7700.- Agriculture

L’agriculture joue un rôle important dans l’économie d’Haiti quoiqu’une faible portion du budget annuel est dédiée à ce secteur. Les paysans qu’on peut compter parmi les plus pauvres du pays lui doivent leur survie et l’éducation de leurs enfants.

Comme dans tous les pays, l’agriculture est soumise aux aléas de la nature. Haiti, en raison de sa position dans le bassin des Caraïbes, est exposée annuellement aux ouragans et tempêtes tropicales. En outre, une détérioration accrue de l’environnement pendant ces 50 dernières années la rend plus vulnérable face à ces risques naturels ainsi qu’aux sécheresses et désormais fréquentes inondations.

En 2008, par exemple, quatre tempêtes ont causé des dommages agricoles estimés à environ 200 millions de dollars (US). Le tremblement de terre du 12 janvier 2010 qui détruisit plusieurs villes, causa également des pertes considérables dans le secteur agricole; pertes estimées alors à plus de US$31 millions.

En 2016, le cyclone Matthew détruisit à lui seul toutes les infrastructures agricoles de la péninsule du Sud considérée, avec le département de l’Artibonite, le grenier de la République d’Haiti.

Parce que les gouvernements qui se sont succédés, malgré les grands discours accordent peu d’importance à l’agriculture, aucune stratégie qui pourrait prévenir ou réduire au minimum les dégâts associés aux catastrophes naturelles a été mise en place. Par exemple, aucun projet d’irrigation n’est mis en place dans les endroits qui en ont besoin, aucune protection des bassins, aucune loi sérieuse contre le déboisement, aucun projet d’aide, d’interventions ou de financements en cas de cyclones ou autres désastres tels sécheresse, ravage par des insectes ou autres maladies.

A côté des aléas de la nature, le secteur agricole est soumis à une politique systématique de destruction de la part des gouvernements étrangers et organismes internationaux à leur solde qui veulent faire d’Haiti un pays totalement dépendants en le transformant en marché pour leurs produits agricoles.

Au début des années 80 sous le gouvernement de Jean-Claude Duvalier, le gouvernement cibla les cochons créoles sous prétexte que cette espèce typiquement haïtienne était atteinte de fièvre porcine africaine et posait un danger pour le secteur de l’élevage aux Etats Unis. Plus d’un million de cochons furent ainsi abattues pendant près de quatre ans. Trésor inestimable pour le paysan haïtien, le cochon créole nécessitait un minimum de soin et aucune dépense extraordinaire puisque’il se nourrissait des restes de l’agriculture de subsistance. Ils furent remplacés par des cochons importés des États-Unis qui exigaient un soin de qualité pour être économiquement rentables.

Et ce fut le tour du riz national.

Jusqu’à la chute de Jean-Claude Duvalier, les gouvernements ont toujours essayé de protéger la production nationale en taxant raisonnablement certains produits agricoles venant de l’étranger dont le riz. Jusqu’alors, les Haïtiens se nourrissaient presque’exclusivement de la production locale. En 1987, le Fond Monétaire Internationale (FMI) poussa la Junte au pouvoir à adopter le plus bas tarif en termes d’impôt parmi les pays de la Caraïbe pour les produits importés. Le marché se retrouva donc inondé du riz américain. L’importation du riz passa de 7300 tonnes en 1980 à 100,000 en 1990 pour atteindre près de 300,000 tonnes en 2000.

Récemment, ce fut le tour de la République Dominicaine d’envahir notre marché avec la complaisance de l’État haïtien, avec des produits de subsistance.

Ainsi, le secteur agricole assailli de toutes parts se retrouve aujourd’hui en chute libre provoquant un net déclin du niveau de vie du paysan haïtien qui s’adonne encore à la culture de la terre et à l’élevage.

Principaux Produits agricoles:

Animaux:

Produits Animaux: