Note de la Conférence Haïtienne des Religieux et des Religieuses sur le massacre de Pont-Sondé

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Le jeudi 3 octobre 2024, Haïti a été le théâtre d’un nouveau massacre. Un groupe criminel appelé « Gran grif » qui a étendu ses tentacules venimeux sur une partie du Département de l’Artibonite en fut le responsable.

70 personnes, d’après les chiffres non officiels, ont été tuées et des dizaines d’autres blessées. Des maisons et véhicules ont été incendiés.

Cette brutalité a révolté les Haïtiens encore conscients et qui se dépensent chaque jour pour le bien-être de leurs concitoyens, dont les membres de la Conférence des Religieux et des Religieuses d’Haiti. Ces derniers qui ont fait sortir une note pour exprimer leur colère en appelant « à la conscience tant de ceux qui nous dirigent que de ceux qui sèment la terreur » pour, au nom du Seigneur mettre fin à ces actes de barbarie et à la précarité funeste qu’ils engendrent, se disent écœurés par ce déchaînement récurrent de violence.

Nous publions cette note telle que reçue.

Texte reçu le 5 octobre 2024

Aux communautés religieuses avoisinantes de Pont Sondé et de Gressier;
Aux communautés éprouvées et souffrantes dans la zone métropolitaine;

Vous souffrez aujourd’hui pour un seul motif: Vous êtes de Dieu, et vous défendez la cause des plus faibles et des plus déshérités. « Heureux ceux qui pleurent, ils seront consolés. » (Matthieu 5 verset 4)

(…)

Aucun abus fait aux innocents, aux gens paisibles ne restera impuni. La justice de Dieu est lente mais sûre.

Un nouvel acte de barbarie vient d’être perpétré à Pont Sondé causant la mort de beaucoup de filles et de de fils de Dieu. Ainsi,  le déluge des gangs armés et leurs complices continue de faire rage dans tout le pays.

« Je crie à la violence, pas de réponse.
J’appelle au secours, personne pour me défendre! » (Job 19 verset 7)

Peut-être plus encore que les fois précédentes où des victimes innocentes ont été persécutées et assassinées, au-delà de la surprise et de l’écoeurement, bien des sentiment de colère, de quête de justice montent en nos cœurs. Chrétien, chrétiennes nous ne pouvons oublier que la Croix du Seigneur Jésus-Christ est la limite posée par Dieu aux forces de la mort.

Le souvenir de ceux qui ont perdu la vie, la santé ou des biens lors des assauts des hommes sans foi ni loi continue à nous interpeller et nous révolter. Des solutions immédiates sont à trouver de manière raisonnée. Les guerres créent des situations d’injustice et elles foulent au pied la dignité et les droits des personnes.

À cet égard, nous ne devons pas oublier que beaucoup d’homme et de femmes de notre pays vivent dans une précarité quotidienne aux conséquences parfois funestes. Qui viendra au secours des établissements scolaires qui n’arrivent pas à ouvrir leurs portes et des familles aux abois. Ces dernières ne savent à quel saint se vouer pour se nourrir et envoyer leurs enfants à l’école. Nous nous demandons: sommes-nous un peuple condamné. Uniquement à vivre dans la crasse et devenir errant?

Nous appelons à la conscience tant de ceux qui nous dirigent que de ceux qui sèment la terreur. Le Seigneur a parlé:

« Je punirai le monde pours sa malice. Et les méchants pour leurs iniquités.
Je ferai cesser l’orgueil des hautains. Et j’abattrai l’arrogance des tyrans. » (Isaïe 13 verset 11)

Que la Vierge Marie, Notre Dame du Rosaire que nous célébrerons le 7 octobre ne cesse de nous accompagner dans notre lutte pour la justice et le bien-être du peuple de Dieu!

R.P Morachel Bonhomme, sdb
Président de la CHR
Samedi 5 octobre 2024