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📂 Le populisme gagne du terrain. Mais quel populisme?

Vote et bulletin de vote populisteIl y a un peu plus d’un an, un magnat de l’immobilier, sans aucune expérience politique, est élu président des Etats-Unis. Depuis lors, on n’a pas cessé  de parler de la victoire du populisme aux États-Unis. En Italie, ce dimanche 4 mars, des partis, des ligues politiques d’extrême-droite ont pu convaincre l’électorat de ce pays et évincer les partis traditionnels. L’un de ces groupes est dirigé par un jeune Napolitain de 31 ans, Luigi Di Maio, Il sera probablement le prochain premier ministre. Encore une fois, les journalistes et commentateurs politiques du monde entier n’hésitent pas à parler d’une vague populiste pour expliquer ces victoires.

L’Haïtien qui a vécu les événements politiques et sociaux de 1986 à 2010 a toutes les raisons de se montrer perplexe devant cette notion et se demander de quel populisme on parle. Et pourquoi on tend à glorifier ces populismes alors qu’on vilipendait chez nous les partis politiques se réclamant de ce mouvement.

En fait, le populisme est simplement un mouvement et n’a jamais été, en Haïti ou ailleurs, un courant d’idée voire une idéologie cohérente. Certains l’ont qualifié même de “syndrome”(1). (suite…)

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📂 Faisons également attention à ce qui se passe ailleurs

Ces derniers jours, Haïti revient à la une dans les colonnes des quotidiens internationaux avec le scandale sexuel autour de la confédération d’ONGs nommée Oxfam(1). Je me demande bien si ce scandale, qui mit en cause ses employés de cet organisme brittanique, et non des moindres(2), atteindrait une telle ampleur si les Haïtiens faisaient attention à “ce qui se passe ailleurs”, menaient les enquêtes sur les organismes qui veulent s’établir en Haiti et les individus qui font de notre précieuse terre, un lieu de prédilection pour leurs « activités à caractère humanitaire ».

Oxfam ne fut pas le premier organisme international dont les employés ou les cadres profitent de la misère du peuple pour donner libre cours à leurs bas désirs, pour corrompre et détruire moralement nos jeunes.

De 2004 à leur départ en 2017, des soldats de la Minustah, cette force politico-militaire de l’ONU, avaient abusé des enfants, des jeunes des deux sexes en profitant de notre situation de vulnérabilité(3). Ils sont même responsables de la réapparition sur le territoire national du choléra qui continue à terrasser nos compatriotes(4). (suite…)

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📂 Pour un carnaval où l’art côtoie la bienséance

La nouvelle tomba en mi-semaine : Le groupe musical de Joseph Michel Martelly est exclu du défilé carnavalesque des Gonaïves [Voir note] devant se dérouler du 2 au 4 février.

C’est une décision qui a demandé, de la part du Comité organisateur du carnaval de la Cité de l’indépendance, beaucoup de courage. Mais Les habitants des Gonaïves sont connus pour leur courage. Et encore une fois, nous les applaudissons.

Certains voudraient voir dans cette exclusion, une position politique. Pour nous, elle reflète plutôt un désir des membres du Comité de se présenter en « agents de moralité » dans une société où la désintégration morale est visible dans tous les centres urbains. Pour ce, ils refusent d’accepter la grivoiserie et l’obscénité comme parties intégrantes des festivités carnavalesques qui devraient, en principe, être une fête projetant la culture haïtienne dans ce qu’elle a de singularité, et où les familles se divertiraient sainement tout en se délectant des œuvres musicales bien balancées, tout en admirant les motifs allégoriques des chars, masques et autres déguisements originaux. (suite…)

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📂 Attitude socialement dangereuse

Jean François Copé, un homme politique français, disait qu’en politique, « il y a une part de langue de bois inévitable »; mais reconnaît immédiatement « qu’il y a une forme de langue de bois qui est insupportable ». Alors qu’il donnait en exemple celle « qui consiste à ne pas assumer ses convictions sur certains sujets »[1], nous ajouterions celle qui consiste à protéger ses intérêts et ceux de son clan au détriment des intérêts vitaux et de l’image de son pays.

C’est cette forme de langue de bois que le premier ministre haïtien, Jack Guy Lafontant, adopta le lundi 15 janvier dernier à Jérémie, quand il refusa d’abord de répondre aux questions des journalistes sur les propos insultants du chef de l’exécutif américain:

« Bon nou pa la jodya pou sa… »[2]

(suite…)

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📂 C’est à eux d’avoir honte

Aujourd’hui ramène le 8ème anniversaire de cette fatidique journée à la fin de laquelle des milliers de vies ont été terrassées, des infrastructures qui faisaient notre fierté détruites, laissant les survivants désemparés, et des parents se trouvant à l’extérieur du pays éperdus de douleur.

Ce 12 janvier serait pour nous une journée de réflexions sur les attentes et espoirs immédiatement post-sismiques non encore comblés:

• Attente d’une ré-urbanisation des villes affectées sans l’hypertrophie urbanistique d’avant;
• Attente d’un programme d’éducation et de prévention pour éviter, en cas d’un similaire désastre, tant de pertes;
• Attente d’un nouveau « contrat social » des composantes de la société civile qui tiendrait compte de l’instauration de l’ordre sociale et des revendications populaires de dignité et d’honneur;
• Espoir des familles refugiés encore dans les camps de fortune de reprendre une vie normale.
(suite…)

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