Notre-Dame du Perpétuel Secours
📅 Texte publié le samedi 25 juin 2011
Texte reçu le 26 juin 2011
Par Monseigneur Guy A. Sansaricq
Haiti a été consacrée à Notre Dame du Perpétuel Secours le 8 Décembre 1942 par Mgr. Le Gouaze, archevêque de Port-au-Prince, entouré des évêques des quatre autres diocèses du pays. De son côté, le peuple haïtien se rappelle ce miracle du 15 août 1884 quand une grave épidémie de petite vérole sévissant à Port-au-Prince cessa soudainement grâce á l’intercession de Notre Dame du Perpétuel Secours.
Une icône est une peinture qui essaie de représenter artistiquement un mystère de la foi. Regardons bien l’icône en question dans le but de capter le message qu’elle proclame.
D’abord nous voyons la Vierge Marie revêtue d’un manteau bleu tissé d’or. Le bleu est la couleur du ciel et suggère discrètement la pureté et la virginité de la Vierge. Le psaume 45 signale que la fille du Roi est belle et revêtue de vêtements d’étoffe d’or. Au-dessous du manteau bleu, la Vierge porte une robe de fond de couleur rouge, couleur royale. Deux étoiles brillantes marquent son front signifiant sa double dignité de Vierge et de Mère. Quand l’on regarde bien, le nimbe doré qui couronne sa tête contient douze étoiles conformément à la description de la Femme de l’Apocalypse. L’icône nous souffle à l’oreille que Marie est Vierge, Mère, fille et épouse du Roi, et La Femme prédestinée.
Elle tient dans ses bras avec beaucoup de tendresse Jésus lui aussi habillé essentiellement de rouge car Il est roi mais également de bleu car Il est pur. Une couronne d’or lui ceint la tête en signe de sa suprême autorité. L’enfant Jésus assis sur les genoux de sa Mère tourne la tête pour fixer du regard deux anges – Gabriel et Michel – qui portent dans leurs mains l’un une croix et l’autre la lance et l’éponge. Il s’agit des instruments de la Passion. L’icône désire ainsi souligner que l’Incarnation annonçait déjà la croix et la destinée de Jésus comme l’Agneau Immolé annoncé par le prophète Isaïe.
L’icône dit davantage encore. La vision des instruments de la Passion effraie Jésus au plus haut point. Est-ce l’annonce voilée de l’agonie au Jardin des Oliviers? Voyons l’ingéniosité de l’artiste pour insinuer la réaction de frayeur de l’Enfant Divin. Prêtons attention à ses pieds crispés provocant le détachement de l’une de ses sandales retenue à ses pieds par un simple lacet, petit détail qui procure de grandes lumières! De plus l’Enfant serre fortement la main de sa Mère nous invitant à chercher le secours de sa mère dans nos heures d’angoisse. Marie de son côté regarde au loin exprimant ainsi la remarque de Saint Luc qui dit:” Marie gardait toutes ses choses et les méditait dans son Cœur.” Le regard de Marie reflète également une indescriptible tristesse.
L’icône de Notre Dame du Perpétuel Secours éclaire donc l’intime association de Marie à la mission Rédemptrice de Jésus. Marie partage l’agonie de son Fils et lui est intimement unie dans le mystère de l’Incarnation et de la Rédemption. Cette brève description explique bien la popularité dès cette icone et la grande dévotion qu’elle suscite. Elle explicite artistiquement un sublime enseignement sur le rôle sans égal et unique de la Vierge aux côtés de son Divin Fils et donc aussi à nos côtés pour toujours.
Monseigneur Guy A. Sansaricq
Evêque auxilliaire émérite de Brooklyn, New York (USA)
Evêque titulaire de Glenndálocha (Siége fictif)