Textes et Documents » Catégorie : Histoire: 1986-

📂 Sauvons ce qui peut-être sauvé!

Texte reçu le 16 Novembre 2011

Par Jean L. Théagène

« Connais-tu le pays où fleurit l’oranger,
Le pays des fruits d’or et des roses vermeilles,
Où la brise est plus douce et l’oiseau plus léger,
Où dans toute saison butinent les abeilles ? »

Jules Barbier

« Fugit irreparable tempus ».

L’heure est grave et le pays ne peut plus se contenter de déclaration d’intention encore moins de promesses contraignantes. Depuis la nuit des temps, le sous-développement et ses problèmes ont toujours été un casse-tête chinois exigeant une volonté ferme de comprendre d’abord l’imbroglio et de trouver ensuite les moyens d’harmoniser les intérêts discordants des éternels trouble-fêtes d’une société.

À côté des nouvelles plus déprimantes que revigorantes avec la remontée de l’insécurité dans ce morceau d’île des Caraïbes, Gérard Bissainthe et Jean-Erich René, deux hommes, d’une belle érudition, avec une souplesse alliée à l’humilité radieuse, se sont acharnés à nous brosser sous leur plume alerte un sombre tableau de la réalité politique haïtienne. Avec une pointe de tristesse, nous avons parcouru d’un bout à l’autre et d’une seule traite : « Le bateau de Sweet Micky va droit vers un récif » et « Un cap dangereux pour Haïti ». Nous nous sommes écrié avec Sainte-Beuve : « Mon Dieu, donnez-nous le courage de voir tout et le contraire de tout ». Et nous revient à la mémoire le livre de Demesvar Delorme « Les théoriciens au pouvoir » qui garde toute sa saveur d’actualité.

« L’heure est grave… » (suite…)

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📂 Du pouvoir inconditionnel à l’indifférence absolue

Texte reçu le 13 septembre 2011

Par Jean L. Théagène

« On peut parce que l’on croit pouvoir »
(Virgile dans l’Enéide)

Le Pouvoir est un virus qu’on attrape et dont on guérit difficilement. Cette maladie n’épargne pas la plupart des leaders haïtiens en mal de messianisme. Chacun d’eux se croit investi d’une mission permanente de sauvetage de la Patrie ballotée par les raz de marée épisodiques d’une histoire toujours maintenue dans l’œil du cyclone. De 1804 à nos jours, aucun répit n’est laissé à une population plus portée sur les débordements de joie collective que sur les jeux de guerre qui se font fort de remplir les nécropoles. « Bon Dieu bon » reste toujours le refrain de l’haïtien authentique. Une charge intérieure d’espoirs dont pourtant personne ne tient compte. Au contraire, l’adversité simple, apanage de tous les humains, est utilisée comme agent corrupteur de vertus, spoliateur de valeurs de civilisation. Et l’on y substitue la fatalité aux serres rigides pour incurver l’histoire dans le sens de ses desseins et de ses intérêts.

C’est un peu l’aventure des mouvements politiques de ces vingt-cinq dernières années, à cette époque où le choix du leader coïncidait avec les aspirations du peuple trop longtemps maintenu hors des centres de décision. Ignorant délibérément l’étymologie anglo-saxonne du vocable leader ( to lead, anglais) signifie conduire, les soi-disant leaders se sont toujours placés en aval des protestations populaires pour mieux exploiter la fureur des flots. Ainsi, ils apparaissent comme des complices plutôt que comme des conducteurs. À la vérité, ils sont moins que des pleutres à la traîne de la populace. Car eux, ils ont conscience de ce qu’ils font et ce qu’ils font, ils les exécutent en experts. Grâce à cette méthode de combat, ils détiennent un pouvoir totalitaire, un droit de vie et de mort sur tous leurs concitoyens. Voilà ce qu’on appelle le Pouvoir absolu qui n’est autre que celui détenu par un seul être sur dix millions. (suite…)

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📂 MINUSTAH: Corruption et arrogance

Des soldats Brésiliens de la Minustah
Des soldats du contingent brésilien de la Minustah (2010)

Ce dimanche 5 juin, des militaires appartenant aux forces de Nations-Unies en Haïti (MINUSTAH), se sont considérés au-dessus des lois du pays. Revenant d’un séjour aux États-Unis, ils ont refusé de se soumettre à l’inspection douanière obligatoire à l’aéroport Toussaint Louverture de Port-au-Prince, et ont fait appel à leurs frères d’armes qui manu militari vinrent « interrompre le travail de vérification des douaniers, prendre [leurs] bagages et repartir avec [eux] »(1).

Imaginez le tollé que causerait les militaires Haïtiens qui agiraient de la sorte. Les sempiternels opposants y puiseraient leurs munitions pour blâmer et vilipender. Où sont-ils aujourd’hui? Ils sont devenus des observateurs prudent qui choisissent avec une extrême précaution leur bataille ne voulant pas perdre certains avantages. Il est beaucoup plus facile de questionner un arrêté présidentiel décrétant la fête de l’Ascension un jour de congé, que de s’attaquer aux puissantes forces qui nous humilient, mais détiennent le pouvoir des bourses. (suite…)

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📂 Discours d’investiture de Michel Joseph Martelly le 14 mai 2011

Mes chers compatriotes,

En me confiant par votre vote du 20 mars dernier la destinée de la République d’Haïti, vous m’en faites le premier serviteur. Je mesure la solennité du jour et surtout l’immense responsabilité qui m’incombe: celle de vous représenter tous. Oui, tous, filles et fils de cette terre chargée d’histoire, si souvent éprouvée mais tellement fière de son passé glorieux et de son rôle de pionnier des libertés individuelles.

Aujourd’hui, c’est l’immense espoir de mon peuple, sa foi en des lendemains meilleurs, son extraordinaire attente qui sont pour moi une obligation puissante. J’y apporterai des réponses concrètes.

La marche vers cette victoire aura été longue et douloureuse. Elle a mobilisé toute notre détermination et le courage du peuple haïtien. Je veux vous dire que sans le support apprécié de la communauté internationale, une fois de plus, une fois de trop, le vote populaire aurait été confisqué. Que le peuple haïtien en soit fier et que les amis d’Haïti en soient remerciés.Aujourd’hui, dans le calme et la sérénité, je prends le relais du président René Gracia Préval. Comme ses prédécesseurs, il a écrit une page d’histoire, histoire de cette fille caraïbe, singulière et turbulente, peut-être, mais désormais et plus que jamais réconciliée avec elle-même. (suite…)

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📂 Homélie de Mgr. Louis KÉBREAU à l’occasion de l’investiture du président Joseph Michel Martelly, le 14 mai 2011

Mgr Louis Kébreau prononçant une homélie• Excellence, M. le Président de la République d’Haïti et Mme la Première Dame,
• Honorables chefs d’Etat et de Gouvernement,
• Excellence, Mgr le Nonce Apostolique de la République dominicaine, Délégué extraordinaire du Saint-Père
• Distingués représentants des Délégations et des Organisations internationales.
• Excellence, Mgr le Nonce Apostolique d’Haïti et les membres du Corps diplomatique
• Distingués membres du Corps législatif
• Honorables membres du Gouvernement de la République
• Autorités judiciaires et policières
• Vénérés Frères dans l’Episcopat,
• Chers frères dans le Sacerdoce ministériel
• Religieux et religieuses,
• Frères et sœurs chrétiens et haïtiens
• Peuple de Dieu d’ici et d’ailleurs,

Tant de raisons nous rassemblent ce matin, à l’occasion de l’investiture du nouveau Président de la République d’Haïti.

Nous voyons dans la présence des invités internationaux, la volonté d’affirmer et d’affiner une solidarité, aujourd’hui plus que jamais, indispensable entre tous les peuples de la terre.- Tous les grands commis de l’Etat, ici présents, chaque Haïtien aux abords du Palais, devant la télé ou un poste de radio, manifestent à nos yeux la volonté ferme de tout un peuple qui veut aller de l’avant.

C’est pour soutenir toutes les raisons positives, tout à fait humaines et généreuses, que l’Eglise, dès la genèse de cette nation et à des évènements marquants de son histoire, accepte d’élever dans la prière et l’action de Grâce, par le rite solennel du Te Deum, les espérances et les projets de ce peuple.

L’Eglise, dans la ligne de la mission reçue du Christ, ne cessera jamais d’accompagner le peuple haïtien et d’aller à sa rencontre en quel que lieux où il se trouve. Aujourd’hui, unis à tous les prêtres, religieux et religieuses, présents dans les coins les plus reculés du pays, nous sommes ici pour dire encore qu’aucune porte ne doit être fermée au Christ et que sa parole doit parvenir, par les oreilles, au cœur de tous les hommes. (suite…)

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