Le sang de nos ancêtres aurait-il été versé en vain?
📅 Texte publié le mercredi 19 novembre 2014
Jamais nous n’aurions pensé que le sang de nos compatriotes serait versé inutilement un 18 novembre, le jour de commémoration du Combat de Verrières, cette bataille décisive qui nous a conduits au 1er janvier 1804. Par la malfaisance des uns et l’intransigeance des autres, cette journée, qui devrait être un temps de réflexion, d’évaluation et de réajustement de notre vision pour le futur, devint le début d’une période de deuil pour plusieurs familles haïtiennes.
Nous voyons encore cette année le sourire narquois du vaincu d’hier, de ses alliés dans le monde occidental qui, depuis le 17 avril 1825, ont essayé de nous faire payer ce qu’il assimile à une GRANDE INSOLENCE par une indemnité qui nous a ruinés, des actes d’humiliation ponctuels et , depuis les années 40, utilisant leur machine diplomatique, par une extorsion systématique de nos élites en vue d’assurer leur loyauté ou du moins leur silence complice.
Il est vrai que pendant ces 211 années, nous ne nous sommes pas montrés à la hauteur de l’intrépidité de nos ancêtres et n’avons rien fait pour les émuler, tant sur le point politique que sociale ou économique. Pire, nous nous sommes opposés à ceux qui oseraient, comme eux, lever leur tête et dire non au retour d’un colonialisme subtil, enrobé du sucre fin de l’aide humanitaire, de prix d’excellence et autres appâts alléchants.
Le 18 novembre 1803, le sang de nos ancêtres avait coulé, mais les expéditionnaires avaient capitulé. Aujourd’hui le sang de nos compatriotes continue de couler et les chicaneries continueront très probablement de nous diviser enfonçant encore plus le pays déjà exsangue dans le gouffre de la déraison.
Ceux qui avait organisé la manifestation du 17 octobre dernier et celle du jour de Vertières, leurs commanditaires continueront d’afficher leur schizonévrose politique espérant profiter d’un possible vide politique. Ils ne sont pas conscients que le vide en politique n’engendre que grincements de dents, déceptions, désastres et assassinats. Leurs opposants afficheront probablement la même psychose en continuant de faire couler le sang de nos, de leurs compatriotes, en insultant ceux qui questionnent certains de leurs actes, pour ensuite appeler à leur secours l’étranger.
Le sang de nos ancêtres aurait-il été versé en vain?
J.A.