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⚓ 1986


Sous la pression populaire et lùché par ses supporteurs internationaux, Jean-Claude Duvalier s'enfuit aux premiÚres heures du 7 février en confiant le pouvoir une junte civilo-mililaire dénommée Conseil National de Gouvernement (CNG) et présidé par le général Henri Namphy. Ce premier Conseil national de gouvernement (CNG) fut cependant dissout en mars. Gérard Gourgue, le juriste et défenseur des droits humains, qui donnait une certaine crédibilité au Conseil se retira.
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Les grandes espĂ©rances qui s'Ă©taient dĂ©veloppĂ©es chez la majoritĂ© des HaĂŻtiens commencĂšrent alors Ă  se dissiper. Ils dĂ©couvrirent avant la fin de l’annĂ©e que les appĂ©tits pour le pouvoir commençaient Ă  s’aiguiser aussi bien chez tenants du pouvoir dĂ©chu non-dĂ©chouquĂ©s que chez les opposants d’hier dont des anciens exilĂ©s. La journĂ©e du 26 avril 1986, journĂ©e de commĂ©moration des exactions survenues le 26 avril 1963, se soldant par la violence, fut leur premier indice.
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Un discours du gĂ©nĂ©ral Henri Namphy en juin oĂč il parla de la « victoire du 7 fĂ©vrier », et dĂ©clara que les problĂšmes d’HaĂŻti ont des solutions moyennant l’ordre, la dĂ©mocratie dans les faits, la santĂ©, l’éducation, le dĂ©veloppement agricole et Ă©conomique pour tous ne rassura point.

⚓ 1985


L'annĂ©e dĂ©buta plutĂŽt bien pour le gouvernement, au moins publiquement. La majoritĂ© des journalistes s'Ă©taient tus ou vivaient en exil. Les opposants en exil continuaient de dĂ©noncer le principe de la prĂ©sidence Ă  vie retenu par la Texte de la Constitution de 1983. Pour faire semblant de prĂȘter attention Ă  ces dĂ©nonciations, le gouvernement de Jean-Claude Duvalier organisa un rĂ©fĂ©rendum en juillet en proposant de modifier la forme du pouvoir exĂ©cutif par la crĂ©ation d’une primature. En fait, il se gaussait du peuple en publiant un rĂ©sultat fictif de 99.98%.
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Quelque mois plus tard, un soulÚvement populaire prit naissance aux Gonaïves (27 et 28 novembre). AprÚs le massacre de trois écoliers lors d'une manifestation, le soulÚvement fit tache d'huile en s'étendant dans d'autres coins du pays et en attirant la solidarité des groupes religieux et autres membres de la société civile.
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MalgrĂ© le musĂšlement de la presse avec la fermeture de Radio Soleil de l'Église catholique, l'interdiction d'information de Radio LumiĂšre de l'Ă©glise reformĂ©e et la propagande mensongĂšre de Radio Nationale, la population rĂ©ussit quand mĂȘme Ă  s'informer.
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Le gouvernement sentit immédiatement les effets et le monde braqua ses projecteurs sur Haiti. Il essayait des palliatifs, comme par exemple un remaniement ministériel. Le tout-puissant ministre de l'intérieur, Roger Lafontant, devenu trop encombrant, fut remplacé et renvoyé du pays le 4 octobre. Mais les jours du gouvernement étaient comptés.
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Quelques barons du duvaliĂ©risme, se rendant compte du changement de direction du vent politique, commencĂšrent Ă  lĂącher le rĂ©gime en essayant mĂȘme de recruter de hauts gradĂ©s pour un coup sans Ă©coulement de sang. Le plus spectaculaire changement de comportement vin de Clovis DĂ©sinor, un ancien ministre et confidant de Papa Doc, qui le 3 octobre, par un communiquĂ©, annonça son support Ă  GrĂ©goire EugĂšne, un avocat devenu activiste d'un pluralisme politique. Ce fut pourtant de la part de DĂ©sinor, un calcul politique, sans trop de consĂ©quence, puisqu'il n'avait plus pignon sur rue.
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L'annĂ©e s'achĂšve dans la confusion avec un pouvoir devenu plus vulnĂ©rable et le renvoi de quatre des membres du cabinet qui faisaient partie du cercle restreint de Duvalier, connu populairement sous le nom de "Super Cabinet" ou "super-ministres". Il s'agissait de Jean-Marie Chanoine, ministre de l'intĂ©rieur, de la prĂ©sidence, de l'information et de la dĂ©fense nationale ; Frantz Merceron, Ă©conomie, finance, planification et commerce ; ThĂ©odore Achille, justice, Ă©ducation, jeunesse et sports ; et Jean-Robert EstimĂ©, affaires Ă©trangĂšres, religion et affaires sociales. Le seul ministre du "Super Cabinet" qui n'a pas Ă©tĂ© dĂ©mis de ses fonctions fut Alix CinĂ©as, ministre d'État des Travaux publics. Le redoutable chef de la police de Port-au-Prince, le colonel Albert Pierre plus connus sous le nom de Ti BoulĂ©, a Ă©tĂ© remplacĂ© par e colonel GrĂ©goire Figaro, chef de la police du Cap-HaĂŻtien.

⚓ 1984


L’annĂ©e 1984 fut surtout marquĂ©e par la tenue d’élections lĂ©gislatives bidon (12 fĂ©vrier). Les super-ministres avaient reçu pour mission de faire de ces comices un paravent cachant aux observateurs Ă©trangers les vrais dĂ©fis du gouvernement de Jean-Claude Duvalier et les firent surtout croire que les Ă©lections Ă©taient honnĂȘtes et dĂ©mocratiques. Pour ce, il fallait Ă©carter les candidats indĂ©pendants Sylvio Claude, GrĂ©goire EugĂšne, Alexandre Lerouge pour ne citer que ceux-lĂ . Mais les observateurs n’ont pas Ă©tĂ© dupes. Les 59 dĂ©putĂ©s Ă©lus (choisis) appartenaient tous au parti d’obĂ©dience duvaliĂ©riste le "Parti de UnitĂ© nationale".
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En cette année débuta aux Gonaïves une émeute contre le gouvernement. Ces gens n---
Beaucoup d’HaĂŻtiens surtout les Ă©leveurs de porcs et les cultivateurs se retrouvaient dans une situation Ă©conomiquement intenable. L’élimination des porcs crĂ©oles, sous prĂ©texte d’une fiĂšvre porcine, avait plongĂ© les premiers dans la misĂšre, car le cochon crĂ©ole Ă©tait considĂ©rĂ© comme un grand investissement et servait Ă  la fois Ă  la consommation domestique et comme rĂ©serve monĂ©taire en cas d’urgence. Quant aux cultivateurs, la sĂšcheresse avait rĂ©duit considĂ©rablement leur pouvoir d’achat.
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Au lieu de se mettre Ă  l'Ă©coute du peuple, le gouvernement, suivant les conseils du super-mininitre Roger Lafontant (1931-1991) se lancĂšrent aux trousses de tous ceux qu'il qualifiait d'opposants.

⚓ 1983


Le 9 mars, le Pape Jean-Paul II foula les terres d'Haiti. Ce fut alors la premiÚre visite d'un Pontife en Haiti. Durant son homélie lors de la messe célébrée devant des milliers de fidÚles Haitiens, il eut à déclarer: "Il faut bien que les choses changent ici." Cette phrase devint alors un cri de ralliement pour les opposants au régime de Jean-Claude Duvalier.
Peu de temps aprÚs cette visite, la Chambre des Députés, l'unique chambre du Parlement, approuva une nouvelle Constitution qui conserva la notion de présidence à vie avec le choix pour le président de nommer son propre successeur par une simple proclamation. On prétendait alors que l'article 102 du texte qui stipula les conditions de succession avait été introduit pour s'assurer que pouvoir resta aux mains des Duvalier.

⚓ 1982


Jean-Claude Duvalier s’approchait du 11Ăš anniversaire de son accession Ă  la prĂ©sidence. Les HaĂŻtiens de l'intĂ©rieur semblaient se rĂ©signer Ă  leur sort malgrĂ© quelques arrestations spectaculaires l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente. Ceux de l’extĂ©rieur, surtout les opposants farouches, continuĂšrent Ă  se remuer et Ă  dĂ©noncer le gouvernement.
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Au dĂ©but de l’annĂ©e, un groupe d’expatriĂ©s financĂ©s par Bertrand Sansaricq dĂ©barquĂšrent Ă  La Tortue dans le but de renverser le gouvernement. Les LĂ©opards, un corps d’élite de l’armĂ©e d’Haiti, les affrontĂšrent et les repoussĂšrent tuant dans la foulĂ©e plusieurs des rebelles dont Richard Brisson, un poĂšte et animateur de radio. Sansaricq ne se trouvait pas parmi eux. On rapporta qu’il n’avait pas mĂȘme fait le dĂ©placement, mais l’intĂ©ressĂ© tĂ©moigna plus tard qu’il allait les rejoindre par mer, quand il fut interceptĂ© par les Garde-cĂŽtes amĂ©ricains.
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L’annĂ©e fut Ă©galement marquĂ©e par le procĂšs de quelques activistes politiques dont le pasteur Sylvio Claude (‡ 29 septembre 191) quoique le prĂ©sident continua de parler de libĂ©ralisation, ce qui contredisait ses actions. En effet, lors d’un remaniement ministĂ©riel, il avait fait appel Ă  des membres de l’aile dure du duvaliĂ©risme dont le fameux tonton macoute, Roger Lafontant (1931-1991).

⚓ 1981


Vague d’arrestations de journalistes affichant une indĂ©pendance face au rĂ©gime de Jean-Claude Duvalier. Les associations et partis politiques en herbe furent accusĂ©s de mener des actions subversives et furent violemment rĂ©primĂ©s (octobre-novembre 1981).

⚓ 1980


Le grand Ă©vĂ©nement de l'annĂ©e 1980 fut le mariage somptueux de Jean-Claude Duvalier, prĂ©sident d'Haiti, avec MichĂšle Bennett, une divorcĂ©e et mĂšre de deux enfants. La cĂ©rĂ©monie nuptiale a Ă©tĂ© cĂ©lĂ©brĂ©e en grande pompe Ă  la CathĂ©drale de Port-au-Prince prĂ©sidĂ©e alors par l'ArchevĂȘque de Port-au-Prince, Mgr. François Wold LigondĂ© (25 mai).
Dans les mois suivant ce mariage, la nouvelle épouse et la mÚre du président se livrÚrent une guerre sans merci pour le contrÎle du palais. MichÚle en sortit victorieuse.
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Peu de temps aprÚs, un cyclone, Allen, fouetta la péninsule du Sud, laissa derriÚre lui plus de 200 morts (5 août).
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Le drame de Cayo Lobos:
Plus d'une centaine d'Haitiens, fuyant la misĂšre, s'embarquĂšrent sur de frĂȘles embarcations avec l'idĂ©e de se rendre aux États-Unis. Ils furent abandonnĂ©s sur une Ăźle dĂ©serte, territoire des Bahamas, appelĂ©e Cayo Lobos. BloquĂ©s pendant cette semaine sur cette ile, le gouvernement de Jean-Claude Duvalier refusa de leur porter secours et de les rapatrier. Le Bahamas les humilia avant de les embarquer sur un vaisseau Ă  destination de Port-au-Prince (11 novembre).
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L'annĂ©e se termina par une chasse sans merci du rĂ©gime aux journalistes muselant les grands tĂ©nors de la pres se indĂ©pendante (28 novembre). Durant cette chasse, plusieurs journalistes avaient Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s, emprisonnĂ©s ou dĂ©portĂ©s. La station de radio, Haiti-Inter, trĂšs Ă©coutĂ©e, a Ă©tĂ© fouillĂ©e et fermĂ©e.

⚓ 1979


AprĂšs deux annĂ©es d’espoir durant lesquelles le gouvernement laissa filtrer une lueur dĂ©mocratique, l’annĂ©e 1979 est marquĂ©e par la destruction de ce qu’on pensait ĂȘtre des acquis dĂ©mocratiques. L’assaut fut tout azimut.
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Le gouvernement commença par rĂ©agir contre la popularitĂ© de la piĂšce de thĂ©Ăątre PĂšlen tĂšt de FrankĂ©tienne en affiche depuis l’annĂ©e derniĂšre et qui projetait une image peu flatteuse des Ă©lites et des autoritĂ©s. Le 9 mai, un communiquĂ© signĂ© de trois ministres exigeait que tout film projetĂ© dans une salle de cinĂ©ma et toute piĂšce de thĂ©Ăątre soient prĂ©alablement examinĂ©s par un comitĂ© de censure dont les membres sont nommĂ©s et Ă  la solde du gouvernement. Une dĂ©claration signĂ©e alors par quelques 200 intellectuels dĂ©nonça cette mesure.
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Les journaux, bien avant la publication de ce dĂ©cret avaient Ă©tĂ© soumis Ă  de fortes pressions pour ne publier que des textes favorables au gouvernement ou totalement neutres. Un dĂ©cret datĂ© du 13 juin 1954 qui imposait une peine de prison aux journalistes qui insultaient le gouvernement fut tirĂ© des tiroirs de l’oubli.
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Les dĂ©fenseurs des droits humains et les rares politiciens qui dĂ©montrĂšrent un certain courage se retrouvĂšrent dans le collimateur du gouvernement. Au dĂ©but du mois de juillet, Sylvio Claude (‡ 29 septembre 1991) qui avait fondĂ© peu de mois auparavant un parti politique devint la cible des hommes de main du gouvernement et fut mĂȘme arrĂȘtĂ©. Le 9 novembre, GĂ©rard Gourgue (1925-2020), un dĂ©fenseur des droits et fondateur de la Ligue HaĂŻtienne des droits humains, fut attaquĂ© lors d’une confĂ©rence qu’il donnait au local des SalĂ©siens de Port-au-Prince. Il faut Ă©galement mentionner que lors des Ă©lections lĂ©gislatives du 11 fĂ©vrier un candidat indĂ©pendant Ă  la dĂ©putation avait Ă©lu Ă  la Chambre des dĂ©putĂ©s. Il s’agissait d’Alexandre Lerouge, reprĂ©sentant la ville du Cap-Haitien. Sur les 58 dĂ©putĂ©s de cette Chambre, il fut la seule voix discordante.
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Durant cette annĂ©e apparut le phĂ©nomĂšne des boat-people haĂŻtiens : Des compatriotes risquent leur vie sur de frĂȘles embarcations dans l'espoir de gagner les cĂŽtes de la Floride.

⚓ 1973


Jean-Claude Duvalier commence Ă  prendre effectivement les rĂȘnes du pouvoir. Il essaie de refaire l’image du rĂ©gime en rencontrant, Ă  travers plusieurs tournĂ©es dans le pays, des concitoyens.
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Une tentative de rĂ©forme de la constitution au mois de mars n’a eu aucune suite.
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Les relations avec les États-Unis s’amĂ©liorent de plus en plus au bĂ©nĂ©fice de l’armĂ©e d’Haiti avec la levĂ©e de l’interdiction sur la vente d’armes et l' accueil de plusieurs officiers dans des centres d’entrainement militaires amĂ©ricains.

⚓ 1971


L'annĂ©e dĂ©buta avec le discours traditionnel du chef de l'État, Dr. François Duvalier. Les Haitiens dĂ©couvrirent alors un frĂȘle prĂ©sident, mais ne devina pas en ce jour la dĂ©cision qui affecta l'histoire. En proie Ă  un cancer de la prostate et se sentant la mort proche, le chef de l'État avait dĂ©cidĂ© de faire de son fils, Jean-Claude Duvalier, Ăąge de 18 ans, son successeur.
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L'annonce tomba le 22 janvier et un semblant de plébisicte fut organisée en février avec un résult de 2,391,916 voix pour et zéro contre.
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François Duvalier expira en avril et la nouvelle de sa mort fut annoncée le 21 avril suivant. Comme planifié, son fils Jean-Claude (Baby Doc) lui succéda.
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Des barrons du régime furent chargés de le guider et le protéger, et sa mÚre, Simone Ovide, conserva son titre de prmiÚre dame.
 

 

 

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Date de création: 25 juin 2013
Dernière mise à jour: 3 mars 2024

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