĂ©tablissement dâun calendrier Ă©lectoral quâau niveau de la sĂ©curitĂ©.
Gary Conille nommĂ© dâabord comme le premier ministre de la nouvelle Ăšre de transition fut remerciĂ© par le Conseil prĂ©sidentiel de transition en novembre. Son gouvernement fut remplacĂ© par de nouveaux membres sous lâautoritĂ© dâun nouveau Premier ministre, Alix Didier Fils-AimĂ©.
Diaspora :
L'exode vers l'extĂ©rieur continua. Tout dâabord avec des compatriotes de valeur qui sâempressaient de laisser le pays Ă la faveur dâun programme mis sur pied par lâadministration Biden aux Etats-Unis. Dâautres HaĂŻtiens sâagglutinĂšrent Ă la frontiĂšre mexicano-amĂ©ricaine avec lâespoir dâune entrĂ©e aux Ătats-Unis, et ce, durant une annĂ©e Ă©lectorale avec des candidats affichant leur ressentiment envers les immigrants. Des accusations acerbes furent dirigĂ©es contre les HaĂŻtiens, surtout ceux vivant dans une petite ville de lâĂtat dâOhio, appelĂ©e Springfield. Le candidat rĂ©publicain Ă la prĂ©sidence et son colistier, les accusĂšrent d'ĂȘtre des « mangeurs de chiens et de chats », ce qui suscita la colĂšre de quelques-uns de leurs partisans malgrĂ© les dĂ©mentis des autoritĂ©s de lâĂtat. AprĂšs lâĂ©lection de ces derniers en novembre, la peur atteignit son paroxysme.
Du cÎté de la République Dominicaine, les Haïtiens furent les victimes d'une vague de déportations. On rapporta que plus de 276.000 ressortissants Haïtiens furent renvoyés en Haïti parfois manu militari.
MalgrĂ© ces dĂ©convenues, des compatriotes de tous les champs dâaction ont Ă©tĂ© reconnus Ă lâextĂ©rieurs pour leur travail et leur valeur devenant ainsi rĂ©cipiendaires de prix et honneurs. Citons par exemple :
- René Dépestre : Prix Roger Cailois;
- Dany LaferriĂšre : Grand prix des Ambassadeurs francophones;
- Louis Philippe Dalembert : Prix Goncourt de la PoĂ©sie pour lâensemble de son Ćuvre;
- Myrlande Constant : Prix Prince Claus;
- Fabienne Colas : Ordre du Canada;
- Suze Youance : Ălue sĂ©natrice au Canada;
- Jonathan Davi : Joueur de football de lâAnnĂ©e dans la Ligue canadienne;
- Melchie Daëlle Dumornay : Reconnue meilleure joueuse du football féminin par la Concacaf;
- Florinet Derac: Premier HaĂŻtiano-AmĂ©ricain Ă accĂ©der au poste de chef adjoint dâun DĂ©partement de police aux Ătats-Unis.
Comme aux derniĂšres semaines de lâannĂ©e 2023, des pluies diluviennes sâabattirent sur les dĂ©partements du Nord, du Nord-Ouest, de la Grandâ Anse et du Sud, provoquant des inondations et des glissements de terrain. Il faut se rappeler que le Nord-Ouest avait Ă©tĂ© dĂ©jĂ touchĂ© par des inondations dĂ©vastatrices pour les habitants de Saint-Louis du Nord en avril.
Pour beaucoup d'HaĂŻtiens, l'anxiĂ©tĂ© devint insupportable aux derniers jours de lâannĂ©e surtout aprĂšs avoir appris la nouvelle des massacres effroyables survenues Ă Pont-SondĂ© par les membres du gang « Gran Grif » (dĂ©but dâoctobre), et Ă CitĂ©-Soleil, dans la rĂ©gion mĂ©tropolitaine de Port-au-Prince, oĂč un chef de gangs donna lâordre de massacrer des personnes ĂągĂ©es accusĂ©es de sorcellerie pour venger la mort de son fils (dĂ©but de dĂ©cembre).
⚓ 2023
Situation sécuritaire du pays:
LâannĂ©e 2023, comme les deux annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, est dominĂ©e par la situation sĂ©curitaire du pays. Celle-ci sâest encore dĂ©tĂ©riorĂ©e avec l'augmentation de la violence des gangs dont les membres semblaient jouir dâune impunitĂ© dĂ©concertante.
Un dĂ©compte du Haut-Commissaire des Nations-Unies aux droits de lâhomme Ă la fin de lâannĂ©e fit Ă©tat de plus de 4789 homicides, une augmentation de 119,4 pour cent par rapport Ă l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, de 1432 blessĂ©es et de 2,490 kidnappĂ©es, une augmentation de 83%.
Au niveau de lâalimentation, prĂšs de la moitiĂ© de la population, soit 4,9 millions de personnes, peine Ă se nourrir, selon le Programme Alimentaire Mondial (PAM). Le premier ministre de facto, Ariel Henry, refusa de prendre ses responsabilitĂ©s prĂ©fĂ©rant chercher la solution du cĂŽtĂ© de lâinternational Ă qui il implora dâenvoyer en HaĂŻti force internationale de sĂ©curitĂ©. Il devint ainsi un globetrotter assistant Ă presque toutes les rĂ©unions des organismes rĂ©gionaux sans aucun impact positif pour le pays.
AprĂšs deux ans de tergiversation, cette communautĂ© internationale donna finalement son feu vert Ă une mission multinationale de soutien Ă la sĂ©curitĂ©, qui sera dirigĂ©e par le Kenya, pour, dit-on, apporter de lâaide Ă la police haĂŻtienne dans sa lutte contre les gangs. L'objectif sera d'amĂ©liorer suffisamment la sĂ©curitĂ© pour pouvoir organiser des Ă©lections. Ă croire que des Ă©lections rĂ©soudraient toutes les problĂ©matiques du pays.
---
Sabotage délibéré:
Les gangs se sont multipliĂ©s cette annĂ©e gagnant du terrain oĂč ils imposent leurs lois. Une vingtaine dâentre eux qui s'Ă©taient regroupĂ©s formant deux coalitions, arrivĂšrent Ă contrĂŽler 80 % de la zone mĂ©tropolitaine de Port-au-Prince. Leur dernier acquis fut la rĂ©gion de Mariani ou ils ont installĂ© un poste de pĂ©age et dâextorsion.
Pendant lâannĂ©e, nombre de leurs chefs se pavanaient rĂ©guliĂšrement sur les rĂ©seaux sociaux, montrant ainsi leur pouvoir et se moquant des gens qui questionnaient leur immunitĂ©. Certains avaient mĂȘme un mandat dâarrĂȘt Ă leur encontre. Mais, au-delĂ de ces figures de proue, on sait bien que certains membres de lâĂ©lite Ă©conomique et des politiciens soutiennent la violence et en profitent financiĂšrement. Le Canada, les Ătats-Unis et lâONU ont citĂ© quelques noms se disant prendre des sanctions contre eux, sans que ces derniers soient persĂ©cutĂ©s ou mĂȘme dĂ©rangĂ©s.
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La Diaspora:
Au niveau de la diaspora, des compatriotes continuaient de faire parler dâeux; certains pour leur excellence, dâautres pour leur tĂ©mĂ©ritĂ© dans leur dĂ©sir de gagner des cieux plus clĂ©ments, des milliers enfin, surtout du cĂŽtĂ© de la RĂ©publique voisine, pour avoir Ă©tĂ© les victimes du racisme. Les rapatriements continuaient Ă ĂȘtre une occurrence presque quotidienne des Ătats-Unis et de la RĂ©publique Dominicaine.
Ce dernier pays, Ă lui seul expulsa 23 147 compatriotes au cours de lâannĂ©e et dĂ©cida mĂȘme, le vendredi 15 septembre, de fermer ses frontiĂšres terrestre, maritime et aĂ©rienne avec HaĂŻti. Par ce, il crĂ©a une crise fictive pour une question de canal que les HaĂŻtiens, Ă bon droit, dĂ©cidaient de percer, utilisant lâeau de la riviĂšre Massacre qui appartient aux deux pays. MalgrĂ© les retombĂ©es Ă©conomiques pour leur pays, les HaĂŻtiens se sont solidarisĂ©s avec les fermiers du Nord-Est initiateurs du projet. Les Dominicains ont dĂ©couvert que leur dĂ©cision nâa pas eu lâeffet espĂ©rĂ©. En fait, des entreprises dominicaines qui dĂ©pendaient fortement de la main-d'Ćuvre haĂŻtienne se sont confrontĂ©es aux rĂ©percussions Ă©conomiques immĂ©diates de la fermeture.
Aux Ătats-Unis, HaĂŻti Ă©tait inclue dans un programme intitulĂ© "Humanitarian Parole", une exception humanitaire, qui permettait aux HaĂŻtiens rĂ©sidant lĂ©galement aux Ătats-Unis Ă parrainer des compatriotes qui arrivent sur le sol amĂ©ricain. MalgrĂ© cette dĂ©cision, les expulsions continuaient.
---
Lâexode des policiers et des professionnels:
Alors quâon parle de ces infortunĂ©s compatriotes et de ceux qui se sont Ă©tablis Ă lâextĂ©rieur avec plus ou moins de bonheur, on a rarement mentionnĂ© les policiers, les cadres et les intellectuels qui ont pris la dĂ©cision de sâexpatrier. Les policiers abandonnent le pays en raison de l'absence de perspectives pou combattre les gangs. Les cadres s'enfuient pour ss protĂ©ger. Ces fuites auront, Ă long terme, des rĂ©percussions graves sur la sociĂ©tĂ© en gĂ©nĂ©ral et lâĂ©conomie en particulier. Plusieurs de ces concitoyens ont non seulement emportĂ© avec eux leurs bagage intellectuel et technique, mais aussi leurs fortunes qui auraient pu ĂȘtre investies dans le pays.
---
Fin de l'année:
LâannĂ©e se termina sans qu'on ait eu des Ă©lections. Le processus Ă©lectoral, auquel aurait Ă©tĂ© impliquĂ© le Haut Conseil de Transition (HTC) officiellement installĂ© le 6 fĂ©vrier avec trois membres, n'a pas dĂ©butĂ©. Le de facto Ariel Henry Ă©tait encore Ă la primature, se disant confiant que la force internationale apporterait des solutions aux problĂšmes de l'insĂ©curitĂ©.
Des averses dans le Nord provoquent un peu partout, notamment au Cap-Haitien des inondations surtout dans les quartiers de Blue-Hills, Bas de VertiÚres, Champin, Bas de Cité Chauvel, Cité du Peuple et EPPLS.
LâannĂ©e 2023, comme les deux annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, est dominĂ©e par la situation sĂ©curitaire du pays. Celle-ci sâest encore dĂ©tĂ©riorĂ©e avec l'augmentation de la violence des gangs dont les membres semblaient jouir dâune impunitĂ© dĂ©concertante.
Un dĂ©compte du Haut-Commissaire des Nations-Unies aux droits de lâhomme Ă la fin de lâannĂ©e fit Ă©tat de plus de 4789 homicides, une augmentation de 119,4 pour cent par rapport Ă l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, de 1432 blessĂ©es et de 2,490 kidnappĂ©es, une augmentation de 83%.
Au niveau de lâalimentation, prĂšs de la moitiĂ© de la population, soit 4,9 millions de personnes, peine Ă se nourrir, selon le Programme Alimentaire Mondial (PAM). Le premier ministre de facto, Ariel Henry, refusa de prendre ses responsabilitĂ©s prĂ©fĂ©rant chercher la solution du cĂŽtĂ© de lâinternational Ă qui il implora dâenvoyer en HaĂŻti force internationale de sĂ©curitĂ©. Il devint ainsi un globetrotter assistant Ă presque toutes les rĂ©unions des organismes rĂ©gionaux sans aucun impact positif pour le pays.
AprĂšs deux ans de tergiversation, cette communautĂ© internationale donna finalement son feu vert Ă une mission multinationale de soutien Ă la sĂ©curitĂ©, qui sera dirigĂ©e par le Kenya, pour, dit-on, apporter de lâaide Ă la police haĂŻtienne dans sa lutte contre les gangs. L'objectif sera d'amĂ©liorer suffisamment la sĂ©curitĂ© pour pouvoir organiser des Ă©lections. Ă croire que des Ă©lections rĂ©soudraient toutes les problĂ©matiques du pays.
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Sabotage délibéré:
Les gangs se sont multipliĂ©s cette annĂ©e gagnant du terrain oĂč ils imposent leurs lois. Une vingtaine dâentre eux qui s'Ă©taient regroupĂ©s formant deux coalitions, arrivĂšrent Ă contrĂŽler 80 % de la zone mĂ©tropolitaine de Port-au-Prince. Leur dernier acquis fut la rĂ©gion de Mariani ou ils ont installĂ© un poste de pĂ©age et dâextorsion.
Pendant lâannĂ©e, nombre de leurs chefs se pavanaient rĂ©guliĂšrement sur les rĂ©seaux sociaux, montrant ainsi leur pouvoir et se moquant des gens qui questionnaient leur immunitĂ©. Certains avaient mĂȘme un mandat dâarrĂȘt Ă leur encontre. Mais, au-delĂ de ces figures de proue, on sait bien que certains membres de lâĂ©lite Ă©conomique et des politiciens soutiennent la violence et en profitent financiĂšrement. Le Canada, les Ătats-Unis et lâONU ont citĂ© quelques noms se disant prendre des sanctions contre eux, sans que ces derniers soient persĂ©cutĂ©s ou mĂȘme dĂ©rangĂ©s.
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La Diaspora:
Au niveau de la diaspora, des compatriotes continuaient de faire parler dâeux; certains pour leur excellence, dâautres pour leur tĂ©mĂ©ritĂ© dans leur dĂ©sir de gagner des cieux plus clĂ©ments, des milliers enfin, surtout du cĂŽtĂ© de la RĂ©publique voisine, pour avoir Ă©tĂ© les victimes du racisme. Les rapatriements continuaient Ă ĂȘtre une occurrence presque quotidienne des Ătats-Unis et de la RĂ©publique Dominicaine.
Ce dernier pays, Ă lui seul expulsa 23 147 compatriotes au cours de lâannĂ©e et dĂ©cida mĂȘme, le vendredi 15 septembre, de fermer ses frontiĂšres terrestre, maritime et aĂ©rienne avec HaĂŻti. Par ce, il crĂ©a une crise fictive pour une question de canal que les HaĂŻtiens, Ă bon droit, dĂ©cidaient de percer, utilisant lâeau de la riviĂšre Massacre qui appartient aux deux pays. MalgrĂ© les retombĂ©es Ă©conomiques pour leur pays, les HaĂŻtiens se sont solidarisĂ©s avec les fermiers du Nord-Est initiateurs du projet. Les Dominicains ont dĂ©couvert que leur dĂ©cision nâa pas eu lâeffet espĂ©rĂ©. En fait, des entreprises dominicaines qui dĂ©pendaient fortement de la main-d'Ćuvre haĂŻtienne se sont confrontĂ©es aux rĂ©percussions Ă©conomiques immĂ©diates de la fermeture.
Aux Ătats-Unis, HaĂŻti Ă©tait inclue dans un programme intitulĂ© "Humanitarian Parole", une exception humanitaire, qui permettait aux HaĂŻtiens rĂ©sidant lĂ©galement aux Ătats-Unis Ă parrainer des compatriotes qui arrivent sur le sol amĂ©ricain. MalgrĂ© cette dĂ©cision, les expulsions continuaient.
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Lâexode des policiers et des professionnels:
Alors quâon parle de ces infortunĂ©s compatriotes et de ceux qui se sont Ă©tablis Ă lâextĂ©rieur avec plus ou moins de bonheur, on a rarement mentionnĂ© les policiers, les cadres et les intellectuels qui ont pris la dĂ©cision de sâexpatrier. Les policiers abandonnent le pays en raison de l'absence de perspectives pou combattre les gangs. Les cadres s'enfuient pour ss protĂ©ger. Ces fuites auront, Ă long terme, des rĂ©percussions graves sur la sociĂ©tĂ© en gĂ©nĂ©ral et lâĂ©conomie en particulier. Plusieurs de ces concitoyens ont non seulement emportĂ© avec eux leurs bagage intellectuel et technique, mais aussi leurs fortunes qui auraient pu ĂȘtre investies dans le pays.
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Fin de l'année:
LâannĂ©e se termina sans qu'on ait eu des Ă©lections. Le processus Ă©lectoral, auquel aurait Ă©tĂ© impliquĂ© le Haut Conseil de Transition (HTC) officiellement installĂ© le 6 fĂ©vrier avec trois membres, n'a pas dĂ©butĂ©. Le de facto Ariel Henry Ă©tait encore Ă la primature, se disant confiant que la force internationale apporterait des solutions aux problĂšmes de l'insĂ©curitĂ©.
Des averses dans le Nord provoquent un peu partout, notamment au Cap-Haitien des inondations surtout dans les quartiers de Blue-Hills, Bas de VertiÚres, Champin, Bas de Cité Chauvel, Cité du Peuple et EPPLS.
⚓ 2022
LâannĂ©e dĂ©buta, comme le requiert la tradition, par la cĂ©lĂ©bration de lâindĂ©pendance dâHaĂŻti. Le gouvernement de facto, avec son chef, le premier ministre, Ariel Henry, qui occupa cette position par la grĂące du CORE group, participait Ă la cĂ©lĂ©bration aux GonaĂŻves. Le premier ministre se disait alors victime dâune tentative dâassassinat en ce jour parce que certains membres de gangs tiraient Ă lâextĂ©rieur de lâĂ©glise.
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Gangs et criminalité :
Aucun des membres des gangs responsables du dĂ©sordre aux GonaĂŻves nâont Ă©tĂ© identifiĂ©s ou arrĂȘtĂ©s, parce que ces groupes criminels opĂ©raient en toute impunitĂ©. Ils semaient le deuil dans les rĂ©gions quâils contrĂŽlaient. Câest le cas de CitĂ© Soleil, tĂ©moin de lâaffrontement entre deux groupes, le G-9 et le G-PĂšp, oĂč plus de 80 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es en juillet. Plus tard, Ă Cabaret, une douzaine de rĂ©sidents de cette citĂ© furent assassinĂ©s par des gangs de la rĂ©gion. Un rapport du Haut-Commissariat des Droits humains des Nations-Unies fit Ă©tat de 934 tuĂ©s, 684 blessĂ©s et 680 prises dâotage, en cette annĂ©e 2022.
Dans le camp de la police on dénota une soixantaine de tués ou d'assassinats parmi lesquels Rigaud Harrington, un commissaire divisionaire, assassiné le 25 novembre par des bandits. Il dirigeait alors l'Académie de la Police Nationale.
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La communauté internationale :
La communautĂ© internationale, en partie, responsable de la descente en enfer du pays, en supportant ou en nous imposant, depuis plus dâune dizaine dâannĂ©es, des dirigeants peu patriotes et incompĂ©tents, refusait dâadmettre sa responsabilitĂ©. Elle essaya de faire comprendre, sans trop de conviction, que la solution aux problĂšmes du pays doit venir des HaĂŻtiens eux-mĂȘmes. Ce fut le cas du Canada, des Ătats-Unis et de lâONU qui continuaient Ă soutenir le rĂ©gime de facto, et par extension, les gangs. Le premier ministre voulait quâelle intervĂźnt avec une force multinationale pour dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts des nantis et lâaider Ă organiser des Ă©lections dans ce contexte.
Jetant la poudre aux yeux des Haitiens, cette communautĂ© annonça Ă grands cris, Ă la fin de l'annĂ©e, avoir imposĂ© des sanctions Ă des personnalitĂ©s dont Laurent lamothe, ancien premier ministre, Joseph Lambert, prĂ©sident de ce qui reste du SĂ©nat, et lâun de ses prĂ©dĂ©cesseurs Ă ce poste, Youri Latortue.
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Choléra :
LâĂ©pidĂ©mie de cholĂ©ra quâon croyait sous contrĂŽle et presque maitriser refit surface en ajoutant au lot de dĂ©tresse du pays. Entre le 2 octobre et le 6 dĂ©cembre, lâOrganisation Mondiale de la SantĂ© (OMS) reporta un total de 13,672 cas suspects dont 282 dĂ©cĂšs, avec une concentration dans les dĂ©partements de lâOuest, du Centre et de lâArtibonite.
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PĂ©nurie de carburant :
Les HaĂŻtiens ont dĂ» faire face Ă une pĂ©nurie de carburant. Pendant des mois, les gangs formant lâalliance G-9 bloquaient la distribution du pĂ©trole du terminal de Varreux. Comme consĂ©quences de la pĂ©nurie, les HaĂŻtiens ont vu leur pouvoir dâachat diminuer, et leur accĂšs Ă des services essentiels comme lâeau et lâĂ©lectricitĂ© dĂ©jĂ dĂ©faillant, sâempirer.
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Accord du 21 décembre :
Le 21 décembre, une coalition d'entreprises, de la société civile et d'acteurs politiques ont discrÚtement signé un accord avec le Premier ministre haïtien de facto, Ariel Henry, un accord. Ce dernier qui reçut alors peu d'attention et encore moins de soutien international, prévoyait la mise en place d'un gouvernement de transition par le biais d'un organisme devant çetre crée nommé "Haut Conseil de la Transition" (HCT).
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LâannĂ©e se termina, pour beaucoup dâHaĂŻtiens dans la peur et dans l'incertitude. Ils avaient ce sentiment dâĂȘtre victimes dâune prise dâotage collective. Certains furent mĂȘme forcĂ©s dâabandonner leur demeure pour Ă©chapper Ă la barbarie des criminels affiliĂ©s aux gangs, sous le regard imperturbable du gouvernement de facto dirigĂ© par un premier ministre sans mandat du peuple.
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Gangs et criminalité :
Aucun des membres des gangs responsables du dĂ©sordre aux GonaĂŻves nâont Ă©tĂ© identifiĂ©s ou arrĂȘtĂ©s, parce que ces groupes criminels opĂ©raient en toute impunitĂ©. Ils semaient le deuil dans les rĂ©gions quâils contrĂŽlaient. Câest le cas de CitĂ© Soleil, tĂ©moin de lâaffrontement entre deux groupes, le G-9 et le G-PĂšp, oĂč plus de 80 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es en juillet. Plus tard, Ă Cabaret, une douzaine de rĂ©sidents de cette citĂ© furent assassinĂ©s par des gangs de la rĂ©gion. Un rapport du Haut-Commissariat des Droits humains des Nations-Unies fit Ă©tat de 934 tuĂ©s, 684 blessĂ©s et 680 prises dâotage, en cette annĂ©e 2022.
Dans le camp de la police on dénota une soixantaine de tués ou d'assassinats parmi lesquels Rigaud Harrington, un commissaire divisionaire, assassiné le 25 novembre par des bandits. Il dirigeait alors l'Académie de la Police Nationale.
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La communauté internationale :
La communautĂ© internationale, en partie, responsable de la descente en enfer du pays, en supportant ou en nous imposant, depuis plus dâune dizaine dâannĂ©es, des dirigeants peu patriotes et incompĂ©tents, refusait dâadmettre sa responsabilitĂ©. Elle essaya de faire comprendre, sans trop de conviction, que la solution aux problĂšmes du pays doit venir des HaĂŻtiens eux-mĂȘmes. Ce fut le cas du Canada, des Ătats-Unis et de lâONU qui continuaient Ă soutenir le rĂ©gime de facto, et par extension, les gangs. Le premier ministre voulait quâelle intervĂźnt avec une force multinationale pour dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts des nantis et lâaider Ă organiser des Ă©lections dans ce contexte.
Jetant la poudre aux yeux des Haitiens, cette communautĂ© annonça Ă grands cris, Ă la fin de l'annĂ©e, avoir imposĂ© des sanctions Ă des personnalitĂ©s dont Laurent lamothe, ancien premier ministre, Joseph Lambert, prĂ©sident de ce qui reste du SĂ©nat, et lâun de ses prĂ©dĂ©cesseurs Ă ce poste, Youri Latortue.
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Choléra :
LâĂ©pidĂ©mie de cholĂ©ra quâon croyait sous contrĂŽle et presque maitriser refit surface en ajoutant au lot de dĂ©tresse du pays. Entre le 2 octobre et le 6 dĂ©cembre, lâOrganisation Mondiale de la SantĂ© (OMS) reporta un total de 13,672 cas suspects dont 282 dĂ©cĂšs, avec une concentration dans les dĂ©partements de lâOuest, du Centre et de lâArtibonite.
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PĂ©nurie de carburant :
Les HaĂŻtiens ont dĂ» faire face Ă une pĂ©nurie de carburant. Pendant des mois, les gangs formant lâalliance G-9 bloquaient la distribution du pĂ©trole du terminal de Varreux. Comme consĂ©quences de la pĂ©nurie, les HaĂŻtiens ont vu leur pouvoir dâachat diminuer, et leur accĂšs Ă des services essentiels comme lâeau et lâĂ©lectricitĂ© dĂ©jĂ dĂ©faillant, sâempirer.
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Accord du 21 décembre :
Le 21 décembre, une coalition d'entreprises, de la société civile et d'acteurs politiques ont discrÚtement signé un accord avec le Premier ministre haïtien de facto, Ariel Henry, un accord. Ce dernier qui reçut alors peu d'attention et encore moins de soutien international, prévoyait la mise en place d'un gouvernement de transition par le biais d'un organisme devant çetre crée nommé "Haut Conseil de la Transition" (HCT).
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LâannĂ©e se termina, pour beaucoup dâHaĂŻtiens dans la peur et dans l'incertitude. Ils avaient ce sentiment dâĂȘtre victimes dâune prise dâotage collective. Certains furent mĂȘme forcĂ©s dâabandonner leur demeure pour Ă©chapper Ă la barbarie des criminels affiliĂ©s aux gangs, sous le regard imperturbable du gouvernement de facto dirigĂ© par un premier ministre sans mandat du peuple.
⚓ 2021
L'annĂ©e 2021 a Ă©tĂ© marquĂ©e par plusieurs tragĂ©dies, dont l'assassinat du prĂ©sident Jovenel MoĂŻse, le 7 juillet, et un tremblement de terre de magnitude 7.2 sur lâĂ©chelle de Richter, le 14 aoĂ»t, l'explosion d'un camion-citerne au Cap-Haitien, le 14 dĂ©cembre. Ces trois Ă©vĂ©nements ont exacerbĂ© ou exposĂ© les dĂ©fis socio-Ă©conomiques que le pays n'arrivait pas Ă relever. L'instabilitĂ© politique et la violence engendrĂ©e par des gangs souvent liĂ©s Ă des acteurs Ă©tatiques continuĂšrent de dĂ©frayer la chronique. Ainsi, le peuple se retrouva de plus en plus dĂ©muni avec des besoins fondamentaux inassouvis.
Explosion d'un camion-citerne au Cap-Haitien :
Dans la nuit du 13 au 14 décembre, un camion-citerne chargé de carburant s'est renversé à l'entrée Est du Cap-Haïtien, deuxiÚme ville d'Haïti, entre le rond-point de Samari et Pont Grand-Bois. Les riverains se précipitaient pour récupérer le carburant lorsque le camion explosa. PrÚs d'une centaine de personnes périrent, une cinquantaine subit des brûlures graves et des maisons avoisinantes subirent des dommages considérables.
Ce terrible accident arriva Ă un moment où le pays faisait face Ă une grave crise de carburant rĂ©sultant d'un blocage des terminaux de livraison de carburant par des groupes armĂ©s pendant un mois.
Tremblement de terre :
Le samedi 14 aoĂ»t 2021, vers 8h30, un sĂ©isme de magnitude 7.2 frappa le pays causant la mort de 2 248 personnes, 320 disparus et prĂšs de 12 800 blessĂ©s dans les dĂ©partements de la pĂ©ninsule du Sud (GrandâAnse, Nippes et Sud), mais aussi dans le Nord-Ouest oĂč pĂ©rirent 2 personnes. Le pays tardait encore Ă se relever du sĂ©isme du 12 janvier 2010.
Assassinat du président :
Dans les premiĂšres heures du 7 juillet 2021, le prĂ©sident haĂŻtien Jovenel MoĂŻse fut assassinĂ© dans sa rĂ©sidence privĂ©e situĂ©e dans un quartier huppĂ© de la rĂ©gion de PĂ©tion-Ville. Le commando armĂ© se faisait passer pour des agents de la DEA, l'agence amĂ©ricaine anti-drogue. Le chef de l'Ătat est criblĂ© de 12 balles. Son Ă©pouse, Martine MoĂŻse, griĂšvement blessĂ©e, survit Ă lâattaque. Les meurtriers du prĂ©sident nâont essuyĂ© aucune riposte de la part des policiers et gardes prĂ©sidentiels en poste cette nuit-lĂ Ă la rĂ©sidence du chef de lâĂtat.
Alors que lâannĂ©e touchait Ă sa fin, de nombreuses zones d'ombre persistĂšrent autour de ce crime. Les vrais commanditaires nâont pas Ă©tĂ© dĂ©couverts. Des journalistes, des hommes politiques et de simples observateurs continuĂšrent Ă se poser des questions les unes plus pertinentes que les autres, malgrĂ© lâarrestation dâun groupe dâanciens militaires de lâarmĂ©e colombienne qui auraient participĂ© Ă ce crime. Pourquoi le prĂ©sident a Ă©tĂ© ciblĂ© et pourquoi aucune des dizaines de personnes chargĂ©es de sa protection rapprochĂ©e n'a Ă©tĂ© blessĂ©e cette nuit-lĂ ?
Nouveau gouvernement :
La premiÚre moitié de l'année fut dominée par des protestations et des divergences politiques autour de l'expiration du mandat du président Jovenel Moïse, son projet d'organiser un référendum sur les réformes constitutionnelles et le report des élections.
Le prĂ©sident MoĂŻse Ă©prouvait, tout au long de son mandat, beaucoup de difficultĂ©s dans sa cohabitation avec un premier ministre. La dĂ©mission du premier ministre dâalors, Joseph Joute, a Ă©tĂ© acceptĂ©e sans rĂ©ticence le 14 avril. Le ministre des Affaires ĂtrangĂšres et du culte, Claude Joseph, devint son remplaçant Ă titre provisoire. Deux jours avant son assassinat, par un dĂ©cret publiĂ© dans le journal officiel de l'Ătat Le Moniteur, le prĂ©sident nomma Ariel Henry comme nouveau Premier ministre. Henry n'avait pas Ă©tĂ© installĂ© lorsque MoĂŻse fut assassinĂ©. Le premier ministre provisoire qui liquidait les affaires courantes et Henry entamĂšrent un bras de fer. Le CORE group trancha en faveur d'Ariel MoĂŻse qui retint, pour quelques mois, Claude Joseph dans sa fonction de ministre des Affaires ĂtrangĂšres.
Insécurité :
Les gangs armĂ©s continuaient de contrĂŽler les zones stratĂ©giques du pays comme la route nationale No. 2 au niveau de Martissant. Autres que des assassinats commanditĂ©s, les gangs s'adonnaient Ă toutes sortes d'actions criminelles dont le kidnapping, ce qui plaça le pays parmi ceux ayant lâun des taux dâenlĂšvement les plus Ă©levĂ©s au monde.
LâenlĂšvement de 16 missionnaires amĂ©ricains et dâun canadien ainsi que des membres de leur famille, dont cinq enfants (lâun dâeux Ă©tant un bĂ©bĂ© de 8 mois), le 16 octobre, montra lâaudace et la puissance des gangs surtout aprĂšs celui des religieux catholiques lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente.
Un organisme des droits humains, le Centre d'Analyse et de Recherche en Droits de l'Homme (CARDH) publia ses chiffres: 782 enlÚvements contre 796 cas pour l'ensemble de 2020. Ces chiffres ne répondaient pas à la réalité, car de nombreuses personnes refusÚrent de rapporter des enlÚvements de leurs proches, craignant les représailles des gangs.
Santé :
Haïti connut une nouvelle épidémie de choléra, avec plusieurs cas confirmés dans certaines zones peuplées de la capitale. Le Covid, ignorée par la majorité, continua de faire des morts qui ne sont reportées que si la personne victime ait été une personnalité notable.
Explosion d'un camion-citerne au Cap-Haitien :
Dans la nuit du 13 au 14 décembre, un camion-citerne chargé de carburant s'est renversé à l'entrée Est du Cap-Haïtien, deuxiÚme ville d'Haïti, entre le rond-point de Samari et Pont Grand-Bois. Les riverains se précipitaient pour récupérer le carburant lorsque le camion explosa. PrÚs d'une centaine de personnes périrent, une cinquantaine subit des brûlures graves et des maisons avoisinantes subirent des dommages considérables.
Ce terrible accident arriva Ă un moment où le pays faisait face Ă une grave crise de carburant rĂ©sultant d'un blocage des terminaux de livraison de carburant par des groupes armĂ©s pendant un mois.
Tremblement de terre :
Le samedi 14 aoĂ»t 2021, vers 8h30, un sĂ©isme de magnitude 7.2 frappa le pays causant la mort de 2 248 personnes, 320 disparus et prĂšs de 12 800 blessĂ©s dans les dĂ©partements de la pĂ©ninsule du Sud (GrandâAnse, Nippes et Sud), mais aussi dans le Nord-Ouest oĂč pĂ©rirent 2 personnes. Le pays tardait encore Ă se relever du sĂ©isme du 12 janvier 2010.
Assassinat du président :
Dans les premiĂšres heures du 7 juillet 2021, le prĂ©sident haĂŻtien Jovenel MoĂŻse fut assassinĂ© dans sa rĂ©sidence privĂ©e situĂ©e dans un quartier huppĂ© de la rĂ©gion de PĂ©tion-Ville. Le commando armĂ© se faisait passer pour des agents de la DEA, l'agence amĂ©ricaine anti-drogue. Le chef de l'Ătat est criblĂ© de 12 balles. Son Ă©pouse, Martine MoĂŻse, griĂšvement blessĂ©e, survit Ă lâattaque. Les meurtriers du prĂ©sident nâont essuyĂ© aucune riposte de la part des policiers et gardes prĂ©sidentiels en poste cette nuit-lĂ Ă la rĂ©sidence du chef de lâĂtat.
Alors que lâannĂ©e touchait Ă sa fin, de nombreuses zones d'ombre persistĂšrent autour de ce crime. Les vrais commanditaires nâont pas Ă©tĂ© dĂ©couverts. Des journalistes, des hommes politiques et de simples observateurs continuĂšrent Ă se poser des questions les unes plus pertinentes que les autres, malgrĂ© lâarrestation dâun groupe dâanciens militaires de lâarmĂ©e colombienne qui auraient participĂ© Ă ce crime. Pourquoi le prĂ©sident a Ă©tĂ© ciblĂ© et pourquoi aucune des dizaines de personnes chargĂ©es de sa protection rapprochĂ©e n'a Ă©tĂ© blessĂ©e cette nuit-lĂ ?
Nouveau gouvernement :
La premiÚre moitié de l'année fut dominée par des protestations et des divergences politiques autour de l'expiration du mandat du président Jovenel Moïse, son projet d'organiser un référendum sur les réformes constitutionnelles et le report des élections.
Le prĂ©sident MoĂŻse Ă©prouvait, tout au long de son mandat, beaucoup de difficultĂ©s dans sa cohabitation avec un premier ministre. La dĂ©mission du premier ministre dâalors, Joseph Joute, a Ă©tĂ© acceptĂ©e sans rĂ©ticence le 14 avril. Le ministre des Affaires ĂtrangĂšres et du culte, Claude Joseph, devint son remplaçant Ă titre provisoire. Deux jours avant son assassinat, par un dĂ©cret publiĂ© dans le journal officiel de l'Ătat Le Moniteur, le prĂ©sident nomma Ariel Henry comme nouveau Premier ministre. Henry n'avait pas Ă©tĂ© installĂ© lorsque MoĂŻse fut assassinĂ©. Le premier ministre provisoire qui liquidait les affaires courantes et Henry entamĂšrent un bras de fer. Le CORE group trancha en faveur d'Ariel MoĂŻse qui retint, pour quelques mois, Claude Joseph dans sa fonction de ministre des Affaires ĂtrangĂšres.
Insécurité :
Les gangs armĂ©s continuaient de contrĂŽler les zones stratĂ©giques du pays comme la route nationale No. 2 au niveau de Martissant. Autres que des assassinats commanditĂ©s, les gangs s'adonnaient Ă toutes sortes d'actions criminelles dont le kidnapping, ce qui plaça le pays parmi ceux ayant lâun des taux dâenlĂšvement les plus Ă©levĂ©s au monde.
LâenlĂšvement de 16 missionnaires amĂ©ricains et dâun canadien ainsi que des membres de leur famille, dont cinq enfants (lâun dâeux Ă©tant un bĂ©bĂ© de 8 mois), le 16 octobre, montra lâaudace et la puissance des gangs surtout aprĂšs celui des religieux catholiques lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente.
Un organisme des droits humains, le Centre d'Analyse et de Recherche en Droits de l'Homme (CARDH) publia ses chiffres: 782 enlÚvements contre 796 cas pour l'ensemble de 2020. Ces chiffres ne répondaient pas à la réalité, car de nombreuses personnes refusÚrent de rapporter des enlÚvements de leurs proches, craignant les représailles des gangs.
Santé :
Haïti connut une nouvelle épidémie de choléra, avec plusieurs cas confirmés dans certaines zones peuplées de la capitale. Le Covid, ignorée par la majorité, continua de faire des morts qui ne sont reportées que si la personne victime ait été une personnalité notable.
⚓ 2020
Aux crises Ă rĂ©pĂ©tition qui se sont succĂ©dĂ©es durant les deux prĂ©cĂ©dentes annĂ©es et dont les consĂ©quences se firent sentir durant toute l'annĂ©e 2020, HaĂŻti connut Ă©galement un vide institutionnel crĂ©Ă© par le fait quâil nây ait pas eu d'Ă©lections comme prĂ©vue en octobre 2019, pour remplacer la chambre des dĂ©putĂ©s et un tiers du sĂ©nat dont les mandats arrivaient Ă terme le 13 janvier 2020.
Joseph Jouthe, fut nommĂ© Premier ministre par dĂ©cret prĂ©sidentiel en mars 2020. Il fut investi sans lâapprobation du parlement, la chambre des dĂ©putĂ©s nâexistant pas. On n'a pas pu s'empĂȘcher de prendre note de la mauvaise foi du gouvernement et de ceux se prĂ©sentant comme l'opposition et qui refusĂšrent de s'asseoir autour d'une table Ă la recherche d'un consensus alors que le pays dĂ©jĂ fracturĂ© Ă©clata en morceaux.
Les élections ratées :
Un conseil Ă©lectoral mis sur pied sans la reprĂ©sentativitĂ© exigĂ©e par la loi, reporta indĂ©finiment les Ă©lections lĂ©gislatives qui auraient dĂ» se tenir en octobre 2019. Le mandat de la Chambre des dĂ©putĂ©s arrivant Ă expiration, le prĂ©sident Jovenel MoĂŻse, qui blĂąma le parlement pour le report Ă©lectoral, pour, disait-il, ne pas avoir approuvĂ© la loi Ă©lectorale, commença Ă gouverner par dĂ©cret Ă partir de janvier 2020. Les opposants eux voyaient dans cette dĂ©marche des manĆuvres tendant Ă dĂ©tourner le processus et se dĂ©barrasser, pour un temps du deuxiĂšme pouvoir.
Lâadoption de rĂ©formes par dĂ©crets prĂ©sidentiels, en lâabsence dâun pouvoir lĂ©gislatif en Ă©tat de fonctionnement, suscita de vives critiques aussi bien chez les politiciens de l'opposition que certains groupes de la sociĂ©tĂ© civile qui dĂ©nonçaient l'absence du pouvoir de contrĂŽles.
L'année se termina sans qu'aucune élection ait eut lieu.
Insécurité :
LâinsĂ©curitĂ© engendrĂ©e par lâactivitĂ© des gangs qui continuaient Ă s'affronter entre eux pour le contrĂŽle de certaines zones augmenta. Certains arrivĂšrent Ă former des alliances. C'est le cas du G9 an Fanmi (G9). Cette alliance, une initiave de lâancien policier, Jimmy ChĂ©rizier alias « Barbecue », initialement composĂ©e de neuf gangs pour aboutir Ă une coalition de 15.
On dĂ©nota plusieurs meurtres de personnalitĂ©s connues comme celui le 28 aoĂ»t de Maitre Montferrier Dorval, bĂątonnier de lâOrdre avocats de Port-au-Prince, avocat principal de la SOGENER, une compagnie d'Ă©nergie Ă©lectrique en litiges avec le gouvernement, et ardent dĂ©fenseur d'une rĂ©forme constitutionnelle.
Des gangs tuÚrent au moins 20 personnes et incendiÚrent des maisons dans les quartiers de Bel-Air et de Delmas à Port-au-Prince, forçant les habitants de ces zones à s'abriter sur des places publiques et des terrains de football. Le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) reporta, en cette seule année, 944 homicides intentionnels, 124 enlÚvements et 78 cas de violences sexuelles.
La complicitĂ© prĂ©sumĂ©e entre les politiciens, certains membres influents de lâĂ©lite et les gangs crĂ©a un climat d'insĂ©curitĂ© et de peur.
Santé :
LâannĂ©e 2020 sera retenue comme celle dâune quasi-apocalypse dĂ©bouchant sur une paralysie de toutes les activitĂ©s non-essentielles ou non vitales partout dans le monde. Elle est due au Covid-19 qui fit des millions de morts. En Haiti, plus de 600 personnes succombĂšrent aprĂšs avoir Ă©tĂ© contaminĂ©es par le virus.
Migration :
MalgrĂ© lâĂ©pidĂ©mie du Covid, les Ătats-Unis continuĂšrent de dĂ©porter des HaĂŻtiens, dont plusieurs testĂšrent positifs du virus Ă leur arrivĂ©e en Haiti. La plupart des HaĂŻtiens ont Ă©tĂ© sommairement expulsĂ©s en vertu du titre 42, une clause auparavant obscure dâune loi de 1944 sur les services de santĂ© publique, qui, selon les avocats et les dĂ©fenseurs des droits des rĂ©fugiĂ©s, fut utilisĂ©e et abusĂ©e par l'administration Donald Trump pour contourner ses obligations lĂ©gales envers des demandeurs dâasile.
Joseph Jouthe, fut nommĂ© Premier ministre par dĂ©cret prĂ©sidentiel en mars 2020. Il fut investi sans lâapprobation du parlement, la chambre des dĂ©putĂ©s nâexistant pas. On n'a pas pu s'empĂȘcher de prendre note de la mauvaise foi du gouvernement et de ceux se prĂ©sentant comme l'opposition et qui refusĂšrent de s'asseoir autour d'une table Ă la recherche d'un consensus alors que le pays dĂ©jĂ fracturĂ© Ă©clata en morceaux.
Les élections ratées :
Un conseil Ă©lectoral mis sur pied sans la reprĂ©sentativitĂ© exigĂ©e par la loi, reporta indĂ©finiment les Ă©lections lĂ©gislatives qui auraient dĂ» se tenir en octobre 2019. Le mandat de la Chambre des dĂ©putĂ©s arrivant Ă expiration, le prĂ©sident Jovenel MoĂŻse, qui blĂąma le parlement pour le report Ă©lectoral, pour, disait-il, ne pas avoir approuvĂ© la loi Ă©lectorale, commença Ă gouverner par dĂ©cret Ă partir de janvier 2020. Les opposants eux voyaient dans cette dĂ©marche des manĆuvres tendant Ă dĂ©tourner le processus et se dĂ©barrasser, pour un temps du deuxiĂšme pouvoir.
Lâadoption de rĂ©formes par dĂ©crets prĂ©sidentiels, en lâabsence dâun pouvoir lĂ©gislatif en Ă©tat de fonctionnement, suscita de vives critiques aussi bien chez les politiciens de l'opposition que certains groupes de la sociĂ©tĂ© civile qui dĂ©nonçaient l'absence du pouvoir de contrĂŽles.
L'année se termina sans qu'aucune élection ait eut lieu.
Insécurité :
LâinsĂ©curitĂ© engendrĂ©e par lâactivitĂ© des gangs qui continuaient Ă s'affronter entre eux pour le contrĂŽle de certaines zones augmenta. Certains arrivĂšrent Ă former des alliances. C'est le cas du G9 an Fanmi (G9). Cette alliance, une initiave de lâancien policier, Jimmy ChĂ©rizier alias « Barbecue », initialement composĂ©e de neuf gangs pour aboutir Ă une coalition de 15.
On dĂ©nota plusieurs meurtres de personnalitĂ©s connues comme celui le 28 aoĂ»t de Maitre Montferrier Dorval, bĂątonnier de lâOrdre avocats de Port-au-Prince, avocat principal de la SOGENER, une compagnie d'Ă©nergie Ă©lectrique en litiges avec le gouvernement, et ardent dĂ©fenseur d'une rĂ©forme constitutionnelle.
Des gangs tuÚrent au moins 20 personnes et incendiÚrent des maisons dans les quartiers de Bel-Air et de Delmas à Port-au-Prince, forçant les habitants de ces zones à s'abriter sur des places publiques et des terrains de football. Le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) reporta, en cette seule année, 944 homicides intentionnels, 124 enlÚvements et 78 cas de violences sexuelles.
La complicitĂ© prĂ©sumĂ©e entre les politiciens, certains membres influents de lâĂ©lite et les gangs crĂ©a un climat d'insĂ©curitĂ© et de peur.
Santé :
LâannĂ©e 2020 sera retenue comme celle dâune quasi-apocalypse dĂ©bouchant sur une paralysie de toutes les activitĂ©s non-essentielles ou non vitales partout dans le monde. Elle est due au Covid-19 qui fit des millions de morts. En Haiti, plus de 600 personnes succombĂšrent aprĂšs avoir Ă©tĂ© contaminĂ©es par le virus.
Migration :
MalgrĂ© lâĂ©pidĂ©mie du Covid, les Ătats-Unis continuĂšrent de dĂ©porter des HaĂŻtiens, dont plusieurs testĂšrent positifs du virus Ă leur arrivĂ©e en Haiti. La plupart des HaĂŻtiens ont Ă©tĂ© sommairement expulsĂ©s en vertu du titre 42, une clause auparavant obscure dâune loi de 1944 sur les services de santĂ© publique, qui, selon les avocats et les dĂ©fenseurs des droits des rĂ©fugiĂ©s, fut utilisĂ©e et abusĂ©e par l'administration Donald Trump pour contourner ses obligations lĂ©gales envers des demandeurs dâasile.
⚓ 2019
En 2019, comme câĂ©tait dâailleurs le cas en 2018, HaĂŻti continua de faire face Ă de multiples crises, notamment l'aggravation de l'insĂ©curitĂ© alimentaire et de la malnutrition, la situation migratoire, les Ă©pidĂ©mies de maladies d'origine hydrique et la forte vulnĂ©rabilitĂ© aux catastrophes naturelles.
Ăconomie :
La situation s'Ă©tait pourtant dĂ©tĂ©riorĂ©e en 2019 en raison dâune situation Ă©conomique, politique et sociale trĂšs instables aggravĂ©e par des troubles qui laissa le pays paralysĂ© (pays lock) pendant plus de 3 mois (de septembre Ă novembre), et ont gravement entravĂ© les rares services publics et l'accĂšs Ă lâaide humanitaire. Les prix des denrĂ©es alimentaires augmenta et les pĂ©nuries de carburant et l'insĂ©curitĂ© ont paralysĂ© le pays et son Ă©conomie. PrĂšs de la moitiĂ© de la population se trouvait en situation dâinsĂ©curitĂ©.
Migration :
La situation migratoire resta prĂ©occupante. La dĂ©portation ou le refoulement des HaĂŻtiens continuait notamment en RĂ©publique Dominicaine, aux Ătats-Unis et en Chili. Pourtant les compatriotes continuaient de prendre de gros risques et ce, malgrĂ© les naufrages et les drames associĂ©s Ă leur exode.
Santé :
L'épidémie de choléra fut en baisse, avec le dernier cas confirmé datant de février 2019, et une diminution de 82 % des cas suspects depuis 2018.
PhénomÚne des gangs :
A ce panorama, il faut bien ajouter le phĂ©nomĂšne des gangs dont les membres sachant quâils sont bien protĂ©gĂ©s par des membres influents du gouvernement et des Ă©lites, affichaient une audace qui suscitait la peur chez la majoritĂ© et la colĂšre chez plusieurs.
Gouvernement et corruption :
Le Premier ministre Jean Henry Ceant, en fonction depuis le mois d'août de l'année précédente quitta la primature en mars aprÚs un vote de non-confidence de la chambre basse au parlement. Il fut remplacé à titre provisoire par Michel Lapin. Les élections législatives qui aurait se tenir octobre 2019 pour renouveler la chambre des députés et le tiers du sénat n'ont pas eu lieu.
A la fin du mois de septembre 2019, alors que le pays faisait face Ă une crise politique, avec une opposition farouche demandant le dĂ©part du prĂ©sident accusĂ© de dilapidation des fonds de PetroCaribe, plusieurs ministres dĂ©jĂ dĂ©missionaires furent renvoyĂ©s et remplacĂ©s par des citoyens dĂ©jĂ titulaires dâun dĂ©partement ministĂ©riel.
Le prĂ©sident Jovenel MoĂŻse et ses diffĂ©rents premiers ministres (Jean Henri CĂ©ant et Michel Lapin), semblaient avoir dâautres prĂ©occupations que celles du bien-ĂȘtre du peuple. Le gouvernement refusa de poursuivre les fonctionnaires accusĂ©s d'avoir commis des abus. Des rapports crĂ©dibles faisaient Ă©tat de fonctionnaires se livrant Ă des pratiques de corruption.
Ăconomie :
La situation s'Ă©tait pourtant dĂ©tĂ©riorĂ©e en 2019 en raison dâune situation Ă©conomique, politique et sociale trĂšs instables aggravĂ©e par des troubles qui laissa le pays paralysĂ© (pays lock) pendant plus de 3 mois (de septembre Ă novembre), et ont gravement entravĂ© les rares services publics et l'accĂšs Ă lâaide humanitaire. Les prix des denrĂ©es alimentaires augmenta et les pĂ©nuries de carburant et l'insĂ©curitĂ© ont paralysĂ© le pays et son Ă©conomie. PrĂšs de la moitiĂ© de la population se trouvait en situation dâinsĂ©curitĂ©.
Migration :
La situation migratoire resta prĂ©occupante. La dĂ©portation ou le refoulement des HaĂŻtiens continuait notamment en RĂ©publique Dominicaine, aux Ătats-Unis et en Chili. Pourtant les compatriotes continuaient de prendre de gros risques et ce, malgrĂ© les naufrages et les drames associĂ©s Ă leur exode.
Santé :
L'épidémie de choléra fut en baisse, avec le dernier cas confirmé datant de février 2019, et une diminution de 82 % des cas suspects depuis 2018.
PhénomÚne des gangs :
A ce panorama, il faut bien ajouter le phĂ©nomĂšne des gangs dont les membres sachant quâils sont bien protĂ©gĂ©s par des membres influents du gouvernement et des Ă©lites, affichaient une audace qui suscitait la peur chez la majoritĂ© et la colĂšre chez plusieurs.
Gouvernement et corruption :
Le Premier ministre Jean Henry Ceant, en fonction depuis le mois d'août de l'année précédente quitta la primature en mars aprÚs un vote de non-confidence de la chambre basse au parlement. Il fut remplacé à titre provisoire par Michel Lapin. Les élections législatives qui aurait se tenir octobre 2019 pour renouveler la chambre des députés et le tiers du sénat n'ont pas eu lieu.
A la fin du mois de septembre 2019, alors que le pays faisait face Ă une crise politique, avec une opposition farouche demandant le dĂ©part du prĂ©sident accusĂ© de dilapidation des fonds de PetroCaribe, plusieurs ministres dĂ©jĂ dĂ©missionaires furent renvoyĂ©s et remplacĂ©s par des citoyens dĂ©jĂ titulaires dâun dĂ©partement ministĂ©riel.
Le prĂ©sident Jovenel MoĂŻse et ses diffĂ©rents premiers ministres (Jean Henri CĂ©ant et Michel Lapin), semblaient avoir dâautres prĂ©occupations que celles du bien-ĂȘtre du peuple. Le gouvernement refusa de poursuivre les fonctionnaires accusĂ©s d'avoir commis des abus. Des rapports crĂ©dibles faisaient Ă©tat de fonctionnaires se livrant Ă des pratiques de corruption.
⚓ 2018
Le 1er janvier, le PrĂ©sident MoĂŻse a pris la prĂ©sidence de la CommunautĂ© des CaraĂŻbes pour six mois (jusquâau 4 juillet). Les 26 et 27 fĂ©vrier, HaĂŻti a accueilli la vingt-neuviĂšme RĂ©union de la ConfĂ©rence des chefs de gouvernement de la CommunautĂ© des CaraĂŻbes Ă Port-au-Prince.
Criminalité:
La criminalitĂ© a continuĂ© de toucher en premier lieu lâagglomĂ©ration de Port-au-Prince: Meurtre dâun journaliste, Vladjimir Legagneur disparu le 14 mars, de 12 policiers (10 tuĂ©s par balles, 2 par arme blanche, selon les chiffres officiels de l'institution), et de gens ordinaires dont la plupart revenaient dâune banque. A la Saline, un quartier pauvre de Port-au-Prince, 59 personnes ont Ă©tĂ© assassinĂ©es, deux autres ont Ă©tĂ© portĂ©es disparues, 7 femmes ont Ă©tĂ© violĂ©es et au moins 150 maisons ont Ă©tĂ© fouillĂ©es, vandalisĂ©es, criblĂ©es de balles ou incendiĂ©es lors de graves incidents survenus le 1er et le 13 novembre 2018. Les reste du pays n'a pas Ă©tĂ© Ă©pargnĂ© pour autant. Du 1er janvier Ă la mi-dĂ©cembre 2018 on a enrĂ©gistrĂ© 807 victimes dont 604 tuĂ©es par des armes Ă feu.
Fonds PetroCaribe:
La mauvaise gestion du fonds PetroCaribe continue de dĂ©frayer lâactualitĂ©. Un mouvement baptisĂ© « PetroCaribe Challenge » a fait son apparition sur les mĂ©dias sociaux en aoĂ»t, contribuant Ă relayer avec plus de force les appels demandant quâune enquĂȘte crĂ©dible soit ouverte et que les autoritĂ©s fassent preuve de la diligence voulue. Et des manifestations, au dĂ©but pacifiques et couleur politique, mais devenant de plus en plus violentes, se sont sont multipliĂ©es, supportĂ©es dans la majoritĂ© par lâopposition.
Au dĂ©but de juillet, le gouvernement annonça quâil supprimerait les subventions aux combustibles, provoquant une forte hausse des prix du carburant et dĂ©clenchant des manifestations Ă travers tout le pays et essentiellement violentes Ă Port-au-Prince. La tournure non anticipĂ©es par le gouvernement prĂ©cipita la dĂ©mission du Premier Ministre, Jack Guy Lafontant. La suppression des subventions Ă©tait lâune des mesures de rĂ©forme structurelle arrĂȘtĂ©es par le Gouvernement et le Fonds monĂ©taire international dans le cadre dâun accord suivi par ce dernier.
Nouveau gouvernement:
Un nouveau gouvernement a Ă©tĂ© mis en place suite Ă la dĂ©mission de Jack lafontant en juillet. Ce dernier avait Ă©tĂ© auparavant lâobjet dâune tentative de motion de censure par seize parlementaires de la Chambre des dĂ©putĂ©s qui accusaient son gouvernement dâĂȘtre corrompu, inefficace et de violer la Constitution. La nomination de Jean Henry CĂ©ant aux fonctions de Premier Ministre, le 5 aoĂ»t, le Gouvernement formĂ© par ce dernier a remportĂ© un vote de confiance au cours dâune session extraordinaire de lâAssemblĂ©e nationale tenue les 15 et 16 septembre. Il est composĂ© de 25 ministres, secrĂ©taires dâĂtat et ministres dĂ©lĂ©guĂ©s, dont six femmes.
Devant lâampleur des manifestations, le prĂ©sident Jovenel MoĂŻse a Ă©tĂ© obligĂ© de remercier 18 de ses proches associĂ©s et conseillers, y compris son chef de cabinet, qui avait auparavant Ă©tĂ© Ministre de lâĂ©conomie et des finances.
Ăconomie:
Au niveau Ă©conomique, le pays continue Ă patauger, Les prĂ©visions de croissance Ă©conomique nâont pas pu se concrĂ©tiser. La gourde continue sa dĂ©gringolade par rapport aux dollar.
Environnement:
La terre continue de trembler. Le 6 octobre 2018, un sĂ©isme de magnitude 5,9, dont lâĂ©picentre Ă©tait situĂ© Ă une vingtaine de kilomĂštres au nord de Port-de-Paix (dĂ©partement du Nord-Ouest), a frappĂ© le nord dâHaĂŻti. Selon la Direction de la protection civile, le sĂ©isme a fait 18 morts et 548 blessĂ©s, a dĂ©truit 1 417 maisons, endommagĂ© 9 717 autres et touchĂ© 11 134 familles dans les dĂ©partements du Nord-Ouest, du Nord et de lâArtibonite.
Criminalité:
La criminalitĂ© a continuĂ© de toucher en premier lieu lâagglomĂ©ration de Port-au-Prince: Meurtre dâun journaliste, Vladjimir Legagneur disparu le 14 mars, de 12 policiers (10 tuĂ©s par balles, 2 par arme blanche, selon les chiffres officiels de l'institution), et de gens ordinaires dont la plupart revenaient dâune banque. A la Saline, un quartier pauvre de Port-au-Prince, 59 personnes ont Ă©tĂ© assassinĂ©es, deux autres ont Ă©tĂ© portĂ©es disparues, 7 femmes ont Ă©tĂ© violĂ©es et au moins 150 maisons ont Ă©tĂ© fouillĂ©es, vandalisĂ©es, criblĂ©es de balles ou incendiĂ©es lors de graves incidents survenus le 1er et le 13 novembre 2018. Les reste du pays n'a pas Ă©tĂ© Ă©pargnĂ© pour autant. Du 1er janvier Ă la mi-dĂ©cembre 2018 on a enrĂ©gistrĂ© 807 victimes dont 604 tuĂ©es par des armes Ă feu.
Fonds PetroCaribe:
La mauvaise gestion du fonds PetroCaribe continue de dĂ©frayer lâactualitĂ©. Un mouvement baptisĂ© « PetroCaribe Challenge » a fait son apparition sur les mĂ©dias sociaux en aoĂ»t, contribuant Ă relayer avec plus de force les appels demandant quâune enquĂȘte crĂ©dible soit ouverte et que les autoritĂ©s fassent preuve de la diligence voulue. Et des manifestations, au dĂ©but pacifiques et couleur politique, mais devenant de plus en plus violentes, se sont sont multipliĂ©es, supportĂ©es dans la majoritĂ© par lâopposition.
Au dĂ©but de juillet, le gouvernement annonça quâil supprimerait les subventions aux combustibles, provoquant une forte hausse des prix du carburant et dĂ©clenchant des manifestations Ă travers tout le pays et essentiellement violentes Ă Port-au-Prince. La tournure non anticipĂ©es par le gouvernement prĂ©cipita la dĂ©mission du Premier Ministre, Jack Guy Lafontant. La suppression des subventions Ă©tait lâune des mesures de rĂ©forme structurelle arrĂȘtĂ©es par le Gouvernement et le Fonds monĂ©taire international dans le cadre dâun accord suivi par ce dernier.
Nouveau gouvernement:
Un nouveau gouvernement a Ă©tĂ© mis en place suite Ă la dĂ©mission de Jack lafontant en juillet. Ce dernier avait Ă©tĂ© auparavant lâobjet dâune tentative de motion de censure par seize parlementaires de la Chambre des dĂ©putĂ©s qui accusaient son gouvernement dâĂȘtre corrompu, inefficace et de violer la Constitution. La nomination de Jean Henry CĂ©ant aux fonctions de Premier Ministre, le 5 aoĂ»t, le Gouvernement formĂ© par ce dernier a remportĂ© un vote de confiance au cours dâune session extraordinaire de lâAssemblĂ©e nationale tenue les 15 et 16 septembre. Il est composĂ© de 25 ministres, secrĂ©taires dâĂtat et ministres dĂ©lĂ©guĂ©s, dont six femmes.
Devant lâampleur des manifestations, le prĂ©sident Jovenel MoĂŻse a Ă©tĂ© obligĂ© de remercier 18 de ses proches associĂ©s et conseillers, y compris son chef de cabinet, qui avait auparavant Ă©tĂ© Ministre de lâĂ©conomie et des finances.
Ăconomie:
Au niveau Ă©conomique, le pays continue Ă patauger, Les prĂ©visions de croissance Ă©conomique nâont pas pu se concrĂ©tiser. La gourde continue sa dĂ©gringolade par rapport aux dollar.
Environnement:
La terre continue de trembler. Le 6 octobre 2018, un sĂ©isme de magnitude 5,9, dont lâĂ©picentre Ă©tait situĂ© Ă une vingtaine de kilomĂštres au nord de Port-de-Paix (dĂ©partement du Nord-Ouest), a frappĂ© le nord dâHaĂŻti. Selon la Direction de la protection civile, le sĂ©isme a fait 18 morts et 548 blessĂ©s, a dĂ©truit 1 417 maisons, endommagĂ© 9 717 autres et touchĂ© 11 134 familles dans les dĂ©partements du Nord-Ouest, du Nord et de lâArtibonite.
⚓ 2017
AprÚs plus d'une année d'effervescence électorale, Haiti se dote d'un président élu, l'entrepreneur Jovenel Moise. Le résultat définitif des élections présidentielles du 20 novembre de l'année derniÚre avait été proclamé le 3 janvier. Il fut investi le 7 février et Jack Guy Lafontant devint son premier ministre, aprÚs ratifications des deux chambres du Parlement.
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Ex-haut-gradĂ© des Forces armĂ©es d'Haiti et ensuite de la Police nationale, chef de l'insurrection armĂ©e contre le prĂ©sident Aristide au dĂ©but de l'annĂ©e 2004, Guy Philippe fut Ă©lu SĂ©nateur de la Grande Anse lors des lĂ©gislatives de l'annĂ©e derniĂšre, malgrĂ© un mandat d'amener Ă©mis Ă son encontre pour traffic de stupĂ©fiants et blanchiment d'argent. Le 5 janvier, il fut arrĂȘtĂ© et transfĂ©rĂ© le osir mĂȘme aux Ătats-Unis. En Avril, il plaida coupable reconnaissant avoit aidĂ©s des trafiquants internationaux Ă blanchir des millions de dollars provenant du trafic de la drogue. Au lieu de la prison Ă vie, il Ă©copa une dizaine d'annĂ©es.
---
AprĂšs plus de 13 ans, les soldats de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en HaĂŻti (MINUSTAH) abanddonĂšrent Haiti, laissant derriĂšre eux de nombreux bĂątards et pire, le cholĂ©ra. La mission fut vite remplacĂ©e par la Mission des Nations Unies pour lâappui Ă la Justice en HaĂŻti (MINUJUSTH) dont le mandat a Ă©tĂ© Ă©tabli par la rĂ©solution 2350 du Conseil de sĂ©curitĂ©, adoptĂ©e le 13 avril 2017.
---
Durant cette annĂ©e, plusieurs des dignes fils du pays sont partis pour lâau-delĂ . Parmi eux figurent lâancien prĂ©sident dâHaĂŻti, RenĂ© PrĂ©val (1996-2001 et 2006-2011), Le chanteur engagĂ© et ancien maire de Port-au-Prince, Manno Charlemagne, le comĂ©dien qui a fait rire tout une gĂ©nĂ©ration, Jean-Claude Joseph dit Papa PyĂš et lâicĂŽne de la dance folklorique en HaĂŻti, Vivianne Gauthier.
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Le prĂ©sident Jovenel MoĂŻse dĂ©cida de rĂ©tablir lâarmĂ©e dĂ©mobilisĂ©e depuis prĂšs de de 22 ans. Dâabord. il rapport l'arrĂȘtĂ© du 6 janvier 1995, qui avait crĂ©Ă© une commission de restructuration des forces armĂ©es, et celui du 6 dĂ©cembre 1995 portant dissolution de la force de police intĂ©rimaire et consacrant lâexistence dâune seule force de police nationale sur tout le territoire de la RĂ©publique. Il nomma ensuite un chef par intĂ©rim du haut commandement de la nouvelle institution en la personne de lâancien colonel des FAdâH Jodel Lesage, et fit dĂ©filer dans les rues du Cap-Haitien, les premiers Ă©lĂ©ments de la nouvelle armĂ©e, les 150 militaires formĂ©s en Ăquateur.
---
Le budget pour lâannĂ©e fiscal Ă venir (2017-2018), une fois rendu public, fit bien des mĂ©contents tant au niveau de la diaspora quâlâintĂ©rieur du pays. Plusieurs secteurs se disaient lĂ©sĂ©s et les cibles de lâexĂ©cutif qui voulaient renflouer le trĂ©sor public en les Ă©pongeant par lâaugmentation de nouveaux impĂŽts et lâimposition de ceux nouvellement crĂ©Ă©s.
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LâannĂ©e a Ă©tĂ© ponctuĂ©e de manifestations de lâopposition.
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Au niveau de la diaspora:
Le Chili que les jeunes HaĂŻtiens avaient considĂ©rĂ© comme une terre dâaccueil se montre de plus en hostile.
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En RĂ©publique dominicaines, les HaĂŻtiens continuent Ă ĂȘtre la cible dâune frange de la sociĂ©tĂ© qui brandit ses pseudo-origines europĂ©ennes et considĂšre nos compatriotes comme des envahisseurs, des indĂ©sirables Ă moins quâils soient exploitables.
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Aux Ătats-Unis, le nouveau prĂ©sident amĂ©ricain dĂ©cide de mettre fin au statut de protection dont bĂ©nĂ©ficiaient nombre de compatriotes avec le tremblement de terre.
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Les intellectuels, les artistes HaĂŻtiens continuent Ă ĂȘtre apprĂ©ciĂ©s dans la majoritĂ© des pays industriels, occupant des positions dâautoritĂ© dans la plupart des cas.
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Ex-haut-gradĂ© des Forces armĂ©es d'Haiti et ensuite de la Police nationale, chef de l'insurrection armĂ©e contre le prĂ©sident Aristide au dĂ©but de l'annĂ©e 2004, Guy Philippe fut Ă©lu SĂ©nateur de la Grande Anse lors des lĂ©gislatives de l'annĂ©e derniĂšre, malgrĂ© un mandat d'amener Ă©mis Ă son encontre pour traffic de stupĂ©fiants et blanchiment d'argent. Le 5 janvier, il fut arrĂȘtĂ© et transfĂ©rĂ© le osir mĂȘme aux Ătats-Unis. En Avril, il plaida coupable reconnaissant avoit aidĂ©s des trafiquants internationaux Ă blanchir des millions de dollars provenant du trafic de la drogue. Au lieu de la prison Ă vie, il Ă©copa une dizaine d'annĂ©es.
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AprĂšs plus de 13 ans, les soldats de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en HaĂŻti (MINUSTAH) abanddonĂšrent Haiti, laissant derriĂšre eux de nombreux bĂątards et pire, le cholĂ©ra. La mission fut vite remplacĂ©e par la Mission des Nations Unies pour lâappui Ă la Justice en HaĂŻti (MINUJUSTH) dont le mandat a Ă©tĂ© Ă©tabli par la rĂ©solution 2350 du Conseil de sĂ©curitĂ©, adoptĂ©e le 13 avril 2017.
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Durant cette annĂ©e, plusieurs des dignes fils du pays sont partis pour lâau-delĂ . Parmi eux figurent lâancien prĂ©sident dâHaĂŻti, RenĂ© PrĂ©val (1996-2001 et 2006-2011), Le chanteur engagĂ© et ancien maire de Port-au-Prince, Manno Charlemagne, le comĂ©dien qui a fait rire tout une gĂ©nĂ©ration, Jean-Claude Joseph dit Papa PyĂš et lâicĂŽne de la dance folklorique en HaĂŻti, Vivianne Gauthier.
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Le prĂ©sident Jovenel MoĂŻse dĂ©cida de rĂ©tablir lâarmĂ©e dĂ©mobilisĂ©e depuis prĂšs de de 22 ans. Dâabord. il rapport l'arrĂȘtĂ© du 6 janvier 1995, qui avait crĂ©Ă© une commission de restructuration des forces armĂ©es, et celui du 6 dĂ©cembre 1995 portant dissolution de la force de police intĂ©rimaire et consacrant lâexistence dâune seule force de police nationale sur tout le territoire de la RĂ©publique. Il nomma ensuite un chef par intĂ©rim du haut commandement de la nouvelle institution en la personne de lâancien colonel des FAdâH Jodel Lesage, et fit dĂ©filer dans les rues du Cap-Haitien, les premiers Ă©lĂ©ments de la nouvelle armĂ©e, les 150 militaires formĂ©s en Ăquateur.
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Le budget pour lâannĂ©e fiscal Ă venir (2017-2018), une fois rendu public, fit bien des mĂ©contents tant au niveau de la diaspora quâlâintĂ©rieur du pays. Plusieurs secteurs se disaient lĂ©sĂ©s et les cibles de lâexĂ©cutif qui voulaient renflouer le trĂ©sor public en les Ă©pongeant par lâaugmentation de nouveaux impĂŽts et lâimposition de ceux nouvellement crĂ©Ă©s.
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LâannĂ©e a Ă©tĂ© ponctuĂ©e de manifestations de lâopposition.
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Au niveau de la diaspora:
Le Chili que les jeunes HaĂŻtiens avaient considĂ©rĂ© comme une terre dâaccueil se montre de plus en hostile.
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En RĂ©publique dominicaines, les HaĂŻtiens continuent Ă ĂȘtre la cible dâune frange de la sociĂ©tĂ© qui brandit ses pseudo-origines europĂ©ennes et considĂšre nos compatriotes comme des envahisseurs, des indĂ©sirables Ă moins quâils soient exploitables.
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Aux Ătats-Unis, le nouveau prĂ©sident amĂ©ricain dĂ©cide de mettre fin au statut de protection dont bĂ©nĂ©ficiaient nombre de compatriotes avec le tremblement de terre.
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Les intellectuels, les artistes HaĂŻtiens continuent Ă ĂȘtre apprĂ©ciĂ©s dans la majoritĂ© des pays industriels, occupant des positions dâautoritĂ© dans la plupart des cas.
⚓ 2016
Une nouvelle législature (la 50Ú) entre en fonction avec la validation des pouvoirs des 92 députés et 14 nouveaux sénateurs, issus des élections controversées des 9 août et 25 octobre 2015, le dimanche 10 janvier à la chambre basse, et le lundi 11 janvier au sénat, respectivement.
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Joseph Michel Martelly laissa le pouvoir sans passer lâĂ©charpe prĂ©sidentielle Ă un successeur mandatĂ© par le peuple; le processus Ă©lectoral ayant Ă©tĂ© interrompu.
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Un Accord politique pour la continuitĂ© institutionnelle signĂ© le 6 fĂ©vrier entre le prĂ©sident sortant les ceux des deux chambres permet Ă Jocelerme Privert, alors prĂ©sident du SĂ©nat, de devenir le prĂ©sident provisoire dâHaiti avec la mission de mener Ă terme le processus Ă©lectoral.
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Un peu plus d'un mois plus tard, le 4 mars, les dĂ©putĂ©s et sĂ©nateurs accordent leur confiance Ă Enex Jean-Charles qui devint alors le premier ministre provisoire. Le 29 du mĂȘme mois HaĂŻti se dote d'un nouveau gouvernement, avec quinze ministres dont trois femmes.
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AprÚs des années de déni, l'ONU officiellement admet sa responsabilité dans la réintroduction du Choléra en Haiti qui continue ses ravages: 420 morts et 39,329 cas ont été enregistré durant l'année.
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Joseph Michel Martelly laissa le pouvoir sans passer lâĂ©charpe prĂ©sidentielle Ă un successeur mandatĂ© par le peuple; le processus Ă©lectoral ayant Ă©tĂ© interrompu.
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Un Accord politique pour la continuitĂ© institutionnelle signĂ© le 6 fĂ©vrier entre le prĂ©sident sortant les ceux des deux chambres permet Ă Jocelerme Privert, alors prĂ©sident du SĂ©nat, de devenir le prĂ©sident provisoire dâHaiti avec la mission de mener Ă terme le processus Ă©lectoral.
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Un peu plus d'un mois plus tard, le 4 mars, les dĂ©putĂ©s et sĂ©nateurs accordent leur confiance Ă Enex Jean-Charles qui devint alors le premier ministre provisoire. Le 29 du mĂȘme mois HaĂŻti se dote d'un nouveau gouvernement, avec quinze ministres dont trois femmes.
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AprÚs des années de déni, l'ONU officiellement admet sa responsabilité dans la réintroduction du Choléra en Haiti qui continue ses ravages: 420 morts et 39,329 cas ont été enregistré durant l'année.
⚓ 2015
Pagaille Ă©lectorale:
Le Conseil électoral présidé par Pierre-Louis Opont organisa les législatives et le premier tour des présidentielles. Les résultats furent contestés par la majorité de la société. Et le processus électoral fut interrompu presqu'à la veille du second tour des présidentielles. Deux tiers des conseillers remirent un à un leur démission.
Alors qu'on parlait de reprise de Ă©lections, les amĂ©ricains ont dĂ©cidĂ© alors de ne pas financer cette reprise. Ils avaient investi gros et avaient fermĂ© les yeux sur les fraudes, les irrĂ©gularitĂ©s et autres actes de corruption. On leur avait peut-ĂȘtre donnĂ© des garanties que l'issue des joutes aurait tenu compte de leur desiderata. La reprise n'a pas eu lieu.
Le Conseil électoral présidé par Pierre-Louis Opont organisa les législatives et le premier tour des présidentielles. Les résultats furent contestés par la majorité de la société. Et le processus électoral fut interrompu presqu'à la veille du second tour des présidentielles. Deux tiers des conseillers remirent un à un leur démission.
Alors qu'on parlait de reprise de Ă©lections, les amĂ©ricains ont dĂ©cidĂ© alors de ne pas financer cette reprise. Ils avaient investi gros et avaient fermĂ© les yeux sur les fraudes, les irrĂ©gularitĂ©s et autres actes de corruption. On leur avait peut-ĂȘtre donnĂ© des garanties que l'issue des joutes aurait tenu compte de leur desiderata. La reprise n'a pas eu lieu.
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Date de création: 25 juin 2013
Dernière mise à jour: 3 mars 2024