Textes et Documents » Catégorie : Conditions sociales

📂 Attitude socialement dangereuse

Jean François Copé, un homme politique français, disait qu’en politique, « il y a une part de langue de bois inévitable »; mais reconnaît immédiatement « qu’il y a une forme de langue de bois qui est insupportable ». Alors qu’il donnait en exemple celle « qui consiste à ne pas assumer ses convictions sur certains sujets »[1], nous ajouterions celle qui consiste à protéger ses intérêts et ceux de son clan au détriment des intérêts vitaux et de l’image de son pays.

C’est cette forme de langue de bois que le premier ministre haïtien, Jack Guy Lafontant, adopta le lundi 15 janvier dernier à Jérémie, quand il refusa d’abord de répondre aux questions des journalistes sur les propos insultants du chef de l’exécutif américain:

« Bon nou pa la jodya pou sa… »[2]

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📂 C’est à eux d’avoir honte

Aujourd’hui ramène le 8ème anniversaire de cette fatidique journée à la fin de laquelle des milliers de vies ont été terrassées, des infrastructures qui faisaient notre fierté détruites, laissant les survivants désemparés, et des parents se trouvant à l’extérieur du pays éperdus de douleur.

Ce 12 janvier serait pour nous une journée de réflexions sur les attentes et espoirs immédiatement post-sismiques non encore comblés:

• Attente d’une ré-urbanisation des villes affectées sans l’hypertrophie urbanistique d’avant;
• Attente d’un programme d’éducation et de prévention pour éviter, en cas d’un similaire désastre, tant de pertes;
• Attente d’un nouveau « contrat social » des composantes de la société civile qui tiendrait compte de l’instauration de l’ordre sociale et des revendications populaires de dignité et d’honneur;
• Espoir des familles refugiés encore dans les camps de fortune de reprendre une vie normale.
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📂 Haïti a besoin d’un miracle

Le miracle devra se manifester sous la forme
d’un grand réveil de la conscience collective

Depuis quelques décennies Haïti se dirige vers les bords d’un précipice. Aujourd’hui, elle y est, piégée par les spéculations douteuses des uns et des autres sur son destin. Haïtiens, nous sommes aujourd’hui tiraillés par notre loyauté à ce lopin de terre, legs de nos ancêtres, la recherche  à titre individuel, d’un lendemain meilleur sous d’autres cieux, et un conformisme dans notre pays d’accueil, une fois parvenu à ce but.

Ceux qui n’ont aucune attache ombilicale ou ancestrale au pays, et qui détiennent pourtant dans leurs mains son destin sont motivés uniquement par leurs propres intérêts ou ceux de leurs pays. L’épuisement du sol, la corruption généralisée, l’avilissement des mœurs, l’injustice flagrante qui ne révolte plus sont les moindres de leurs préoccupations. Ils savent qu’ils détiennent des atouts et peuvent surtout à tout moment faire chanter ceux d’entre nous qui auraient tendance à afficher une trop grande liberté ou une certaine empathie pour le peuple en développant, pour leur bénéfice, un projet de société. (suite…)

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📂 18 mai 2016: Fierté, honte et inquiétudes

drapeau_20160518Nous sommes fiers de notre passé.
Nous avons honte de notre présent,
Et sommes terriblement inquiets de notre futur.

Voilà donc les sentiments qui nous animent en ce 18 mai 2016, 213 ans après le Congrès de l’Arcahaie. En ce temps-là, l’objectif des deux groupes longtemps antagonistes et majoritaires était clair: se défaire du système esclavagiste; un système basé économiquement sur l’exploitation à outrance de la majorité noire par une minorité blanche et métaphysiquement sur une théorie faisant des membres de cette majorité des sous-hommes.
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📂 Lettre ouverte à la jeunesse haïtienne

Texte reçu le 15 juillet 2014

Par Jean L. Théagène

« Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles. »
Sénèque

Lettre ouvertePar les temps qui courent, il est vraiment triste d’être un haïtien. Ce sont là les mots d’un grand historien qui supputait l’inévitable dérive de la Nation. L’ère de la formule-flèche, de l’expression raccourcie, du pittoresque significatif commençait pour ce pays ballotté entre l’anarchie et l’espoir. Dans sa curiosité qui avait l’aiguillon du génie, Roger Gaillard avait fait montre de passion investigatrice, de minutie incomparable dans son travail d’annaliste. Il a jeté un regard passionné sur l’Histoire de notre passé et en a tiré son œuvre maîtresse: « Les Blancs débarquent » qui aurait dû provoquer une profonde réflexion chez tous les haïtiens intellectuels aussi bien qu’analphabètes. Pourtant, pour la plupart, les fils de ce pays n’ont pas su éviter en deux fois sur une période de quinze ans, ces gifles sonores répétées dont nous abreuve la communauté internationale à l’instigation des laquais nationaux. (suite…)

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