📂 Les dindons d’une farce macabre
📅 Texte publié le dimanche 30 janvier 2011 à 16h34
Texte reçu le 29 janvier 2011
« Lorsque la victoire prostituée, éhontée s’agenouille aux pieds du dieu, celui-ci, est toujours trop épuisé, trop endurci, trop aigri, perclus de rhumatismes et de rancœur, pour jouir de ses faveurs. »
Jean Baptiste Cinéas
Par Jean L. Théagène
La politique a ceci de particulier qu’elle se révèle souvent une mante religieuse prête à dévorer ceux ou celles qu’elle a gâtés pendant un certain temps. Mais cela n’a jamais empêché les politiciens de s’y adonner à cœur joie sans souci des lendemains qui déchantent ou font déchanter. Elle annonce toujours la couleur sans imposer la peinture finale à l’admiration des spectateurs avides de sensations fortes. L’essentiel pour ceux qui œuvrent dans ce domaine d’activités est de faire preuve de sagacité dans leurs décisions et leurs choix. L’essentiel aussi consiste dans la capacité de se limiter dans l’exercice d’un pouvoir dont le moins qu’on puisse dire est qu’il n’est pas toujours bien défini quand il ne débouche pas tout simplement sur un « no man’s land ».
Dans un de nos derniers textes : « Haïti, une histoire d’échec de la Communauté Internationale », nous avons souligné à l’attention de nos lecteurs que l’interventionnisme gratuit ou non justifié est devenu un mode de vie pour les Etats plus ou moins puissants ; que le devoir d’ingérence s’est transformé en une culture qui ne pousse que dans les terreaux de l’arrogance construisant par ainsi la base d’un système qui tente de justifier les rapports de domination à l’échelle du système-monde. L’application de cette théorie se manifeste brutalement autant au Moyen-Orient qu’en Asie, en Amérique du Sud et dans les Caraïbes où un petit pays jadis indépendant et souverain de la taille d’Haïti se voit forcé, par les contraintes de l’histoire, à une espèce d’extinction programmée. Sous couvert d’assistance humanitaire ou sous le fallacieux prétexte de la Défense des droits de l’homme, l’Internationale a pris possession d’Haïti avec ses forces militaires et ses techniciens d’ONG en profitant des faiblesses du pays et de l’incompétence de ses dirigeants. La suite, c’est l’histoire de cette dérive qui a transformé Haïti, notre pays, en Etat inclassable, champion toutes catégories de l’autodestruction et de l’égotisme le plus mal placé. (suite…)