Note de l’archidiocèse de Port-au-Prince et de la conférence haïtienne des religieux [sur l’enlèvement du 19 janvier 2024]
📅 Texte publié le lundi 22 janvier 2024
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Note reçue le 22 janvier 2024
Aux prêtres, diacres, religieux et religieuses,
Fidèles laïcs et à tout le peuple de Dieu
Sœurs et frères bien-aimés,
1 L’enlèvement des six religieuses de la Congrégation des Sœurs de Sainte Anne avec deux autres occupants du véhicule que les transportait dans la matinée du 19 janvier 2024 nous plonge dans l’inquiétude et dans l’angoisse.
2 Nous dénonçons et condamnons avec vigueur et fermeté cet acte odieux et criminel, ainsi que tous les autres enlèvements commis en toute impunité dans le pays. Ces actes provoquent la consternation chez tous les citoyens de bonne volonté; ils déshonorent leurs auteurs et ternissent l’image de notre pays affligé de tant de maux à répétition.
3 Nous exprimons notre solidarité avec les membres de la Congrégation de Sœurs de Sainte Anne, et avec toutes les familles des victimes du kidnapping et de la violence des groupes armés qui font régner la terreur au sein d’une population exténuée, fatiguée qui n’en peut plus.
4 Nous en appelons à la responsabilité des dirigeants et leur rappelons leur devoir moral d’assurer la sécurité et la protection des vies et des biens de tous les citoyens. En maintes occasions, l’Eglise a dénoncé leur mutisme qui s’apparente à une attitude de mépris des souffrances du peuple.
Il est navrant de constater qu’aucune réponse sérieuse n’a été apportée depuis plus de deux ans au fléau des enlèvements.
Nous entendons des cris, des lamentations et des pleurs amers à Port-au-Prince, dans l’Artibonite dans le Nord-Ouest et un peu partout dans le pays. La barque nationale est vraiment à la dérive. Il est urgent de la redresser.
Il est temps de prendre les mesures qui s’imposent pour éradiquer les fléaux du kidnapping et de la violence des groupes armés qui plongent le pays dans une situation de plus en plus confuse et chaotique.
5 Nous en appelons aussi à la conscience des ravisseurs et leur demandons au nom de Dieu de libérer sans condition, saines et sauves, les personnes qu’ils ont enlevées. Qu’ils arrêtent de bafouer la dignité inaliénable des enfants de Dieu! Qu’ils arrêtent de violer les droits de la population de circuler librement et en toute sécurité dans son pays.
Au nom de Dieu, que vous devriez craindre, arrêtez ces pratiques abjectes et criminelles qui souillent cette terre sacrée que Dieu nous a donnée! Arrêtez vos actions meurtrières, cette violence aveugle et insensée qui n’engendre que blessures, douleurs et souffrances incalculables.
6 Nous invitions les prêtres, les religieux, les religieuses et les fidèles laïcs à organiser dans toutes les paroisses et les communautés une chaine de prières incessantes pour la libération des personnes enlevées et leur retour dans leurs familles.
Nous consacrons ainsi la journée du mercredi 24 janvier à la prière, à la méditation et à l’adoration eucharistique.
7 Frères et sœurs, du fond de notre détresse la voix du Seigneur retentit : « Haïti, retiens tes pleurs. Retiens tes larmes, car tu seras consolée. Garde ton espérance. » (Cf. Jérémie, chapitre 31, versets 15 à 40.)
8 Que la Bienheureuse Vierge Marie, Notre-Dame du Perpétuel Secours, nous vienne en aide et nous garde sous sa constante protection!
Donnée à l’Archevêché de Port-au-Prince, le 22 janvier 2024
♝ Archevêque Métropolitain de Port-au-Prince
P. Morachel Bonhomme, sdb
Président de la CHR