Merci, Maman

Il m’est impossible, cette année de te visiter, et d’avoir cette tendre conversation marquant indélébilement chacune de nos rencontres. Tu monopolises pourtant ma pensée cette fin de semaine.

Ma dernière visite remonte au mois de janvier entre deux tempêtes de neige. Je venais de dire adieu à tante Yvonne en l’accompagnant à sa dernière demeure.

La rencontre était ce jour-là moins douloureuse, plus sereine, ce qui m’inquiétait au début. Je te parlais alors des derniers événements marquant ma vie, de l’évolution de tes petits-enfants, de dernières additions dans la famille et des récents départs, du déchaînement de la nature qui voulait nous engloutir sous des tonnes de neige.

Je t’imaginais attentive, souriante et, par moments, inquiète. Je te demandais alors de m’aider et de me guider comme tu l’as toujours fait quand je venais jadis me blottir contre toi pour te faire des confidences sur mes doutes, mes angoisses et les inquiétudes qui semblaient toujours faire un front commun pour créer un abîme autour de moi, et bien sûr, mes joies, mes rêves. Le résultat thérapeutique se fit immédiatement senti et, ce, sans cet interrogatoire serré et ce perplexe diagnostic. La douleur morale qui me rongeait alors avait disparu. J’ai compris alors, qu’au-delà de la tombe, tu restes la MAMAN dont la seule pensée procure l’apaisement d’esprit.

Je suis certain que tu comprendras plus que tout autre mon absence, en ce dimanche qui t’est spécialement consacré, un accroc certes à la tradition. Je veux surtout te rassurer, et te faire savoir que je suis enveloppé, en cette fête des mères, par  la radiation de ta tendresse, de ta bonté, et pourquoi pas, de ta gaieté, sous le cachet de ton beau souvenir.

En ce dimanche de la Fête des mère, je veux donc te dire MERCI, Maman.

• Un Merci qui n’est qu’un pale reflet des sentiments que je te porte et t’ai toujours porté.
• Un Merci motivé par le bagage éthique dont tu m’as armé et qui m’a aidé à rester loin des chemins sinueux.
• Un Merci pour m’avoir appris, sans les grands discours qui caractérisent les pompeux, la valeur du détachement aux biens qui peuvent à tout moment devenir encombrants.
• Enfin, Un Merci qui te dit que ton travail a été très efficace.