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📂 Un an plus tard, en Haïti

Texte reçu le 27 février 2011

Par Pierre Bélanger, S.J.
Rien n’est simple ni facile en Haïti, depuis longtemps déjà. Après les souffrances qu’une bonne partie de la population de Port-au-Prince et même du pays entier a dû endurer suite au tremblement de terre de janvier 2010, après une crise du choléra aggravée par une situation sanitaire généralement déficiente, la tenue des élections de novembre dernier a créé une nouvelle instabilité et de la violence. Que dire? Que faire? Doit-on se décourager de voir poindre la lumière au bout de ce long tunnel? Je vous offre deux réflexions fondées sur la foi et l’espérance qu’offre notre vision chrétienne du monde et des sociétés.

En premier lieu, je veux m’inscrire en faux contre tous ces prophètes de malheur et ces « gérants d’estrade » qui, bien assis dans leur fauteuil rembourré devant la télé, affirment qu’il ne se fait rien de bon en Haïti. Ces gens proclament que l’argent investi pour secourir les sinistrés du tremblement de terre ne s’est pas rendu aux personnes dans le besoin; ils disent que rien ne se construit, que les travailleurs et volontaires des ONG pensent d’abord à leurs intérêts. Je réponds avec toute la force de ma voix : tout cela est faux! (suite…)

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📂 De la fleur au fusil à l’épine du verbe

Texte reçu le 29 janvier 2011

« Les hommes font l’histoire et ne savent même pas l’histoire qu’ils font. »

Karl Marx
Par Jean L. Théagène

Trop d’acteurs, trop d’intervenants sur la scène politique haïtienne sans l’ombre d’un homme d’État encore moins d’hommes à vocation d’homme d’État: Baker, Céant, Beauzile, Martelly, Manigat,etc… du côté des partis politiques; Longchamp, Denis, Opont, Dorsainvil, Chérubin de l’autre. Et comme arbitre: La Minustah et les forces d’occupation qui surveillent le tout, sans aucune nuance d’implication sérieuse. Des observateurs qui observent, on ne sait quoi. Le même chaos se poursuit. Le même fanatisme règle la vie politique. La même anarchie régit l’existence de la nation. La communauté internationale semble s’en moquer, compte tenu de son laisser-aller vis-à-vis de la situation ambiguë qui a prévalu dans les sphères de décision relative aux élections. Ainsi va le monde. Ainsi se déroule une histoire sans fin dans un pays sans norme confirmant par ainsi nos craintes d’une dérive sordide chez les dirigeants indigènes et étrangers du pays pour les cinq prochaines années.

Un centre de vote dans l'après-midi du 28 novembre 2010
Un centre de vote dans l’après-midi du 28 novembre 2010

La petite histoire des élections haïtiennes a attiré les regards de ceux qui prétendent que la « récréation est terminée » après vingt-cinq années de carnaval. Le premier tour du scrutin s’est déroulé dans la confusion des leaders, des votants et autres acteurs et dans des déclarations malencontreuses de crétins sonores, éternels reptiliens et autres batraciens des marécages puants. (suite…)

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📂 Les dindons d’une farce macabre

Texte reçu le 29 janvier 2011

« Lorsque la victoire prostituée, éhontée s’agenouille aux pieds du dieu, celui-ci, est toujours trop épuisé, trop endurci, trop aigri, perclus de rhumatismes et de rancœur, pour jouir de ses faveurs. »

Jean Baptiste Cinéas

Par Jean L. Théagène

Jean L. theageneLa politique a ceci de particulier qu’elle se révèle souvent une mante religieuse prête à dévorer ceux ou celles qu’elle a gâtés pendant un certain temps. Mais cela n’a jamais empêché les politiciens de s’y adonner à cœur joie sans souci des lendemains qui déchantent ou font déchanter. Elle annonce toujours la couleur sans imposer la peinture finale à l’admiration des spectateurs avides de sensations fortes. L’essentiel pour ceux qui œuvrent dans ce domaine d’activités est de faire preuve de sagacité dans leurs décisions et leurs choix. L’essentiel aussi consiste dans la capacité de se limiter dans l’exercice d’un pouvoir dont le moins qu’on puisse dire est qu’il n’est pas toujours bien défini quand il ne débouche pas tout simplement sur un « no man’s land ».

Dans un de nos derniers textes : « Haïti, une histoire d’échec de la Communauté Internationale », nous avons souligné à l’attention de nos lecteurs que l’interventionnisme gratuit ou non justifié est devenu un mode de vie pour les Etats plus ou moins puissants ; que le devoir d’ingérence s’est transformé en une culture qui ne pousse que dans les terreaux de l’arrogance construisant par ainsi la base d’un système qui tente de justifier les rapports de domination à l’échelle du système-monde. L’application de cette théorie se manifeste brutalement autant au Moyen-Orient qu’en Asie, en Amérique du Sud et dans les Caraïbes où un petit pays jadis indépendant et souverain de la taille d’Haïti se voit forcé, par les contraintes de l’histoire, à une espèce d’extinction programmée. Sous couvert d’assistance humanitaire ou sous le fallacieux prétexte de la Défense des droits de l’homme, l’Internationale a pris possession d’Haïti avec ses forces militaires et ses techniciens d’ONG en profitant des faiblesses du pays et de l’incompétence de ses dirigeants. La suite, c’est l’histoire de cette dérive qui a transformé Haïti, notre pays, en Etat inclassable, champion toutes catégories de l’autodestruction et de l’égotisme le plus mal placé. (suite…)

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📂 Discours de Jean-Claude Duvalier le 21 janvier 2011

Chers amis de la presse,

J C Duvalier / © Lee Celano / Getty ImagesJe vous remercie d’avoir répondu à mon invitation de ce jour et saisis cette opportunité qui m’est offerte de m’adresser a mes concitoyens.Très brièvement, je vous dirai combien j’ai été favorablement impressionné par l’accueil qui m’a été réservé depuis l’Aéroport International François Duvalier pour cette visite, surtout par cette foule de jeunes qui ne m’ont pas connu.

Cela donne chaud au cœur. M di yo mèsi anpil, m’te kontan viv moman sa-a.

Cela dit, je sais à quel point nombre de vous sont curieux de savoir l’objet de mon retour à Port-au-Prince après un quart de siècle d’absence. Cette question est sur toutes les lèvres.

En effet, j’ai voulu rendre un hommage aux nombreuses victimes du séisme dévastateur du 12 janvier 2010 qui a fait, selon des estimations officielles, 316.000 morts. Malheureusement, je ne suis pas arrivé à temps pour cette commémoration. (suite…)

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📂 Homélie de Mgr. Colimon lors de la cérémonie funébre du 29 décembre en souvenir de Mgr François Gayot

Mgr François Gayot, archevêque émérite du Cap-Haïtien décédé le jeudi 16 décembre à l’hôpital Gemelli, à Rome en Italie, eut droit à trois cérémonies funèbres. La première eut lieu à Rome (Italie) deux jours après son décès. Le 29 décembre en l’église Saint-Louis Roi de France, à Port-au-Prince, ses confrères montfortains et la Conférence épiscopale d’Haïti (CEH) lui ont rendu hommage. Le lendemain, la dernière cérémonie funèbre se tint au Cap-Haïtien.

Nous présentons ci-après le texte de l’homélie prononcée par son confrère dans l’épiscopat, Mgr Frantz Colimon, smm, lors de la messe du 29 décembre, une courtoisie de Frère Buteau (Brother Tob) du Centre National de l’Apostolat Haitien basé à Brooklyn NY.


« Heureux les doux, car ils posséderont la terre ».

Mgr. Lafontant lors de la bénédiction finale. Photo: Le NouvellisteCes doux, ce sont les « doux et humbles de cœur », selon le cœur de Jésus lui-même (« je suis doux et humble de cœur »). Ils posséderont la terre promise. Non pas celle où Josué avait mené le peuple au repos, mais la Jérusalem céleste où le Christ nous mène au repos définitif. Monseigneur François Gayot a fait sa migration de ce monde à l’autre, sur les traces du Christ grand prêtre éternel, se consacrant à Dieu le Père par le sacrifice parfait et définitif.L’offrande sacrificielle est un transfert de ce monde à l’autre. Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde à son Père, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’à la fin. (suite…)

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