Textes et Documents » Catégorie : Histoire: 1986-

📂 La tyrannie de la déraison

Texte reçu le 25 septembre 2012

Par Jean Théagène
Il est venu le temps de dire aux compatriotes haïtiens les vérités vraies, celles qui dérangent, qui handicapent, qui importunent, qui détraquent même, bref, celles qui suscitent des prises de conscience capables de ralentir la décomposition de la société haïtienne. Le temps est venu pour ceux qui ont de la voix de mettre en application le mot du Cardinal de Bernis : « Outrager est d’un fou, flatter d’un esclave. » Car, dans les deux cas, l’outrage et la flatterie ont fini par ternir la crédibilité qu’on avait dans l’épanchement des sentiments, la sincérité qu’on avait dans le cœur, la dignité dans les relations humaines.

Dignité ! Le grand mot . Je me demande souvent s’il ne serait pas bon de rajouter au préambule de notre Constitution le vocable DIGNITÉ devant l’impuissance des faiseurs d’histoire de colmater l’ambition hégémonique des colonisateurs. De 1804 à 1957, mon pays pris dans les filets de l’allégeance a cessé de marquer son allégeance à la dignité. Mais depuis, ce mot ne fleurit plus sur les banderoles des acteurs politiques, ces héros de substitution pour qui le pain passe avant l’honneur. J’ai vraiment mal en mon cœur qui saigne de voir notre pays livré aux enchères, nos vies confiées à de proches voisins, nos sites et paysages abandonnés, nos écoles remises à des maîtres obscurantistes. (suite…)

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📂 L’armée, une comateuse qui fait peur

Des compatriotes se réclamant des Forces Armées d’Haïti s’approchent, le 17 avril dernier, du Parlement, et c’est la panique chez nos législateurs qui s’empressent de mettre fin à une séance à laquelle ils assistaient sans état d’âme. Cette armée dite « remobilisée », financée, il faut l’admettre, par des anonymes aux intentions voilées, suscite une grande peur chez nos politiciens et les élites dirigeantes. Et cette peur les empêche de considérer la résurgence de cette institution avec une certaine objectivité.

L’Histoire de cette armée pendant le dernier quart de siècle motiverait-il cet état d’âme ?

Le 7 février 1986, Jean-Claude Duvalier s’apprête à abandonner le pouvoir et à prendre le chemin de l’exil. Il pose un dernier acte en tant que chef de l’exécutif en créant une junte civilo-militaire dénommée “Conseil National de Gouvernement” (CNG) pour le remplacer. Des quatre militaires membres de cette junte, deux furent décriés pour avoir été trop proches de son régime; les deux autres finirent par éclipser les membres civils et réduire le nombre pour mieux asseoir leur autorité.

Pourtant au sein de cette armée longtemps humiliée, où l’on avait réussi à créer une culture de méfiance, il existait de vrais patriotes.
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📂 L’agonie de l’opposition

Texte reçu le 29 mars 2012

Dr Jean L. Théagène

« L’opposition est sans force alors qu’elle est sans discernement et des hommes dont la vocation serait de résister à l’établissement des lois utiles ne seraient bientôt écoutés qu’avec indifférence, lors même qu’ils en combattraient de dangereuses. »

Benjamin Constant

opposition-clipartSi naguère, le pluralisme institutionnel, réunissant sous forme de partis politiques différents mouvements locaux d’opposition, suscitait du côté de bon nombre d’haïtiens quelque engouement intéressé ou légitime enthousiasme, de nos jours, hélas, leur foisonnement anarchique sans cesse accru et démesurément grandissant inquiète, quand il ne met pas en doute la santé mentale de leurs fondateurs. Evitant le trébuchet de jugements, mal étayés, reposant sur des hypothèses spéculatives ou mus par des options subjectives, sentimentales voire métaphysiques, l’analyse scientifique nous commande de déterminer si ces partis correspondent à nos mœurs et coutumes et répondent aux aspirations de notre société.

Sous une vague phraséologie démocratique, utilisant à fond les ressources offertes par les procédés de la représentation (avis, notes de presse, déclarations, interviews, pamphlets, tracts, chairs d’Église, meetings) ces individus, convertis en candidats au moindre signe d’élections, ne manquent pas d’afficher leur volonté opiniâtre d’accéder au timon des affaires. L’absence d’idéologie ou de conviction politique fait place alors à des slogans à connotation démocratique qui, d’inspiration religieuse, qui, sociale même socialisante, ne reflétant en rien, le socialisme, colonne vertébrale de la gauche, exception faite du défunt parti communiste haïtien avec le départ prématuré de son Secrétaire Général René Théodore et le lever de table de Max Bourjolly. (suite…)

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📂 Parlement Haitien: Appel à la Nation

Texte reçu le 24 février 2012

Simon Dieuseul Desras, Président du Sénat de la RépubliqueL’histoire d’Athènes, la cité grecque qui propulsa la citoyenneté à la dimension d’un sacerdoce, nous offre un exemple exaltant de patriotisme et de fidélité à la légalité démocratique.

Socrate, le philosophe, présenté par l’oracle de Delphes comme le plus sage des hommes, inconditionnellement assujetti à l’ordre de la Cité, a été écroué et condamné à mort sous la férule d’une loi injuste…

Pressuré par ses amis de s’évader de prison, il préféra la mort à l’idée d’enfreindre les lois d’Athènes qui lui avaient permis de s’épanouir, d’enseigner, de philosopher, de rechercher la vérité. Pour Socrate, la liberté de penser est sans bornes, alors que la liberté d’agir est toujours limitée et soumise aux lois. Il faut obéir en actes et non en pensée aux prescrits des pouvoirs établis. L’esprit critique n’est pas l’esprit de rébellion. Il ne s’oppose pas au premier devoir du citoyen à l’égard de la Cité : l’obéissance. (suite…)

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📂 Gary Conille: sans complexe devant l’histoire

Texte reçu le 24 février 2012

Dr. Jean L. Théagène
Enfin, les dés sont jetés. Un nouveau locataire devra prendre gîte à la Primature, institution devenue depuis 1985, sous l’instigation du Ministre Jean Marie Chanoine, à travers les amendements de la Constitution de 1983 et approuvés à la faveur d’un referendum le 22 Juillet de la même année, la nouvelle maison du peuple. Mais de quel peuple, il s’agit ?

Est-ce celui des faubourgs de la Capitale et des grandes villes de province ou la faune des bidonvilles dressés comme des verrues à l’entrée des nouveaux agglomérats cossus, témoignages en béton armé des conquêtes matérielles d’individus en transfert de classe ? Est-ce encore cette horde de barbares déchaînés, manipulés par des politiciens sans vergogne en mal de popularité, qu’ils lançaient sur les foyers de paisibles citoyens à chaque fois que ces pêcheurs en eaux troubles évoquaient des tranches d’histoire pour masquer leur impéritie congénitale de procéder démocratiquement à la gestion de la République ? Loin d’imprimer à cette double casquette qui ne répond nullement à nos us et coutumes une orientation orthodoxe, Haïti, de 1991 à nos jours, a connu dix-sept têtes de Turcs. Aujourd’hui, les dés, pipés au départ, viennent d’être jetés. (suite…)

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