Nous avons survécu l’Année 2024, « Nos Meilleurs Voeux » pour 2025

Nous sommes désormais en l’an socialement et politiquement brumeux 2025. Si vous êtes un Haïtien ou une Haïtienne et que vous lisez cet article, « Nos Meilleurs Vœux! »

Vous avez survécu une année bouleversante à bien des égards, en assistant avec impuissance, stupeur et parfois une incontrôlable colère à la détérioration de notre pays, sous le regard indifférent des puissances dites amies et des organisations internationales dont nous sommes des membres à part entière.

Vous avez vu des groupes criminels agir avec insolence et méchanceté. Ils ont pris en otage toute une frange de la population dans des zones apparemment importantes et stratégiques. Ils ont continué à tuer des innocents sans discrimination d’âge ou de genre. Ils ont intensifié la campagne de délogement des gens qui ne demandaient qu’à vivre tranquillement chez eux, et qui s’activaient chaque jour pour joindre les deux bouts en faisant appel à leur esprit d’entreprenariat primaire et d’ingéniosité. L’audace de ces groupes criminels créa un climat de peur et l’isolement de la capitale de l’étranger, et des zones méridionales.

Vous avez été témoins de la mauvaise foi de nos gouvernants qui ont voulu et veulent s’accrocher, « coûte que coûte », à ce qui restait d’un pouvoir effrité sans se soucier du bien-être de leurs compatriotes, de leur sécurité, de la scolarisation de leurs enfants.

Vous avez entendu avec incrédulité, et peut-être même avez été insultés par les propos accusateurs de responsables politiques de haut niveau de pays qui, dans le temps nous ont occupés ou colonisés.

Et enfin vous avez vu une portion de notre territoire, surtout dans la partie septentrionale, subir les caprices et le déchaînement de la nature aux dernières semaines de l’année.

Ouf !!

L’Année 2024 a été également bouleversante pour les fils de Dessalines qui ont élu domicile dans d’autres contrées du globe. Ils se sont éloignés du pays, mais n’ont jamais coupé le cordon ombilical qui les relie à la matrice de la terre de leurs ancêtres. Beaucoup l’ont incluse dans leur projet de dernier pied-à-terre et ont entrepris, pendant des années, des démarches en ce sens. Parce que la réalisation de ces projets dépendait d’une situation décemment sécuritaire en Haiti, ils ont commencé, à un certain moment de l’année et à contre-coeur, à se faire à l’idée qu’ils finiront leurs vieux jours dans leur terre d’accueil ou d’adoption.

Quelle déception !

Et dire qu’il aurait fallu d’un peu de bonne volonté, de moins de haine, d’un élan d’altruisme pour que notre pays, ce lopin de terre que nos ancêtres nous ont légué au prix de leur sang et dont le titre nous a été remis officiellement le 1er janvier 1804, puisse redevenir cette terre accueillante où chaque Haïtien, chaque Haïtienne, chaque descendant de nos cousins d’Afrique, comme l’ont préconisé les premières constitutions d’Haïti, se sente chez soi. Mais il faut être réaliste, la Bonne Volonté, l’Union, la Fraternité semblent être aujourd’hui enfouies dans les caves de la criminalité, emportées par les vagues de la destruction, ou froissées par la méfiance.

Il faut se rendre à l’évidence. On nous déteste parce que nos ancêtres ont dit non à l’esclavage. Aidé des compatriotes qui ont choisi de marcher dans les sillons des assassins de Dessalines, on se met au travers de nos routes parce que nous pouvons être des rivaux crédibles si nous sommes en possession des moyens et que les vrais fils du pays, comme en 1946, deviennent nos dirigeants.

Alors que faut-il espérer de cette année 2025?

À cette question, la majorité d’entre nous répondront « Honnêtement, pas grand chose! ». L’Année 2025 ne réparera pas les dégâts socio-politiques et la corrosion économique de la dernière décade. Du point de vue politique, elle pourra être l’année de toutes les magouilles électorales si, comme prévu, ils arrivent à nous imposer des élections et une nouvelle constitution dans ce climat socialement malsain. Pire, elle pourrait être l’année où ceux, encore tapis dans l’ombre et responsables de la dégradation du pays, sortiraient de leurs tanières pour réclamer le prix de leur support logistique, économique et moral aux gangs qui ont réussi à mettre à genou un peuple jadis connu pour sa vaillance et sa résistance. Alors, ils exposeraient leurs projets, des projets qui ont été élaborés dans l’intérêt unique de leur clan et des commanditaires étrangers qui les avaient insufflés l’idée de destruction systématique du pays.

Ils oublient pourtant une chose!

Le peuple à genou peut, au moment où l’on s’y attend le moins, se relever et faire gronder sa colère, contre ceux qui les harcelaient, tuaient et violaient, ceux opérant aujourd’hui au grand jour et qui se paradent dans les réseaux sociaux et ceux encore tapis dans l’ombre.

Et dire que tout cela peut être évité, si dès les premiers jours de cette année, les grands responsables de notre présent malheur se mettent à l’écoute de leur conscience, leur petit grillon appelé Jiminy, comme finalement l’avait fait Pinocchio, et faire preuve de patriotisme envers ce pays, de loyauté envers ses concitoyens et de courage devant les étrangers qui veulent faire d’eux des Conzé du 21e siècle. Par ce, ils montreraient au monde qu’ils ne sont pas uniquement des pantins à la solde de forces ténébreuses d’Haïti ou d’ailleurs, mais de vrais fils de Dessalines, égarés dans le temps, admettons-le, mais repentis et résolus à travailler pour le bien commun. Ce sera notre souhait à ces responsables, en ce début d’année, alors que nous célébrons le 221e anniversaire de notre Indépendance.

Aux autres, les victimes de chaque décision criminelle, ceux jusqu’ici épargnés, mais rongés par la colère, qui se sentent dépassés et impuissants, ceux d’Haiti et d’ailleurs, qu’ils restent à la fois “Réalistes” et “Optimistes »! Qu’ils soient donc conscients des enjeux du présent, tout en gardant cette perception positive de l’avenir, malgré les épreuves et déceptions.