En solidarité avec les victimes des Sœurs de Ste Anne et les autres victimes de l’enlèvement: Note de Mgr Dumas
📅 Texte publié le samedi 20 janvier 2024
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Note reçue le 20 janvier 2024
Anse-à-Veau, le 19 janvier 2024
Chers Prêtres,
Bien Chers Religieux et Religieuses,
Très chers compatriotes,
Hommes et Femmes de bonne volonté,
« Jusques à quand, Seigneur (…)
allons-nous ne voir dans la Cité que violence et discorde? »
(Habaquq 1, 2-3).
Encore une fois, “un cri terrible s’élève dans Rama. Nous avons écouté une clameur de souffrance et des pleurs d’amertume. C’est la Mère Rachel qui pousse un cri et qui pleure ses enfants enlevés. Elle ne veut pas être consolée car ses enfants ne sont plus avec elle ». (Jérémie 31, 15-17 et Matthieu 2, 18).
O, BonDye ! Oye, Oye! Men pitit ou ap rele w. Kote w ye?
[Oh mon Dieu! … ! Vos enfants vous supplient. Où es-tu?]
Quel jour macabre et quelle date triste et effroyable! Quelle lugubre et révoltante indignation! Quelle consternation bouleversante! Six Sœurs religieuses de Ste Anne et d’autres passagers d’un autobus sont kidnappés! On est parti avec eux vers un lieu inconnu.
Nous avons prié Dieu de nous aider à mettre un terme à ce cauchemar amer et à ce tragique calvaire de notre peuple qui a trop duré mais nous ne sommes pas encore écoutés. Pourtant, nous osons encore espérer pour nos Sœurs car Dieu a dit, et c’est très sérieux: « Ne touchez pas à mes consacrés! » (1 Chroniques 16, 22).
Nous prions pour elles, leur chauffeur et les autres passagers enlevés. Nous faisons nôtres leurs souffrances et leurs angoisses, leurs attentes et leurs espérances ainsi que celles de toute la congrégation des Sœurs de Ste Anne, de leurs familles et de la Conférence Haïtienne des Religieux (CHR). Nous dénonçons avec vigueur et fermeté cet ultime acte odieux et barbare qui ne respecte même pas la dignité de ces femmes consacrées qui se donnent à cœur joie complètement à Dieu pour éduquer et former les jeunes, les plus pauvres et les vulnérables de notre société.
Nous nous faisons solidaires d’elles et nous sommes prêts, si les ravisseurs l’acceptent, de nous constituer otage à leur place et de procéder à un échange à l’amiable pour les remplacer.
Aussi, appelons-nous à la libération de ces religieuses ainsi que leur chauffeur et les autres passagers de l’autobus. Nous demandons aussi que l’on arrête ces pratiques abjectes et criminelles sur la Terre sacrée d’Haïti puisqu’elles avilissent la dignité de l’être humain et les acquis de nos Pères et Mères Fondateurs contre l’esclavage, en nous plongeant dans l’abîme inhumain du néant.
Nous exhortons tous les gens impliqués dans l’organisation de ces actes odieux ainsi que les ravisseurs qui entreprennent ces actions macabres, sujets à défigurer le visage de nos concitoyens et à déformer l’image de notre pays, de faire preuve de compassion et d’écouter la voix profonde de leur conscience parce qu’un jour ils auront à répondre devant Dieu et devant le tribunal de l’histoire de ces trafics indignes de la personne humaine.
Nous demandons, en outre, à toute la société haïtienne de se donner la main pour former un vrai faisceau de solidarité autour de tous les séquestrés du pays afin d’obtenir leur libération et de leur octroyer un retour rapide sain et sauf dans leurs familles et dans leurs communautés!
Que Dieu nous vienne en aide et nous bénisse!
“Salvum fac Populum tuum Domine!
Speravimus in te Domine! Non confundar in aeternum!”
[O Seigneur, sauve ton peuple!
En toi, Seigneur, j’ai mis mon espérance: je ne serai pas confondu à jamais!]
Seigneur, sauve la vie de nos captifs! Amen!
Mgr Pierre André DUMAS
♝ Évêque d’Anse-à-Veau / Miragoâne