Que Dieu nous protège!
📅 Texte publié le jeudi 27 février 2020
Avec la propagation sur tous les continents de cas confirmés de coronavirus (COVID-19), l’angoisse et la peur s’installent un peu partout dans les esprits. Les pays concernés ont décidé de prendre des mesures drastiques comme la mise en quarantaine des populations de toute une région, l’annulation d’événements de grande envergure (suspension de la prière du vendredi en Iran), la fermeture temporaire des écoles au Japon, au Pakistan et autres. D’autres, quoique non encore concernés, ferment leurs ports aux ressortissants des pays à risque, placent en quarantaine leurs propres citoyens quand il reviennent de ces pays ou annullent les vols aériens en provenance de ces pays.Et nous, en Haiti, que faisons-nous pour empêcher une introduction du mortel virus et la contamination de la population?
Le gouvernement de Jovenel Moïse n’a pas, jusqu’à présent, informé la population sur les mesures qu’il se propose de prendre pour empêcher l’apparition de cette maladie sur le territoire national et éventuellement sa propagation. Il est probablement trop occupé à lutter pour sa survie.
Nous sommes l’un des pays les plus vulnérables de la planète quand il s’agit de soins de santé et d’éradication de la maladie. Cette vulnérabilité devient chaque jour plus patente surtout après le seisme du 12 janvier 2010 et la réintroduction dans le pays du choléra par les Casques bleus népalais de la Mission des Nations-Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH). Ces derniers prenaient l’habitude de jeter des déchets infectés dans la rivière de l’Artibonite. Il avait pris six ans au secrétaire-général de l’organisme international d’alors, le Sud-Coréen Ban-ki Moon, pour présenter ses excuses après avoir, en maintes occasions, refusé de reconnaître la responsabilité de ses soldats dans l’épidémie qui fit des dizaines de milliers de morts.
Que se passera-t-il donc si le fléau atteint Haiti?
Ce serait alors une vraie catastrophe considérant notre manque de préparation, notre désinvolture, la non-existence de centres hospitaliers équipés. On ne pourrait surtout pas trop compter sur l’assistance des puissances qui doivent elles-mêmes gérer chez elles les foyers de ce fléau ou les cas épars.
En attendant, que Dieu nous protège contre cette plaie du début du 21è siècle.
Haiti-Référence