Textes et Documents » Catégorie : Leadership politique
📂 …Et le peuple paie et payera les pots cassés
📅 Texte publié le jeudi 12 juillet 2018 à 11h23
Chaque fois que des organismes ou institutions internationaux interviennent chez nous pour nous faire des exigences qui, d’après leurs représentants, nous aideront à assainir nos finances ou réparer notre structure politique, la pagaille s’ensuit. Et le peuple paie les pots cassés.
Pour illustrer cette observation, revenons aux interventions en Haiti de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International (FMI) pendant les trois dernières décades.
En 1986, après le départ du président Jean-Claude Duvalier, la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International (FMI) s’insurgèrent contre le taux de change fixe de notre gourde sur le marché formel et informel. Ses représentants conseillèrent au ministre des finances d’alors, Leslie Delatour, de libérer la monnaie nationale en la laissant fluctuer librement et sans aucune intervention de l’État. Ainsi débuta sa dégringolade. Elle passa, en moins d’un an, de 5 gourdes pour un dollar à 7,50 gourdes pour l’unité du billet américain. En 1989, il en fallait alors 12 gourdes. Aujourd’hui, Il faut en moyenne 66.00 gourdes pour obtenir en échange un dollar américain. (suite…)
📂 Le populisme gagne du terrain. Mais quel populisme?
📅 Texte publié le mercredi 7 mars 2018 à 19h49
Il y a un peu plus d’un an, un magnat de l’immobilier, sans aucune expérience politique, est élu président des Etats-Unis. Depuis lors, on n’a pas cessé de parler de la victoire du populisme aux États-Unis. En Italie, ce dimanche 4 mars, des partis, des ligues politiques d’extrême-droite ont pu convaincre l’électorat de ce pays et évincer les partis traditionnels. L’un de ces groupes est dirigé par un jeune Napolitain de 31 ans, Luigi Di Maio, Il sera probablement le prochain premier ministre. Encore une fois, les journalistes et commentateurs politiques du monde entier n’hésitent pas à parler d’une vague populiste pour expliquer ces victoires.
L’Haïtien qui a vécu les événements politiques et sociaux de 1986 à 2010 a toutes les raisons de se montrer perplexe devant cette notion et se demander de quel populisme on parle. Et pourquoi on tend à glorifier ces populismes alors qu’on vilipendait chez nous les partis politiques se réclamant de ce mouvement.
En fait, le populisme est simplement un mouvement et n’a jamais été, en Haïti ou ailleurs, un courant d’idée voire une idéologie cohérente. Certains l’ont qualifié même de “syndrome”(1). (suite…)
📂 Faisons également attention à ce qui se passe ailleurs
📅 Texte publié le mardi 27 février 2018 à 21h00
Ces derniers jours, Haïti revient à la une dans les colonnes des quotidiens internationaux avec le scandale sexuel autour de la confédération d’ONGs nommée Oxfam(1). Je me demande bien si ce scandale, qui mit en cause ses employés de cet organisme brittanique, et non des moindres(2), atteindrait une telle ampleur si les Haïtiens faisaient attention à “ce qui se passe ailleurs”, menaient les enquêtes sur les organismes qui veulent s’établir en Haiti et les individus qui font de notre précieuse terre, un lieu de prédilection pour leurs « activités à caractère humanitaire ».
Oxfam ne fut pas le premier organisme international dont les employés ou les cadres profitent de la misère du peuple pour donner libre cours à leurs bas désirs, pour corrompre et détruire moralement nos jeunes.
De 2004 à leur départ en 2017, des soldats de la Minustah, cette force politico-militaire de l’ONU, avaient abusé des enfants, des jeunes des deux sexes en profitant de notre situation de vulnérabilité(3). Ils sont même responsables de la réapparition sur le territoire national du choléra qui continue à terrasser nos compatriotes(4). (suite…)
📂 Attitude socialement dangereuse
📅 Texte publié le samedi 20 janvier 2018 à 19h03
Jean François Copé, un homme politique français, disait qu’en politique, « il y a une part de langue de bois inévitable »; mais reconnaît immédiatement « qu’il y a une forme de langue de bois qui est insupportable ». Alors qu’il donnait en exemple celle « qui consiste à ne pas assumer ses convictions sur certains sujets »[1], nous ajouterions celle qui consiste à protéger ses intérêts et ceux de son clan au détriment des intérêts vitaux et de l’image de son pays.
C’est cette forme de langue de bois que le premier ministre haïtien, Jack Guy Lafontant, adopta le lundi 15 janvier dernier à Jérémie, quand il refusa d’abord de répondre aux questions des journalistes sur les propos insultants du chef de l’exécutif américain: