2170.180.- Cabinet ministériel: Ariel Henry

Le Cabinet ministériel du bas de cette page a été formé par le Premier Ministre Ariel Henry. Il fut installé le mardi 20 juillet 2021, près de deux semaines après l’assassinat du président Jovenel Moïse. Ce dernier l’avait nommé 2 jours avant sa mort (Le Moniteur. Numéro spécial 36-B; du lundi 5 juillet 2021), et n’avait pas eu le temps de l’investir dans sa nouvelle fonction.

Après le drame du 7 juillet, le premier ministre désigné fut écarté par celui qui liquidait les affaires courantes, Claude Joseph. Ariel Henry qui revendiquait la primature au nom du décret du 5 juillet, ne revint sur le terrain que le jour où le CORE group fit comprendre à Claude Joseph qu’il ne bénéficia plus de sa confiance.

Ariel Henry publia alors dans le journal officiel Le Moniteur (Spécial No. 39-B; Lundi 19 juillet) la liste de son cabinet composé de 18 ministres dont cinq femmes:

1. Sofia LORÉUS (Condition féminine);
2. Marie Lucie JOSEPH (Éducation nationale et Formation professionnelle);
3. Judith Nazareth AUGUSTE (Haïtiens vivant à l’Étranger);
4. Marie Gréta Roy CLÉMENT (Santé Publique et Population);
5. Luz Kurta Cassandra FRANÇOIS (Tourisme).

Quatre titulaires du cabinet précédent furent repêchés:

1. Claude Joseph, Ministre des Affaires Étrangères et des Cultes;
2. Rockfeller Vincent, Ministre de la justice et de la Sécurité Publique;
3. Michel Patrick Boivert, Ministre de l’Économie et des Finances;
4. Marie Greta Roy Clément, Ministre de la Santé Publique et de la Population.

Le premier ministre s’attribua également le portefeuille des Affaires Sociales et du Travail. Son gouvernement se donna pour priorités de poursuivre l’enquête sur l’assassinat du président Jovenel Moïse, de lutter contre l’insécurité, d’organisation les élections, de relancer l’économie et de gérer la pandémie du Covid-19.

Moins de deux mois après avoir pris, sans les requis constitutionnels, les rênes de la primature, le premier ministre fut l’objet d’une convocation au parquet à l’invitation du Commissaire du Gouvernement, Bedford Claude, pour s’expliquer sur le contenu de deux appels téléphoniques qu’il avait eus avec le nommé Joseph Felix Badio, l’un des principaux suspects dans l’assassinat du président Jovenel Moïse alors recherché par la Justice. En guise de réaction, le premier ministre renvoya son Ministre de la Justice et le Commissaire du Gouvernement lors d’un conseil des ministres tenu le 13 septembre 2021.

Le 24 novembre 2021, sur la base de l’accord politique signé le 11 septembre entre le Premier ministre, des membres de l’ancienne opposition politique à Jovenel Moïse et des organisations de la société civile, 8 ministres furent renvoyés et remplacés par des personnalités connues. Ils sont, pour la plupart d’anciens parlementaires et d’anciens ministres. Neuf autres ministres en fonction depuis le 20 juillet dernier conservent leur poste. Le nombre de ministres (18) resta inchangé quoique, au dire du premier ministre lors de l’investiture des nouveaux membres du cabinet, les caisses de l’État étaient vides.

Le premier ministre qui, au cabinet précédent, détenait le portefeuille des Affaires sociales, s’octroya cette fois-ci celui de la Culture et de la Communication jusqu’au mardi 12 janvier 2022, quand il fit de Emmelie Prophète Milcé, la nouvelle ministre de la Culture et de la Communication.

Presqu’un an plus tard, alors que le pays était pratiquement paralysé et que les gangs menaient le jeu un peu partout dans le pays, on apprenait, suite à un arrêté publié dans un numéro spécial du journal officiel « Le Moniteur », que deux ministres du gouvernement de facto d’Ariel Henry avaient démissionné. Il s’agissait du ministre de la Justice, Berto Dorcé et de celui de l’Intérieur et des Collectivités territoriales, Liszt Quitel. On parla alors de démission forcée puisque ces deux ministres ont été l’objet de sanctions américaines (leurs visa révoqués). En effet, les États-Unis et le Canada avaient ciblé, pour conduite inacceptable et soutien financier et opérationnel illicite aux gangs armés, certains membres de l’élite politique.

Emmelie Prophète Milcé, alors ministre de la Culture et de la Communication, assura alors l’intérimat au ministère de la Justice, et le premier ministre prend en charge le ministère de l’Intérieur et des Collectivités territoriales.

Premier Ministre

Ariel Henry

du 20 juillet 2021 au 25 avril 2024

Le jour de son installation, le 20 juillet 2021, Ariel Henry, devenu le chef d’un exécutif monocéphale, s’engagea à restorer un climat de paix dans un pays en proie à la violence de groupes criminels et d’organiser des élections honnêtes. Á sa démission, le pays se trouvait dans une situation pire que les jours suivant l’assassinat de Jovenel Moïse. Il était arrivé à s’accrocher au pouvoir pendant plus de 30 mois, malgré une chute de popularité qui se traduisait par des manifestations en série contre son gouvernement. Il s’était assuré du support indefectible du CORE Group jusqu’au dernier moment.

Considéré « persona non grata » par les gangs à la fin de février 2024, le premier ministre qui revenait d’un voyage du Kenya, n’a pas pu fouler une nouvelle fois le sol haïtien.

Bloqué en terre étrangère, il fut forcé d’admettre l’évidence et de démissionner (24 avril 2024), remplacé à titre provisoire par son ministre de l’Économie et des Finances, Patrick Michel Boisvert, pour liquider les affaires urgentes en attendant la mise sur pied d’un groupe exécutif dénommé « Conseil Présidentiel de Transition ».

Son bilan, à défaut d’un autre qualificatif, fut un grand désastre.

Durant son gouvernement, les gangs se multiplièrent au-delà de l’entendement, et arrivèrent à mettre en otage plus de 80% de la capitale et de ses environs, et ce, sans aucune inquiétude, tuant, violant de jeunes femmes et enrichissant leurs commanditaires qui se prélassaient dans l’ombre. Alors que les activités de violence affectaient négativement les plus vulnérables, le gouvernement enfonçaient encore plus le clou en prenant des décisions qui augmentaient le coût de la vie, mettant beaucoup d’Haitiens en situation de famine. Du côté de la santé, tout commença avec une crise de carburant qui forçait beaucoup d’hôpitaux à réduire leurs services et fonctionner au ralenti.

On aurait pu pousser un soupir de soulagement à sa démission forcée, mais les Haïtiens connaissaient bien la mentalité de ceux et celles qui aspirent à être leurs dirigeants. Le 24 avril 2024, réalistes, ils ne se firent pas beaucoup d’illusions sur leur future.

Ci-après la liste des personnalités haïtiennes qui ont fait partie de son cabinet:

Ministres Titulaires