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📂 Haïti: La marche à reculons

Texte reçu le 15 août 2013

Par Jean L. Théagène

« Chaque Nation ne peut se civiliser qu’en créant des partis politiques. Ceux-ci créent la vitalité nationale par l’émulation. Tout gouvernement doit être reconnu par tous, à l’intérieur comme à l’extérieur. On n’a pas à tenir compte du parti politique qui gouverne puisque, dès l’instant que le parti devient gouvernement, du même coup, il devient la Nation ».

Funck-Bretano, L’Ecole des sciences politiques.

Parce qu’à travers nos écrits transpire toujours notre foi sans partage dans la démocratie véritable, pour avoir tenu à distance les sornettes démagogiques, les déclarations obligées et contingentes dans cette dichotomie sociale, politique, économique qu’incarne la double nation, première République nègre du Nouveau-Monde, nos propos ne cesseront pas d’être exempts de leur fermeté coutumière. Double nation : d’un côté, les nantis des quartiers huppés et villas somptueuses, ces chevaliers dont on ne peut atteindre les demeures qu’à l’aide de ponts levis ; de l’autre, la multitude souffrante des sans-logis, des grabataires croupissant et grouillant dans les bidonvilles, ces serfs au visage émacié par l’inflation galopante, les taxes et la vie chère. (suite…)
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📂 Sans complexe devant l’histoire

Texte reçu le 2 août 2013

Par Jean L. Théagène
Toussaint et NapoléonQuand méditant sur un rocher de l’île de Ste Hélène où le retenait captif la soldatesque anglaise, Napoléon Bonaparte, foudre de guerre des armées françaises, vainqueur de cinq coalitions Européennes revoyait le film de sa vie, il devait assurément se rappeler ce Général Nègre que, quelques années auparavant, il laissa mourir dans son cachot du Fort de Joux.

On le devine aisément, souriant au triste souvenir de ses tractations avec l’esclave devenu Gouverneur Général à Vie de la plus riche Colonie Française. On se l’imagine encore s’insurgeant contre ce destin d’insulaire que lui imposaient les circonstances. Dérisoire souverain de l’Île d’Elbe après avoir connu toute l’ardente ferveur du sort des armes et la somptuosité démesurée d’un pouvoir presque continental, l’illustre prisonnier devait se rappeler sa correspondance soutenue avec ce Chef rebelle qui s’était toujours permis de le traiter d’égal à égal dans ses missives historiques : « Du Premier des Noirs au Premier des Blancs » ; tel fut l’exergue qui revenait, en leitmotiv lancinant, hanter ses réflexions sur la vanité existentielle. Telle fut la catharsis qui, au terme de sa vie tumultueuse et surtout bien remplie, devait lui indiquer, à lui, devant qui tous les souverains d’Europe se courbaient, toute la charge de dignité, toute la puissance de fierté, renfermées dans l’insignifiant corps d’ébène de Toussaint Louverture. (suite…)

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📂 Une Élite intellectuelle ignorée

Carnaval des fleursLe Carnaval des fleurs, deuxième édition, cette festivité estivale qu’on pensait reléguée dans les bas-fonds de l’histoire et qui a été ressuscitée par le gouvernement Martelly-Lamothe l’année dernière, a bien eu lieu. Elle a été inaugurée le jour marquant le 98ème anniversaire du débarquement des Marines américains sur le sol de Dessalines, et ce malgré les protestations d’une partie de l’élite intellectuelle qui, dans une pétition publiée une semaine plus tôt, se demandait si le choix de la date relevait d’une simple ignorance ou d’un mépris flagrant de notre histoire.

La demande des signataires de cette pétition a été simplement ignorée par le gouvernement et par la société. En témoignent les milliers de festivaliers jonchés sur les tribunes construites pour l’occasion ou se déambulant sur tout le parcours du défilé. C’est à se demander si notre élite intellectuelle a perdu un peu de sa pertinence dans cette société extrêmement déprimante et qui cherche, dans les activités ludiques en série, un palliatif. (suite…)

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📂 Kanaval 28 jiyè se krache sou memwa pèp ayisyen: Pétition dénonçant la date d’ìnauguration du « carnaval des fleurs » 2013

Texte reçu le 16 juillet 2013

Lors de la cérémonie de présentation des reines du Carnaval des Fleurs qui eut le vendredi 27 juillet 2012 au palais nationalNou menm sitwayen ayisyen ki siyen petisyon sila a estomake gouvènman an chwazi dat 28 jiyè a ki se anivèsè Okipasyon ameriken (se 28 jiyè 1915 merin ameriken yo te antre nan peyi a) pou dat inogirasyon Kanaval dè flè li a.

Pas ankò gouvènman an chwazi depanse nan kanaval alòs gen bezwen lajan pou òganize eleksyon e pote solisyon nan pwoblèm popilasyon an k ap soufri. Pas ankò gouvènman an bliye oswa fè kòm si li bliye nan ki kontèks gouvènman Divalye a te vin ak lide kanaval dè flè a. Men pou li chwazi dat 28 jiyè se manke respè pou sitwayen ki te konbat premye okipasyon an, se manke respè pou peyi a ki bezwen reflechi ki jan pou li soti anba okipasyon n ap viv jodi a. Jounen 28 jiyè a se yon jounen refleksyon ak souvni li dwe ye, pou sa pa rive ankò.

Nan yon peryòd tout moun nan peyi a ap leve vwa yo pou mande depa MINISTA, si prezidan an, premiye minis la, minis Edikasyon nasyonal la, minis Kilti a ak tout gouvènman an wè se banbòch dat senbolik sa a merite, yo gen dwa fè l an prive, men yo pa gen dwa mobilize resous peyi a pou vòlè dwa nou pou sèvi ak dat sa a pou nou reflechi sou listwa n ak reyalite n ap viv jodi a. (suite…)

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📂 Bonjour Liberté!

Texte reçu le 11 juillet 2013

Par Jean L. Théagène

1789En faisant du 14 Juillet, date de la prise de La Bastille, de l’éruption par le bas peuple d’une prison séculaire, le jour le plus important de son calendrier, La France, a voulu, sans nul doute, signifier au monde l’attachement irréversible de son destin à la cause de la Liberté. Terre de Gaulois frondeurs et fonceurs qui n’hésitèrent pas à bousculer les lignes romaines dans l’étau des guerres d’expansion, Patrie de Vercingétorix, des Mérovingiens, des Carolingiens, de Ferdinand de Lesseps, de Louis Pasteur, de Napoléon Bonaparte, La France ne serait pas La France si elle n’avait ajouté à son palmarès ce nettoyage à grandes eaux des écuries crasseuses de son histoire. En effet, en ce matin de 14 Juillet, Paris en ébullition et en flamme ébranla l’édifice multiséculaire de l’absolutisme royal en lui opposant la force montante des députés du tiers.

Réunis d’abord en Assemblée Nationale ensuite en Constituante, ces Parlementaires, fatigués des excès de la noblesse et des fastes de la Couronne finirent par imposer leurs vues aux responsables politiques de l’époque. Expression de la colère soulevée par les frustrations de toutes sortes, la prise de la Bastille, forteresse construite à Paris, porte Saint Antoine qui, de Citadelle militaire était devenue prison d’État, marquait la rupture brutale avec les symboles de l’arbitraire royal. Un mauvais sort était fait aux tabous. (suite…)

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