C’est Révoltant

Depuis près d’un demi-siècle, les leaders Haïtiens et une partie du peuple se tournent toujours vers les États-Unis pour résoudre nos problèmes internes, ou du moins, nous aider à les résoudre. Ceux qui incitent nos responsables et le peuple à entreprendre de telles démarches refusent de mentionner que ces problèmes internes sont souvent alimentés par des décisions prises par des responsables de haut niveau de ce pays du Nord, nourris à la mamelle d’un racisme visqueux ou par des responsables Haïtiens qui se laissent guider par la devise: “Moi ou personne. Que le pays brûle alors!”

Haïti est aujourd’hui confronté à une situation intolérable qui force beaucoup de ses fils et filles impuissants, devenus les cibles faciles des groupes criminels, à la fuir. Ils se sont établis un peu partout dans les deux grandes Amériques. Ces compatriotes sont laborieux, consciencieux et respectueux, dans leur grande majorité, des lois de leur pays d’accueil, et surtout des lois naturelles.

Chez eux, même au bas-fond de la misère, ils ne se nourrissent pas de chats et autres animaux domestiques. Ils ne mangent même pas le blanc du poulet qu’ils jettent à la poubelle ou aux chiens.

Récemment des racistes aux États-Unis les dépeignent comme des mangeurs de chats. Et ce ne sont pas simplement des ignorants, incapables de cerner les nuances et la richesse des diversités ethniques, qui les affublent de cette étiquette. Des politiciens, et non des moindres, des candidats aux postes de présidence et vice-présidence d’un des deux partis politiques aux États-Unis connu pour sa politique anti-immigrant, pour un simple gain électoral, reprennent le laid mensonge.

C’est révoltant.

Chaque Haïtien devrait se sentir interpellé, comme les compatriotes de l’année 1980 ont été interpellés par le stigmate de porteurs de Sida qu’on nous avait affublé alors, et qui ont élevé leur voix en faisant trembler un fameux pont de Brooklyn à New York.

Ces racistes ignorants et ces politiciens qui relaient cet énième insulte à notre égard comptent probablement sur le fait que les Haïtiens, vivant aux États-Unis, n’ont jamais été politiquement un bloc homogène. Certains de ces compatriotes se laissent guider facilement par des influenceurs peu crédibles, se trouvant à la solde de ces politiciens. Ces racistes savent aussi que les Haïtiens sont vulnérables aux extorsions.

Les Haïtiens des États-Unis ciblés par cette insulte, et qui détiennent la nationalité américaine, peuvent se faire entendre dès maintenant, et surtout le premier mardi de novembre de cette année, jour des élections. Ils doivent donc répudier ces politiciens, armés de leur bulletin de vote. Ce sera un message clair lancé à toute personne ou tout groupe qui, à l’avenir, serait tenté de froisser cette dignité qui nous identifie partout dans le monde. Dans certains États comme la Floride, nous pouvons faire la différence. Alors projetons ce courage que nos progénitures attendent de nous.

À l’avenir, les politiciens penseront deux fois avant de faire écho des rumeurs infondées propagées par des groupes racistes à travers les réseaux sociaux, rien que pour stigmatiser un groupe vulnérable et gagner des votes.

Le mardi 5 novembre, votons pour le respect de chaque Haïtien, même ceux vivant à l’extérieur des États-Unis.