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📂 Un scandale de plus

Trujillo et Lescot trinquant (Courtoisie: Corbis)Dans les années ‘30 et dans les premières années des années ‘40, Trujillo régnant en maître dans la république voisine tentait, usant de plusieurs stratagèmes, d’influencer la politique et ainsi le cours de l’histoire en Haïti. Il se fit passer publiquement pour des amis personnels des présidents Sténio Vincent et Elie Lescot, après avoir encouragé le massacre des milliers d’Haïtiens sur son territoire au mois d’octobre 1937. Ces présidents, toutefois maintinrent, à l’époque, un grand secret sur les fonds reçus du caudillo pour faire avancer leur cause en Haïti et la politique du dictateur dominicain envers Haïti. (suite…)

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📂 L’agonie de l’opposition

Texte reçu le 29 mars 2012

Dr Jean L. Théagène

« L’opposition est sans force alors qu’elle est sans discernement et des hommes dont la vocation serait de résister à l’établissement des lois utiles ne seraient bientôt écoutés qu’avec indifférence, lors même qu’ils en combattraient de dangereuses. »

Benjamin Constant

opposition-clipartSi naguère, le pluralisme institutionnel, réunissant sous forme de partis politiques différents mouvements locaux d’opposition, suscitait du côté de bon nombre d’haïtiens quelque engouement intéressé ou légitime enthousiasme, de nos jours, hélas, leur foisonnement anarchique sans cesse accru et démesurément grandissant inquiète, quand il ne met pas en doute la santé mentale de leurs fondateurs. Evitant le trébuchet de jugements, mal étayés, reposant sur des hypothèses spéculatives ou mus par des options subjectives, sentimentales voire métaphysiques, l’analyse scientifique nous commande de déterminer si ces partis correspondent à nos mœurs et coutumes et répondent aux aspirations de notre société.

Sous une vague phraséologie démocratique, utilisant à fond les ressources offertes par les procédés de la représentation (avis, notes de presse, déclarations, interviews, pamphlets, tracts, chairs d’Église, meetings) ces individus, convertis en candidats au moindre signe d’élections, ne manquent pas d’afficher leur volonté opiniâtre d’accéder au timon des affaires. L’absence d’idéologie ou de conviction politique fait place alors à des slogans à connotation démocratique qui, d’inspiration religieuse, qui, sociale même socialisante, ne reflétant en rien, le socialisme, colonne vertébrale de la gauche, exception faite du défunt parti communiste haïtien avec le départ prématuré de son Secrétaire Général René Théodore et le lever de table de Max Bourjolly. (suite…)

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📂 Les voies insondables de l’avenir Haïtien

Texte reçu le 24 mars 2012

Dr Jean L. Théagène

A partir du moment où, dans un pays, s’établit un divorce entre l’orientation du régime et les aspirations de la jeunesse, alors, oui, la catastrophe est proche- alors, le totalitarisme menace à plus ou moins long terme.

Pierre Mendès France.

Roger Martin du Gard écrivait sans complaisance, il y a de cela un siècle : une conviction qui commence par admettre la légitimité d’une conviction adverse se condamne à n’être pas agissante. C’était, il y a cent ans et le monde n’était pas fait que de canards sauvages émigrant d’un bout à l’autre de la planète au fil des saisons. Aujourd’hui, que nous sommes réduits à contempler en silence la désagrégation de la Patrie, un soupçon d’insurrection semble vouloir nous consoler de notre cafard.

Pour ou contreLa semaine écoulée, certains bonzes éternels de la politique haïtienne, sur les ondes d’une station de radio de la capitale, sont montés au créneau et ont sorti leur verve des grands jours d’exaltation pour fustiger le comportement des hommes au pouvoir. Il est vrai que de 86 à nos jours, ils ont été de tous les combats, toujours en position d’arrière-garde et surtout prêts à brandir en absence de tout danger, l’oriflamme des victoires faciles. Mais, de leurs propos et de leurs critiques, qu’en ont fait l’Exécutif et le Législatif ? Encore, c’est le mutisme d’une agonie prolongée comme seule sait en infliger l’ethnie nègre. Et c’est dommage pour un pays de griots coutumiers des longs palabres, à l’ombre des mapous feuillus. (suite…)

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📂 Dans les affres de l’angoisse, le monde entier s’interroge

Texte reçu le 26 février 2012

« Orphée ne pouvait cependant pas prétendre que jusqu’à la fin des âges les fauves se laisseraient prendre à sa musique. Toutefois, on pouvait peut-être espérer qu’Orphée lui-même ne deviendrait pas un fauve ».

Julien Benda

Dr. Jean L. Théagène
Toussaint LouvertureQuand, méditant sur un rocher de l’île de Sainte Hélène où le retenait captif la soldatesque anglaise, Napoléon Bonaparte, foudre de guerre des armées françaises, vainqueur de cinq coalitions européennes revoyait le film de sa vie, il devait assurément se rappeler ce général nègre que, quelques années auparavant, il laissa mourir dans son cachot du Fort de Joux. On le devine aisément, souriant tristement au souvenir de ses tractations avec l’esclave devenu Gouverneur Général à Vie de la plus riche colonie française. On se l’imagine encore s’insurgeant contre ce destin d’insulaire que lui imposaient les circonstances.

Dérisoire souverain de l’île d’Elbe après avoir connu toute l’ardente ferveur du sort des armes et la somptuosité démesurée d’un pouvoir presque continental, l’illustre prisonnier devait se souvenir de sa correspondance soutenue avec ce Chef rebelle qui s’était toujours permis de  traiter d’égal à égal dans ses missives historiques : «  Du premier des Noirs au Premier des Blancs » ; tel fut l’exergue qui revenait, en leitmotiv lancinant, hanter ses réflexions sur la vanité existentielle. Tel fut l’aphorisme qui, au terme de sa vie tumultueuse et surtout bien remplie, devait lui indiquer, à lui, devant qui tous les souverains d’Europe se courbaient, toute la charge de dignité, toute la puissance de fierté, renfermées dans l’insignifiant corps d’ébène de Toussaint Louverture. (suite…)

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📂 Honneur et respect à Kettly Mars: Prix Prince Claus 2011 !

Texte reçu le 27 février 2012

Par Chenald Augustin
Kettly Mars. Courtoisie : The Prince Claus Fund Cela semble une tradition, un rituel : chaque lauréat du prix Prince Claus reçoit sa distinction dans son propre pays. Jeanguy Saintus, le deuxième créateur haïtien à être distingué en 2008 après Frankétienne pour l’ensemble de son oeuvre chorégraphique, a réalisé, lors de la remise du prix en 2009 par le consul général des Pays-Bas en Haïti, Rob Patberg, une grande soirée de danse à son studio-théâtre à Pétion-Ville. Quant à Kettly Mars, elle s’est vue honorée, le samedi 25 février au Karibe. Cette voix puissante de la littérature contemporaine haïtienne a été distinguée en septembre 2011 parmi 10 autres lauréats par la fondation Prince Claus pour la culture et le développement.

Kettly Mars saluée avec solennité

La cérémonie de réception du prix Prince Claus à l’auteure de « Saison sauvage » a été une vraie célébration de son oeuvre (poétique et romanesque) et de sa personnalité. Ce fut aussi une soirée où le jazz (apporté par le duo formé du pianiste néerlandais Mike del Ferro et de la chanteuse Nadège Tippenhauer), la danse, les chants traditionnels et les rythmes de tambour de l’Ensemble rythmique d’Ayikodans, se sont succédé, enchaînés, ce pour rendre le plus bel hommage à Kettly Mars. (suite…)

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