7140.200.- Tremblements de Terre en Haiti

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Le palais national et une partie du Champ de Mars
dans une photo prise le 27 janvier 2010
(Photo de Phil Coale)

Section I: 1701-1953
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L’ile que partage Haiti avec sa voisine, la République Dominicaine se trouve à la frontière de deux plaques tectoniques: Celle de la caraïbe et celle de l’Amérique du Nord. Le mouvement d’écartement d’environ deux centimètres par an entre ces deux plaques soumet l’île et les régions avoisinantes à des forces énormes qui s’accumulent au cours du temps. Celles-ci se relâchent de manière périodique engendrant une rupture soudaine créant ainsi une faille. Un séisme, ou tremblement de terre, est un mouvement naturel ou provoqué sur une faille ou une zone de rupture souterraine qui engendre des secousses plus ou moins violentes et destructrices à la surface du sol.

D’après les géologues, Haiti se repose sur deux grandes failles:

  1. Une première grande faille longe la côte Nord de l’île d’Hispaniola et expose les départements du Nord-Ouest, du Nord et du Nord-Est.
  2. Une seconde appelée « faille d’Enriquillo » traverse la région méridionale d’Haïti d’Ouest en Est constituant ainsi une menace permanente pour les départements de la Grande Anse, des Nippes, du Sud, du Sud-Est et de l’Ouest où se trouve la capitale.

Ces deux failles ont fait trembler notre terre plus d’une centaine de fois depuis l’arrivée des colons à nos jours. Plusieurs fois, ces tremblements de terre engendrèrent non seulement de grandes paniques mais aussi désolation et destruction.

Ci-après une liste des tremblements de terre qui ont causé de graves dommages ou semé la panique:

9 novembre 1701:


Secousse ressentie à Pétit-Goave, Léogane et dans la plaine du Cul-de-Sac.

Plusieurs maisons construites en maçonnerie ont été détruites et la route reliant Léogâne à Petit Goâve le long des côtes fut fissurée en plusieurs endroits.

18 octobre 1751:


Port-au-Prince connut deux secousses violentes qui durèrent environ trois minutes, la première a été enregistrée aux environs de 14:00. Les répliques continuèrent pendant plus de deux mois. Les plus violentes furent celles du 22 novembre qui d/truisit les batiments qui avaien résisté aux secousses précédentes.

« Le 18 octobre 1751, à deux heures après-midi, d’un tems calme et serein, la terre trembla au Port-au-Prince avec deux secousses violentes qui durèrent environ 3 minutes. La terre eut jusqu’25 des balancements, comme si elle n’avait pas trouvé d’assiète. »

Source: Moreau de St. Méry, 1798; p. 417.

3 juin 1770:


Les secousses sont surtout ressenties à Port-au-Prince et les régions du Sud. La capitale fut détruite et le sol entrouvert en plusieurs endroits. Des centaines de cadavres se retrouvèrent sous les décombres.

10 janvier 1785:


Violente secousse précédée d’un fort bourdonnement ressentie aux environs de 9:30 au Cap-Haitien et à Fort-Liberté. Elle suivie de plusieurs répliques dont les plus importantes furent enregistrées le 19 février et le 10 juillet.

Source: Moreau de St. Méry, 1798; p. 310.

7 mai 1842:


A 17:30, un tremblement de terre secoua le Cap-Haïtien et toutes les régions du Nord, de Fort-Liberté au Môle Saint Nicolas.

« Le mouvement oscillatoire allait d’est en ouest, accompagné de tremblements si violents que les travaux de maçonnerie les plus solides tombèrent. En moins d’une minute, Cap-Haïtien, Port-de-Paix, Môle Saint-Nicolas, Fort-liberté furent  réduits en ruines. Plusieurs milliers de personnes furent ensevelies sous les décombres de leurs maisons. » (Scherer, J . « Great earthquakes in the island of Haiti » Bulletin of the Seismological Society of America. Volume 2. Seismological Society of America, 1912, p. 168.)

« [Le Cap], dont toutes les maisons étaient construites en maçonnerie, ne fut plus qu’un tas de décombres sous lesquels près de dix mille personnes furent ensevelies. Le Pasteur Bird, qui était arrivé dans le pays deux ans auparavant, a fait observer qu’aucun peuple étranger ne pensa, dans une si tragique circonstance, à apporter son aide à Haiti ou à lui manifester quelque compassion. » (Bellegarde, Dantès. La Nation haitienne, p. 110).

À Port-de-Paix, un tsunami s’ensuivit

Les répliques se poursuivirent jusqu’au 28 juin.

Le poète et politicien haïtien, Jules Soliste Milscen, fut emporté, enseveli sous les décombres. La mère du poète Oswald Durand fut l’une des victimes. Le petit Oswald, âgé de deux ans, reçut durant ce séisme une blessure à la cheville du pied droit.

8 avril 1860


Séisme de magnitude 6.2 à 6.5 (Intensité VII à VIII) à Anse-à-Veau. 124 maisons furent détruites, des crevasses de direction Nord-Sud parcoururent les rues, un tsunami fut également observé après le retrait de la mer. La population se réfugia dans les hauteurs de la ville. A Petit-Trou de Nippes et à Baradères, les dommages furent moindres (Intensités V à VI).

Source: Scherer, J . « Great earthquakes in the island of Haiti » Bulletin of the Seismological Society of America. Volume 2. Seismological Society of America, 1912.

23 septembre 1887:


En ce jour, à 6:55 du matin, des secousses venant de la dépression du Nord frappa le pays. La péninsule du Nord fut la plus affectée fut le plus affecté.

  • À Port-de-Paix, l’église récemment érigée fut détruite.
  • Au Cap-Haitien, 88 maisons furent fissurées et les rares édifices qui avaient pu résister au séisme de 1842 furent détruites.

Source: Scherer, J . « Great earthquakes in the island of Haiti » Bulletin of the Seismological Society of America. Volume 2. Seismological Society of America, 1912, p. 168.

27 octobre 1952:


Frappant Anse-à-Veau dans le département de la Grande Anse à 23:30, le séisme fut localisé à 24 km de profondeur. Il fit 6 victimes et des milliers de sans-abris.

L’arrondissement de Nippes, reporta Le Nouvelliste en première page de son édition du mercredi 29 octobre, ne fut « qu’un amas de ruines. Toutes les maisons de la ville se sont effondrées ».

Le séisme fut suivi de plusieurs répliques et ce, pendant des mois.


Sources:

  •  « Le violent séisme de la nuit d’hier. L’observatoire du Petit Séminaire enregistra 4 secousses… » Le Nouvelliste (Haiti). 57è année, No 22.857, lundi 17 1952; p. 1.
  • « Anse-à-Veau en ruines… » Le Nouvelliste (Haiti). 57è année, No 22.859, mercredi 29 octobre 1952; p. 1.
  • « Le désastre à l’Anse-à-Veau… » Le Nouvelliste (Haiti), 57è année, No 22.860, vendredi 31 octobre 1952; p. 1.
  • « La catastrophe du Sud. Jusqu’à hier la terre tremblait encore à l’Anse-à-Veau » Le Nouvelliste (Haiti), 57è année, No 22.861, samedi 1er, lundi 2 et mardi 4 novembre 1952; p. 1.

25 janvier 1953


La secousse fut ressentie à Anse-à-Veau vers 15:00 et fut probablement une réplique de celle du 27 octobre 1952. Deux bâtiments situés dans la partie basse de la ville s’effondrèrent et deux personnes furent tuées. Plusieurs autres maisons furent de la ville furent endommagées.Le séisme fut également fortement ressenti à Petite Rivière de Nippes.

26 février 1953


Forte secousse ressentie à Anse-à-Veau aux environs de 14:00, probablement une des nombreuses répliques du séisme du 27 octobre, plusieurs des maisons restantes furent endommagées. Les répliques furent observées jusqu’au mois de mars 1953.


Source: « Hier encore, la terre a tremblé à l’anse-à-Veau… » Le Nouvelliste (Haiti), 57è année, 22,919, Lundi 28 janvier 1953; p. 1.

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Date de création: 2 octobre 2001
Date de révision : 10 novembre 2023