Textes et Documents » Catégorie : Histoire: 1804-1915

📂 Groupe de travail de l’UEH sur la restitution de la « Dette de l’Indépendance » et des rançons versées aux XIXe et XXe siècles

Texte reçu le 11 mai 2024

1. Contexte et justificatif


Après plus de 220 ans d’indépendance d’Haïti, la nation haïtienne n’a jamais pu se développer convenablement comme les autres nations et patauge encore dans un niveau de pauvreté inacceptable. À côté de la mal gouvernance qui a trop souvent prévalu au XIXe siècle et du peu d’efforts entrepris par les gouvernements successifs pour relancer sur de nouvelles bases l’économie haïtienne, les effets de ce qu’il y a lieu d’appeler la double dette de l’indépendance ont incontestablement contribué à l’appauvrissement de la nation. Le remboursement de cette double dette a privé le pays, et cela pendant longtemps, d’une bonne partie de ses revenus d’exportation tout en l’obligeant à établir au profit de l’ancienne puissance coloniale des préférences commerciales extraordinaires. Par ailleurs, le règlement de différentes affaires avec des puissances internationales (Affaire Luders, Affaire Rubalcava, Affaire du capitaine Batsch, Affaires Mews, …) a imposé unilatéralement à l’État haïtien le versement d’importantes sommes tirées du Trésor Public. (suite…)

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📂 18 mai 2016: Fierté, honte et inquiétudes

drapeau_20160518Nous sommes fiers de notre passé.
Nous avons honte de notre présent,
Et sommes terriblement inquiets de notre futur.

Voilà donc les sentiments qui nous animent en ce 18 mai 2016, 213 ans après le Congrès de l’Arcahaie. En ce temps-là, l’objectif des deux groupes longtemps antagonistes et majoritaires était clair: se défaire du système esclavagiste; un système basé économiquement sur l’exploitation à outrance de la majorité noire par une minorité blanche et métaphysiquement sur une théorie faisant des membres de cette majorité des sous-hommes.
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📂 17 octobre 1806: Un jour maudit

207 ans depuis l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines. Celui qui voulait à tout prix que les biens hérités des colons soient partagés équitablement entre tous ceux qui ont souffert de l’esclavage, de la tyrannie, de l’oppression et du racisme, tomba sous les balles assassines de soldats à la solde d’Alexandre Pétion et de Gérin.

Son assassinat suivi d’actes odieux sur son cadavre révéla la perfidie de ceux qui, à contrecœur s’étaient ralliés à la cause des anciens esclaves, mais voulaient au fonds être reconnus comme citoyens à part entière de la République française née en 1789. Ils n’avaient d’ailleurs jamais accepté l’autorité de ce chef noir, illettré et, de surcroît, un ennemi implacable durant la guerre civile de 1799-1800. Ce dernier devait être éliminé. Les fomentateurs du Sud leur offrirent donc l’occasion rêvé pour lui attirer dans le guet-apens du Pont Rouge.

Depuis cet assassinat, une atmosphère de suspicion règne dans le pays. Les bâtards des anciens colons voulant être les seul bénéficiaires de l’indépendance essayèrent par tous les moyens de maintenir les enfants des importés d’Afrique dans une condition semblable à celle qui avaient poussé ces derniers à se révolter en se suicidant, en abandonnant les plantations pour s’adonner au marronnage et finalement en prenant les armes sous la conduite de leaders fougueux pour réclamer leurs droits à une existence décente. (suite…)

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📂 Être Dessalinien au XXIème siècle

Texte reçu le 27 juillet 2012

Par Jean Théagène

« Penser, n’importe comment, dire n’importe quoi procure toujours des satisfactions immédiates. A terme, quand les choses se tranchent, il vous faudra supporter l’insupportable. »

Franz Grillparzer

Jean L. theagene17 Octobre 1806 – 17 Octobre 2012 : Deux-cent six années de stupidité et de stupre depuis que le Génie de toute une race d’hommes patauge dans l’oubli coupable, l’indifférence crasse ou la finasserie trompeuse des tueurs de légendes ! Deux-cent six ans moins les quarante ans au cours desquels, les gouvernements de Pétion, de Boyer et des autres l’ont simplement ignoré ! Deux-cent six ans que ce Grand Général continue à hanter les coulisses de notre histoire comme pour nous rappeler notre impossibilité de concilier des valeurs de dignité, d’honnêteté, de prestige avec les petitesses et la cruauté de nos actes posés individuellement ou collectivement ! Deux-cent six ans de coprophilie historique qui continue à incommoder les narines immunisées des enfants du Pays Haïtien ! (suite…)
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📂 Dans les affres de l’angoisse, le monde entier s’interroge

Texte reçu le 26 février 2012

« Orphée ne pouvait cependant pas prétendre que jusqu’à la fin des âges les fauves se laisseraient prendre à sa musique. Toutefois, on pouvait peut-être espérer qu’Orphée lui-même ne deviendrait pas un fauve ».

Julien Benda

Dr. Jean L. Théagène
Toussaint LouvertureQuand, méditant sur un rocher de l’île de Sainte Hélène où le retenait captif la soldatesque anglaise, Napoléon Bonaparte, foudre de guerre des armées françaises, vainqueur de cinq coalitions européennes revoyait le film de sa vie, il devait assurément se rappeler ce général nègre que, quelques années auparavant, il laissa mourir dans son cachot du Fort de Joux. On le devine aisément, souriant tristement au souvenir de ses tractations avec l’esclave devenu Gouverneur Général à Vie de la plus riche colonie française. On se l’imagine encore s’insurgeant contre ce destin d’insulaire que lui imposaient les circonstances.

Dérisoire souverain de l’île d’Elbe après avoir connu toute l’ardente ferveur du sort des armes et la somptuosité démesurée d’un pouvoir presque continental, l’illustre prisonnier devait se souvenir de sa correspondance soutenue avec ce Chef rebelle qui s’était toujours permis de  traiter d’égal à égal dans ses missives historiques : «  Du premier des Noirs au Premier des Blancs » ; tel fut l’exergue qui revenait, en leitmotiv lancinant, hanter ses réflexions sur la vanité existentielle. Tel fut l’aphorisme qui, au terme de sa vie tumultueuse et surtout bien remplie, devait lui indiquer, à lui, devant qui tous les souverains d’Europe se courbaient, toute la charge de dignité, toute la puissance de fierté, renfermées dans l’insignifiant corps d’ébène de Toussaint Louverture. (suite…)

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