6200.- Haiti: Périodes Historiques

Histoire et Société

1. Période espagnole:
   Débuta avec l’arrivée de Colomb sur cette île peuplée alors par des aborigènes Arawak (ou Taïno) et qui prit fin avec la signature du traité de du Traité de Ryswick (30 octobre 1697), pour la partie occidentale de l’île et du Traité de Bâle (22 juillet 1795) un siècle plus tard pour l’île entière. Les Espagnols résidant dans la partie de l’Est ne furent pourtant  jamais inquiétés.
2. Période française:
   Débuta timidement avec l’arrivée des flibustiers français, ces pirates de mer, à l’île de la Tortue.
   Cette période est marquée par l’institutionnalisation de l’esclavage des noirs africains dont le travail, dans des conditions exécrables, fit la prospérité de l’île et enrichit des milliers de familles en Europe.
3. La marche vers l’indépendance:
   Marquée au début par la révolte des esclaves en août 1791 et suivie par une lutte d’affirmation de la dignité humaine pour se terminer par la proclamation de l’indépendance d’Haiti. Pendant cette période, Saint Domingue, le nom de la colonie française, connut sa première guerre civile (1799-1800).
   Toussaint Louverture, devenu général en chef de l’armée de Saint-Domingue, publia une constitution (1801) qui donnait à la colonie une certaine autonomie, ce qui n’a pas plu à Napoléon qui envoya une expédition afin d’éliminer les chefs noirs par assassinat ou déportation et rétablir l’esclavage. L’armée expéditionnaire fut vaincue par les noirs qui fit de la colonie une nation indépendante (1er janvier 1804).
4. Les premières années d’indépendance:
   Cette période est marquée par l’assassinat du fondateur, Jean-Jacques Dessalines (17 janvier 1806), la scission du territoire (1807), l’unité de l’île (1833), mais aussi la trahison des idéaux de 1804 à travers la signature du Traité de 1825 par lequel la France qui avait été vain en 1803, reconnut l’Indépendance moyennant le paiement d’une exorbitante somme. Haïti s’embourba depuis lors financièrement.
   Cette période se termina avec le renvoi de Jean-Pierre Boyer.
5. Période de valse de généraux  (1843-1915):
   Cette période est marqué par une lutte sans merci  pour la suprématie politique, sociale et économique avec la valse de généraux insurgés.
   Pendant ces 72 ans, Haiti a connu 22 présidents, 32 juntes ou conseil de gouvernement. Les présidents se recrutèrent dans toutes les catégories et ont été, pour certains, des tyrans (Michel Domingue, Vilbrun Guillaume Sam), pour d’autres, des incompétents, des nationalistes (Soulouque, Salomon, Nord Alexis), des populistes, mais tous ont voulu réduire les législatures au rang de valets et tous, hormis Michel Oreste, ont été des militaires.
6. La période de l’occupation (1915-1934):
   C’est la période durant laquelle les Haïtiens ont perdu la faculté de décision dans leurs propres affaires, malgré la présence de présidents Haïtiens triés d’ailleurs sur le volet par l’occupant (Sudre Dartiguenave, Louis Borno, Eugène Roy). Ce dernier contrôle ouvertement nos finances et les forces de l’ordre qu’il a pris la peine de restructurer. Il a le dernier mot sur les toutes les décisions importantes nous concernant.
   Certains historiens pensent que cette occupation qui a duré 19 ans, était principalement dues à l’instabilité politique qui régnait dans le pays. D’autres pensent que les américains voyaient d’un très mauvais la puissance économique des Allemands établis en Haiti. Nonobstant les raisons, l’élite haïtienne d’alors accueillit avec soulagement l’occupant quoique, plus tard, elle se rendit compte que ce dernier se montra peu discriminant dans leur mépris de la population.
   A ce jour, cette période est considérée par les Haïtien comme celle de la HONTE.
7. Le retour à une virtuelle souveraineté (1934-1986):
   Période qui a vu le surgissement de dictatures ou d’apprentis dictateurs et pendant près de 23 ans le retour de la présidence à vie. Les rares lueurs d’espoir se sont vite éteintes et le temps de grande bamboche qui fit d’Haïti une exquise attraction touristique n’a duré que l’espace de deux administrations (Estimé et Magloire). La dictature féroce qui s’est installée dans les années 60 eut des conséquences désastreuses: assassinat, emprisonnements, condamnation à mort de manière sommaire. C’est l’époque de grande peur, de la fuite de cerveaux et de talents. Une période qui s’est terminée par une crise et des violences dont les conséquences perdurent encore de nos jours.
8. La période de déboussolement (1986 à 2011):
   Au commencement étaient l’espoir et l’optimisme…
   Avec le départ de Jean-Claude Duvalier, héritier de François Duvalier, le peuple attendait des actions concrètes de ses nouveaux leaders pour mettre Haïti sur la voie de la démocratisation, déraciner entièrement le macoutisme et améliorer surtout son sort.
   Et vint la grande déception…
   Les leaders choisis par la classe politiques et les chefs militaires ou élus plus tard, se montrèrent d’abord réticents, pour ensuite afficher, par leurs actions, une nette opposition à toutes les démarches qui auraient déclenché le processus de démocratisation et d’ouverture : multiplication scandaleuse de partis politiques, processus électoral saboté, avortement d’élections, coups d’état militaire, régimes militaires violents.
   Le peuple se retrouve déboussolé
   Trahi par ceux-là qui se présentaient comme ses guides sur le chemin de la démocratisation, le peuple assista impuissant à l’occupation de la terre léguée par Dessalines, découvre les mesquineries des uns et des autres, et vit sa situation se détériorer chaque jour. Déboussolé, il se montre des fois soumis, des fois violent, souvent résigné. En la classe politique traditionnelle en profita. Et la communauté internationale pour lui imposer ses diktats et ses leaders.
9. La débâcle (2011 à nos jours):
   La débâcle débuta avec le terrible tremblement de terre du 12 janvier 2010, comme la nature voulait nous envoyer des signes avant-coureurs. Et vinrent ces leaders imposés qui n’écoutaient que leurs commanditaires internationaux et encouragea la prolifération des gangs violents. Et arriva cet assassinat commandé par des Haïtiens, mais perpétrés par des mercenaires étrangers
   C’est la descente en enfer…